dans cette circonstance, que si l’on eût examine avec attention, toutes ces coquilles, très remarquables,
on eût trouvé de grands motifs de suspecter leur analogie.
Les pulmonés terrestres bitentaculés, dépourvus d’opercule, dont les yeux sont situés à
la base des tentacules, nous paroissent devoir composer une nouvelle famille, qui comprendra
, en outre, certains pulmonés marins ou fluviatiles qui montrent la même organisation
générale. Il y a beaucoup d’apparence que les carychies, les vraies auricules, les
scarabes, les pyramidelles, les tornatelles, les conovules de Mr de Lamarck; le piétin
d’Adanson, avec les mollusques analogues, et plusieurs autres genres encore, devront composer
cette petite famille, qui Sera liée à celle des limaçons par le genre Vertigo qui doit
terminer celle-ci. Nous pensons même que les mollusques de cette nouvelle famille sont plus
rapprochés des limaçons que des limnéens; que ce sont de vrais limaçons terrestres, fluviatiles
ou marins, mais qui cependant tiennent aux limnéens, parceque leurs tentacules ne
portent plus les yeux. C’est donc une famille intermediaire, et qui nécessite quelques modifications
à notre classification des pulmonés, d’autant mieux que, malgré la différence des
milieux où vivent les genres dont elle se compose, on est fort embarrassé d’établir entre eux
des distinctions génériques, ainsi qu’on peut s’en convaincre, en observant les animaux des
carychies, de l’auricule.myosote de Draparnaud et du piétin d’Adanson.
Comme nous sommes fondés à croire que les pulmonés de la famille que nous signalons
sont assez nombreux dans la nature, malgré que, jusqu’à présent, il y en ait peu de connus
, et que ceux qui le sont, par la faculté que possèdent certains d’entre eux de vivre dans
l’eau douce ou salée, tandis que d’autres vivent sur la terre, présentent des circonstances
fort intéressantes à constater pour l’étude de la géologie, nous croyons devoir proposer de
former, avec les mollusques de cette famille, un sous-ordre intermédiaire entre ceux déjà établis
, sous la dénomination de Pulmonés g éhy drop hiles.
Les coquilles de ces mollusques ont entre elles beaucoup d’analogie, et ne peuvent nous
donner que des inductions très vagues sur leurs différences génériques; car, si l’on pouvoit
croire avec quelques naturalistes, que les scarabes et les auricules dévoient être réunis aux
carychies, d’après la ressemblance de leur bouché, on pouvoit aussi penser que les auricules,
qui ont tant d’ahalogie avec Yauricula myosotis de Draparnaud, coquille positivement marine,
quoiqu’elle puisse sortir de l’eau, dévoient être du même genre que cette dernière, sur-tout si,
précisément à cause de cette grande analogie, on eût réfléchi à l’assertion de Rumphius, qui
dit de Yauricula Midoe, quelle vit dans les marais salins de l'île de Céram, l’une des Moluques.
On verra du reste par la description de l’animal du bulimus scaraboeus, combien toutes ces
suppositions étoient hasardées, sur-tout s i , comme on peut le présumer avec bien plus de
probabilité, toutes les auricules ont un animal semblable à celui de cette espèce.
Nous donnerons un aperçu des genres et des espèces, qui composent les géhydrophiles, à
la suite de la famille des limaçons, bien que beaucoup d’entre eux, étant marins, ne soient
pas compris dans le plan de notre ouvrage ; mais nous croyons important d’établir les rapports
et de montrer l’ensemble de cette nouvelle famille, afin que les naturalistes s occupent
à étudier les mollusques qui la composent, et à rectifier nos présomptions sur la plupart
d’entre eux.
Nous allons présenter actuellement quelques réflexions relatives au classement que nous
avons adopté pour les hélices.
Notre premier degré de subdivision porte sur les rapports des organes protecteurs avec
l’ensemble de l’animal ; il est une conséquence dé la marche que nous avons suivie pour
la famille des limaces, marche positivement indiquée par cette singulière progression dans
le développement des organes protecteurs , depuis les arions jusqu’aux testacelles.
Le genre Hélicolimace, qui unit les deux familles, montre un limaçon muni d’une cuirasse
et d’une coquille analogue, chez quelques espèces, par ses rapports de grandeur avec le corps,
à celle des testacelles, mais qui peut contenir entièrement son habitant, chez le peltucida et
Yannularis. Après ce genre, doivent naturellement se placer les hélices, qui s’en rapprochent
le plus par leur organisation et leurs habitudes. Ce sont nos redundantes; leur animal est
dépourvu de la cuirasse.des hélicolimaces, malgré qu’il soit , chez quelques espèces d’hélico-
phantes, dans l’impossibilité de pouvoir rentrer dans'sa coquille, qui ne sert alors .qu’à garantir
la partie postérieure du corps; mais tous, sans exception, lorsqu’ils jouissent de la
plénitude de leurs facultés, et qu’ils ne sont point enlevés à leurs habitudes naturelles, débordent
le test et ne peuvent y rentrer entièrement.
La rapidité de progression croissante dans le cône spiral, qui ne permet à la volute que
peu de tours de spire, ces derniers étant toujours en raison inverse de la largeur dudit
cône ; la relation des tours entre eux ; la brièveté de la spire ; l’ampleur de l’ouverture ; son
élévation chez la plupart, ce qui la rend plus haute que large, et empêche certaines espèces
d être placées avec les hélicelles, font aisément reconnoître les coquilles de cette section, et
les distinguent des inclusoe, chez lesquelles la volute, croissant moins rapidement, offre plus
de tours de spire, et où ceux-ci sont plus égalisés.
Les subdivisions du second degré portent sur la forme de la spire qui est ramassée, courte,
peu déroulée, quelquefois même planiforme, ce que nous exprimons par volutatoe; c’est le
véritable eXtÇ des Grecs, d’où nous appelons hélicoïdes, hélicoïdes, toutes les coquilles qui
ont ce genre de volute; ou bien la spirale est déroulée, a longée, souvent même cylindrique
ou fusiforme, ce que nous exprimons par evolutatoe; et comme c’est là le genre de volute que
les Grecs ont nommé xo^o’ç, nous appelons cochloides, cochloides, tous les limaçons qui affectent
cette figure.
Ces deux formes de la volute se présentent dans chacune de nos deux sections redundantes
et inclusoe, et elles y forment des coupés très prononcées.
Gomme en général l’ordre de la série, dans le genre qui nous occupe, porte sur l’enroulement
progressif, et de plus en plus considérable, delà volute, ainsi que sur l’élévation de
la spire, on nous objectera que la section des cochloides, dans les redundantes, semble interrompre
cette série. Cette objection ne sauroit arrêter, si l’on fait attention que les ambrettes
de Draparnaud, qui forment notre sous-genre cochlohydre, sont réellement plus rapprochées
des testacelles et des hélicolimaces que des autres groupes du genre hélice. Quelques unes
d’entre elles offrent à peine deux tours et demi à%la spire, et l’ouverture est tellement grande
que l’analogie avec les coquilles des testacelles est frappante. A la vérité l’impression voluta-
toire verticale est dominante, mais l’ensemble de leur forme ne permet pas de les mettre
autre part; leur place est rigoureusement assignée entre nos hélicophantes et nos hélicogènes
columellées. Cette place est même tellement déterminée, que plusieurs naturalistes avoient
réuni les hélix natieoides et picta aux ambrettes ; nous-mêmes nous y fûmes entraînés par
les caractères de leur ouverture et de leur columelle.
On ne pourroit, d’ailleurs, placer nulle autre part les ambrettes ; par-tout elles romproient
les rapports naturels de voisinage, et seroient hors de leur sphère. Loin d’interrompre la