Classe, P O I S S O N S .
Sous-cl. POISSONS TÉLÉOSTÉENS.
Ord. CYCLOÏDES.
Sect. MALACOPTERYGIENS.
Fam. CYPRINOÏDES.
Genr. Rhodeus.
Esp. RHODEUS M AGNUS, Wki.r.
Voyez PI. IV, fig. 11.
Sans faire usage d’une loupe on nommerait assurément le poisson PI. IV,
fig. 11 un Rhodeus d’une grandeur inaccoutumée, on s’imaginerait y
voir un poisson adulte de l’espèce nommée par M. Agassiz le Rhodeus
latior, en admettant que les autres membres connus du genre Rhodeus
n’etaient que des individus très-jeunes. Et vraiment, la ressemblance
de ce poisson avec les autres espèces de son genre est si grande, qu’il
sera nécessaire de soumettre à un examen rigoureux ses caractères
spécifiques, pour se convaincre de la vérité de mon opinion que le
Rhodeus magnus forme une nouvelle espèce. On s’aperçoit que le
Rhodeus magnus a 34 vertèbres, tandis que le Rhodeus oligactinius en
a 32, et les Rhodeus elongatus et latior en ont chacun 35. Cette
différence est sans contredit suffisante pour constituer la nouveauté de
l’espèce: mais ce n’est pas tout. La nageoire ventrale, qui dans le
Rhodeus oligactinius ne possède que 7 ou 8 rayons, nous montre dans
le Rhodeus magnus un nombre beaucoup plus considérable, au moins
10 ou 11. Il existe encore une plus grande différence entreiße nombre
des rayons de la caudale de ces différentes espèces: la caudale du
Rhodeus magnus ne possède de ces organes que le nombre assez minime
d’environ 20, la caudale du Rhodeus elongatus a 29, et celle du
Rhodeus oligactinius a 26 rayons.
La dorsale de notre espèce est composée de 9 rayons, soutenus par
9 apophyses interépineuses. La pectorale, dont les rayons ne pouvaient
se compter dans les trois espèces dé Rhodeus déjà connues, nous
montre assez imparfaitement, il est vrai, ses rayons dans l’exemplaire
en question. Je crois pouvoir distinguer au moins 8 rayons articulés,
qui sont d’une ténuité extrême. L’anale a 10 rayons, comme dans les
autres espèces. Tout comme dans celles-ci le nombre des côtes de
notre Rhodeus est de 12.
Des arêtes musculaires longues et fines se montrent croisant les apophyses
épineuses supérieures des vertèbres caudales. La tête du Rhodeus
magnus est beaucoup plus large et plus grande que celle du Rhodeus
latior. Par malheur il n’est pas possible de reconnaître les os qui
composent cette partie du corps, vu l’état déplorable du fossile entier.
Seulement quelques morceaux des pièces operculaires sont reconnaissables
et cela encore avec peine.
Du reste, la forme trapue et la taille courte et large, la tête grande
et l’orbite spacieuse, la queue forte avec sa caudale profondément échan-
crée, les nageoires faibles à rayons fins, tous ces caractères du genre
se retrouvent dans le Rhodeus magnus. L’original de notre figure, le
seul exemplaire décrit jusqu’à présent, fait partie de la collection de
M. van Breda.
Le musée de Teyler possède entre les Rhodeus mentionnés ci-
dessus quelques exemplaires du Rhodeus elongatus. L’un d'eux,
comme une exception remarquable, laisse voir les rayons de
sa ventrale et de sa pectorale. M. Agassiz en décrivant l’espèce
(Poissons fossiles, Tom. V, part. II, pag. 41) n’a pas fait mention du