l’établissement des coupes dans cette famille les caractères des animaux. A la vérité ceux
des espèces marquantes, Auricula Midæ, Juclce, Scarabceus, sont restés inconnus jusqu a présent,
et nous serions encore dans l’impossibilité d’^n ébaucher le tableau, si nous n’avions
pu, comme nous l’avons annoncé depuis Ion g-temps, observer cehli de cette dernière espèce.
Nous ferons remarquer que Mr de Lamarck,. guidé par l’analogie des coquilles, a
réuni au genre Auricule plusieurs espèces que la connoissance de leurs animaux nous a
fait laisser parmi les limaçons.
Mr de Blainville dans un tableau sommaire de la classification qu’il a adoptée, et qu’il a
bien voulu nous communiquer dans le temps, ayant senti comme nous la nécessité de
séparer ces mollusques, indique une coupe dans laquelle ijs doivent entrer.
Nous allons confirmer la nécessité de cette séparation par l’exposé des caractères de
l’animal de YheliSc Scarciboeus. Le genre Carychium de Muller, la description de l’Auricula
Myosotis de Draparnaud, celle du piétin d’Adanson, et quelques indications peu détaillées
pour d’autres espèces, forment l’ensemble des faits sur lesquels repose l’établissement
dq sous-ordre que nous avons proposé.
Nous devons l’animal de Y hélix Scarabceus à l’obligeance deMr Gaudich o, l’u n des naturalistes
de l’expédition de Mr le capitaine Freycinet. Nous nous faisons' un devoir de lui
en témoigner ici notre reconnoissance. Nous avons annoncé, depuis quelque temps déjà,
la description de ce.mollusque et le tableau des géhydrophiles dans le discours qui précède
celui de la famille des limaçons; nous espérons que. cette publication nous procurera
comme pour cette dernière famille, des renseignements importants qui nous mettront à
même d’arrêter, dans notre travail définitif, les coupes que nous proposons aujourd’M ii,
et d’augmenter l’histoire des auricules des détails intéressants sur leurs moeurs et leurs
habitudes, qui sont très imparfaitement connues.
La famille des auricules offre cette particularité remarquable que, dans le nombre des
mollusques qui la composent, les uns sont incontestablement terrestres comme les.cary-
chies et l’hélice Scarabée "trouvée parMr Gaudicho sur les montagnes des îles Mariannes,
d’autres sont marins comme les tornatelles de Mr de Lamarck, X Auricula Myosotis de Dr a-,
parnaud, et le piétin d’Adanson; tandis qu’il en est enfin qui sont fluviatiles, tels que. le
bulimus Dombeianus de Bruguière, et, dit-on aussi, les autres conovules de Mr de Lamarck.
Mais tous ces mollusques paroissent être de véritables pulmonés qui respirent l’air en
nature comme lès mollusques terrestres; lès espèces marines elles-mêmes se tiennent
presque constamment .hors de la ligne des basses eaux, et comme elles se trouvent
souvent à une assez grande distance du rivage, on en a cçu plusieurs terrestres; de
ce nombre est XAuricula Myosotis de Draparnaud. Les tornatelles dont on ne connoît
pas bien la manière de vivre, ni même les animaux, pourroient § seules faire exception.
Notre plan n’embrassant point les espèces; marines, nous n en parlerions-pas dans ce
Tableau, si nous ne croyons utile pour la géologie de signaler les rapports que ces mollusques
ont entre eux. D’ailleurs, dans l’incertitude qui règne encore sur l’habitation de
plusieurs espèces, il étoit nécessaire d’appeler sur toutes celles de cette famille l’attention
des observateurs, afin de pouvoir, lorsque nous publierons leur histoire dans notre grand
ouvrage, présenter avec certitude l’ensemble de celles qui doivent en faire partie par leur
genre de vie sur la terre ou dans l’eau douce.
La présence du collier qui caractérise la famille des limaçons et celle des auricules
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suffit pour séparer celle-ci des pulmonés hyg-rophiles. Cet organe qui donne à la cavité
pulmonaire une autre construction, et sur lequel, lorsqu’il existe, sont situés les orifices
pour la respiration et l’anus, manque entièrement dans ceux-ci. Cette distinction facile à
saisir ne peut laisser aucun doute, et commande la séparation que nous proposons,
comme aussi la différence des tentacules oculifères chez les limaçons suffit pour les distinguer
des auricules, qui, comme les limnéens, ont les yeux placés sur la tête près de
la base des tentacules, au nombre de deux seulement et contractiles ; en sorte que c’est
un sous-ordre intermédiaire par son organisation comme par ses habitudes.