série où nous les plaçons, elles forment une transition pour arriver aux lie'licogènes colu-
mellées, lesquelles sont-, elles-mêmes, placé'es dans ce sous-genre par leurs rapports généraux
avec les cochlogènes perforées. Les hélix melanostoma et cincta forment la liaison de ces deux
groupes. La transition aux hélicodontes, est toute naturelle ; les naturalistes qui connoissent
les dernières espèces de nos hélicogènes le reconnoîtront facilement.
Le sous-genre hélicodonte , outre la facilité qu’il donne à la reconnoissance des espèces,
réunit des coquilles qui, pour la plupart, ne pourroient être séparées, et si quelques unes
par leur forme générale, ou par certains de leurs caractères, se rapprochent de celles des
autres groupés, on doit considérer comme au moins aussi important le caractère que les
dents leur impriment, et qui les rattache à ce sous-genre. D’ailleurs, l’ordonnance qui
conserverait’ tous les rapports, est une chimère en fait de classification, d’autant mieux que
tel naturaliste, qui donne la prééminence à un certain caractère, n’est pas d’accord sur ce
point avec tout le monde; ainsi l’ordre le plus parfait doit, sans doute, être celui qui, en
conservant les rapports les plus importants, permet d’arriver à reconnoître ce que l’on cherché;
s’il en étoit autrement, ce bel ordre seroit un désordre, un labyrinthe inextricable. Ces
réflexions s’appliquent aussi aux hélicigones ; elles se lient parfaitement aux hélicodontes, par
les espèces carénées de ce dernier sous-genre. Les hélicelles sont divisées en groupes bien
distincts; elles ont pour caractère principal d’être ombiliquées, et quoique leur ombilic soit
quelquefois fort étroit, la forme de leur volute montre, en général, qu’elles doivent toutes
avoir une columelle de même nature.
Les hélicostyles sont distinguées par la forme de leur columelle, qui ne se reproduit, chez
les hélicoïdes , que dans le sous-genre hélicogène ; elles forment, par la figure du dernier de
leur groupe, la transition pour arriver aux cochloïdes. Ici, sans doute,la nécessité a forcé de
réunir, à ce sous-genre, quelques espèces fort dissemblables, sous plusieurs rapports, et qui
ne pouvoient se placer aisément ailleurs ; mais il'est à présumer que’des observations ou des
découvertes nouvelles viendront nous éclairer sur la véritable place de ces espèces. c
Dans les cochloïdes (inclusoe), les rapports sont tellement déterminés, par la construction
des coquilles, et les caractères des subdivisions sont, en général, tellement précis, qu’il suffit de
jeter un coup-d’oeil sur notre tableau synoptique, et d’avoir quelque idée de l’ensemble des espèces
de cette section, pour sentir qu’on ne sauroit adopter un autre ordre; ainsi, malgré
les rapports qui semblent exister entre les dernières espèces du groupe des héliomanes et les
premières de nos cochlicelles, outre que ces rapports ne sont pas aussi marqués, lorsqu’on
examine les espèces, qu’ils le paroissent au premier abord (la forme de la bouche: et son
bourrelet interne, dans les héliomanes, ainsi que l’allongement de la spire et l’élévation de
la bouche dans les cochlicelles, mettent entre ces groupes assez de différence), il suffit d’observer
l’ensemble des groupes auxquels elles appartiennent, pourvoir qu’on ne pourroit les
placer différemment ; car on ne pouvoit assurément éloigner les cochlicelles des cochlogènes,
ni placer entre celles-ci et les cochlodontes, les autres sous-genres à columelle solide et
tronquée.
Les caractères distinctifs entre les cochlodontes et les deux sous-genres, entre lesquels elles
se trouvent placées, sont fort difficiles à établir; certaines espèces sont très embarrassantes à
classer; l’absence de dents, chez quelques cochlodontes, semble assigner leur place parmi
les cochlogènes, tandis que l’ensemble de-leur figure les y retient. 11 en .est de même de
quelques cochlogènes dentées, qu’on ne peut cependant placer parmi les cochlodontes, et de
DE L A F AM IL L E DES L IM A ÇO N S .
certaines'espèces de cbchlodinés dont le péristome n’est point continu, et qui ont beaucoup
de rapport avec les cochlodontes. Ce sont des difficultés qu’on éprouve, du reste, dans l’arrangement
méthodique*; chez toutes les clâsses d’animaux; c’est l’ensemble des caractères, un
certain air de famille, le fafiès, en un mot, qui doit alors diriger et déterminer la place de
ces espèces anomales;
Nous ferons remarquer que les premières et lès dernières espèces de chaque groupe , se
rapprochent, assez souvent, les unes du groupe précédent, les autres du groupe suivant, par
les caractères qui différencient les groupes entre eux”. Les passages dans la nature sont rarement
brusques, sur-tout lorsqu’on connoît beaucoup d’espèces ; aussi ce sontAles caractères
d’ensemble qui nous ont guidés, pour placer certaines espèces plutôt au commencement d’un
groupe qu’à la fin de celui qui le précède.
Nous devons prévenir aussi, que ce n’est point au liasard que-certaines èspècélse trouvent
quelquefois placées entré d’autres dont elles paraissent assez éloignées au premier' coup-d’oeil,
et loin de celles dont elles semblent plus voisines ; c’est la comparaison raisonnée de tous les
groupes qui nous a guidés, et nous nous sommes toujours décidés d’après l’ensemble des caractères
de chaque espèce, et non d’après un caractère isolé, quoique assez saillant quelquefois’.
Nous sommes cependant loin de croire que d’utiles rectifications de cette nature ne puissent
pas être faites ; c’est précisément pour les appeler que noUs présentons èé Catalogue. Ceux
qui auront occasion de découvrir de nouvelles espèces, ou d’observer ce 1 lès qui nous sont
inconnues, nous donnerons sans doute d’utiles moyens, pour’ Ces rectifications, et nous les
leur demandons, 'avêîè’confiance, au nom de la science; Au reste, dans une réunion aussi
considérable de coquilles-analogues, et qui offrent, en général, peu de moyens pour asseoir
des divisions bien tranchées, on n’a pas besoin de’faire observer qu’il faut étudier notre
méthode, connoître à-peu-près l’Sisemble des espèces du genre, pour la juger pet se pénfP
trer de l’eSpfit dans'lequel les coupes sont formées; pour s’én servir avec avantage et facilité.
Cë sera le moyen de' nous faire d’utiles remarques, et dê nous aider à- rendre cette méthode
moins imparfaite.
La marché que nous-avons suivie est facile à apprécier ; le temps et des m ains plus habiles
la perfectionneront : mais nous nous estimerons heureux , si l ’on crhit devoir, dan » l ’état
acr ié l de la Science; s’àrrêter aux idées générales qui nous- ont dir igés, et nous fournir les
moyens dê Consolider assez notre méthode pour qu’elle puisse être employée utilemen t et
recevoir une sanction plus générale.*
Il n’est pas besoin d’avertir que les divisions du second ordre ne peuvent, en général, être
assez rigoureusement distinguées, pour qu’un tableau synoptique puisse présenter, par un
caractère court et précis, le moyen de reconnoître, dans tôùs les cas, le sous-genre de l’espèce
qü on cherche. Le tableau des subdivisions du genre Hélice que nous présentons est plus spécialement
destiné à montrer l’ensemble des caractères particuliers et dominants dans chacune
d’elles, ainsi qu’à ‘faire apprécier le développement des idées qui ont dirigé dans l’ordre
établi, A quelques exceptions près cependant, il suffit pour indiquer le sous-genre*, à la
description duquel <wi trouvera des détails plus*circonstanciésr -
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