elle, privées de cette colonne ombilicale qui distingue la plupart des natices des ampul-
laires fossiles, nous ont portés à réunir celles-ci au genre Natice, ne croyant pas d’ailleurs
que ces coquilles puissent convenablement rester avec les ampullaires. Il est digne de remarque
qu’aucune coquille vivante connue, si l’on en excepte le bulimus avellana de Bruguière,
ne ressemble complètement aux coquilles considérées, jusqu’ici , comme des ampullaires fossiles,
Cependant l’analogie est très marquée entre celles-ci et les espèces de natices privées de
colonne ombilicale, et c’est ce qui a déterminé le rapprochement que nous proposons.
L’observation des animaux des ampullaires, que nous avons étudiés les premiers, nous a
fait voir qu’ils se rapportenrà la famille des trochoïdes ; ils ont quatre tentacules, les deux
intérieurs longs et subulés,.les deux latéraux courts, gros, cylindriques, connés à leur base
avec les premiers, mais bien détachés dans leur longueur.
La tête est pourvue latéralement de chaque côté d’un prolongement en forme de filet sé-
tacé, moins long chez les individus mâles. Un appendice triangulaire, linguiforme, situé latéralement
au-dessus de la tête du côté gauche, sert de canal pour faire entrer lé fluide dans
la cavité branchiale.
Au côté droit, la réunion du manteau an corps forme une sorte d’appendice destiné au
même usage.
La verge, assez longue, est attachée à la partie supérieure du manteau vers le bord et un
peu latéralement. Cette verge est en partie enveloppée par une sorte de gaîne ou appendice
membraneux; elle se replie sur elle-même et a une forme sétacée, mais elle est grosse à sa
base. L’anus forme un petit tube sous les branchies, qui présentent un.beau peigne bien développé
; un sillon profond régne tout autour du bord du pied.
Le genre Trocbus est un de ceux qui nous ont offert le plus de difficultés ,<à cause du grand
nombre de ces espèces. Nous indiquons, comme sous^genres, les principaux genres établis^ par
plusieurs naturalistes, sur les seules différences que présentent certaines coquilles. Si quelques
uns de ces sous-genres se trouvoient offrir des caractères.vraiment génériques, il suffi-
roit de les placer comme genres dans la famille à laquelle ils se trouveraient appartenir ; mais
jusqu’ici rien n’autorise à le présumer. Nous disons la même chose pour les genres Purpura,
Murex et Fusus ; les observations positives d’Adanson prouvent qu’un grand nombre d’animaux,
dont les coquilles ont servi à établir des genres divers, sont réellement congénères.
Cependant, comme plusieurs de nos sous-genres sont placés sur la seule analogie des coquilles,
lèurs animaux étant inconnus, il y a lieu de croire que l’examen de ceux-ci pourra
faire reconnoître des genres réellement distincts ; alors seulement nous pourrons les séparer
d’une manière rationnelle; mais dans le doute, nous ne considérons, comme genres, que les
coupes appuyées sur des caractères pris sur les animaux. Cette marche a l’avantage de procurer
des termes de comparaison entre les genres ainsi basés, et de faire apprécier les modifications
que reçoit l’organisation animale chez les mollusques, sans faire perdre à la méthode
les facilités des coupes*artificielles que reproduisent nos sous-genres.
Il est possible aussi qü’un petit nombre de genres, parmi ceux que nous avons conservés,
pourront être supprimés par suite de l’examen de leurs animaux ; des caractères tranchés et
remarquables nous ayant engagés à conserver quelques genres malgré que leurs animaux
nous fussent inconnus.
Nous plaçons dans la famille des sigarets le genre si curieux décrit par Montagu sous le
nom de lamellaria..
Pour les scutibranches et les.cyclobranches, nous avons suivi, en général, la méthode de
Mr Cuvier.
Dans les A céphales , nous avons fait nos efforts pour mettre en harmonie les importants
travaux de Mrs Adanson, Poli, Cuvier et de Lamarck, en profitant de leurs excellentes observarions
pour limiter les familles naturelles que nous proposons dans cette classe. Ces familles
ont dû nécessairement différer» des. coupes établies par Mr de Lamarck, par suite du report
que nous, avons fait avec M1' Cuvier,:,parmi les acéphales dymiaires, de beaucoup de genres
placés, par Mr de Lamarck, dans les monomyaires. Enfin, les familles établies par Mr Cuvier
sont devenues des ordres pour nous.- »
Nous avons rapporté aux genres établis par Mr de Lamarck les genres équivalents^établis
de son côté par Mr Megérle de Mulhfehï, dont le travail spécial sur les bivalves a été jusqu’à
présent peu connu dans notre patrie.
, De long-temps encore nous ne serons assez complètement instruits sur les animaux des
mollusques de cette classe pour pouvoir apprécier à leur juste valeur les traces souvent équivoques
des organes que reproduisent les valves. Aussi beaucoup d’erreurs de détails pourront
se trouver dans cette partie de notre travail : il est à desirer qu’elles soient promptement
signalées, et, sttr-tout, qu’en indiquant les genres qui ne doivent point être rapprochés, confondus
ou éloignés, on. s’attache à montrer, leurs rapports et leur véritable place, par des
observations positives.
C’est sur-tout dans cette classe que l’on doit s’attendre aux plus grands changements ; puis-
qu’à l’exception des travaux d’Adanson et de Poli, nous n’avons presqü’aucune description
des animaux qui la composent, et que les caractères tirés de la coquille, quoique certainement
plus propres à indiquer les différences -organiques que celle des univalves, peuvent
encore induire à des erreurs graves. Il suffit, pour s’en convaincre, de l’exemple des genres
Anodonte et Mulette, dont les animaux sont semblables, quoique les uns aient un test dépourvu
de charnière, tandis, que celui des autres en est muni. Les genres Donax et Tellina,
dont la charnière est différente, ont aussi des animaux semblables; d’après l’anatomie de Poli.
Il en est de même de plusieurs autres genres connus.
Nous ferons remarquer que l’on trouvera constamment, dans nos Tableaux, les caractères
essentiels des classes, des ordres, des sous-ordres et des familles, et souvent ceux des genres
et même des sous-genres et des groupes, lorsqu’il étoit nécessaire de fixer les idées. Nous
n’aurions pu nous astreindre à donner les caractères de tous les. genres, sans sortir évidemment
de la forme des Tableaux, ou sans dépasser les bornes que nous devons nous imposer.
Nous n’étendrons point davantage ces observations; c’est en étudiant et rectifiant nos
Tableaux qu’on pourra se faire une juste idée des changements que nous proposons dans le
système, et des améliorations que nous avons pu y apporter, ainsi que des difficultés que
nous avons éprouvées pour coordonner les travaux des divers naturalistes, et asseoir, d après
l’examen critique de tout ce qui a été fait,.cette ébauche imparfaite que nous travaillerons à
perfectionner nous-mêmes par tous les moyens qui seront à notre disposition.