*8 T A B L E A U SY
chaque côté du corps au-dessous des deux bandes
noires, tandis que, dans la variété p), c’est une
teinte cendrée ou grisâtre , sur laquelle se détache
de chaque côté du corps le réseau, noirâtre
que forment les rides anastomosées. Dans cette
meme variété p) le dessous de l’animal est jaunâtre
au milieu. D çaparnaud.
Habit. Les vallons, les lieux frais et un peu
ombragés. Très commune dans lè Sdr'éjzois et la
montagne Noire. Draparnaud demande si le L.
fuscus de Muller n’en seroit pas une variété jeune?
Nous invitons les naturalistesà’recjïbrcher cette
espece et à nous la communiquer, où au moins à
constater en quoi elle diffère de notré Arionempi-
ricorum, à laquelle nous l’aurions rapportée si en
effet l’orifice respiratoire ne paroissoit pas placé
plus en arrière que dans celle-ci.
•j* 4- A. MELANOCEP H ALU S , Faure Biguet.
La description suivante de cette espèce nous a
été communiquée par Mr Faure Biguet dont la
science vient de faire la perte récente; nous la
rapportons dans l’espoir d’obtenir de quelques
observateurs des renseignements plus détaillés et
qui puissent nous fixer. Nous invitons ceux qui
auront occasion de l’observer, à nous en communiquer
quelques individus et de bonnes figures
prises sur le vivant, dans des situations analogues
à celles que représentent les figures que nous
avons données des autres espèces.d’arion.
Description de MT Faure Biguet. — Le tentacule
droit ne présente aucun tubercule; la cuirasse
est irrégulièrement chagrinée ; les sillons du
corps sont peu profonds et s’anastomosent au loin ;
sa couleur est quelquefois d’un jaune citron assez
vif, mais le plus souvent elle n’est que jaunâtre
et même réticulée de gris; la tête et les tentacules
sont si obscurs qu’on ne peut distinguer les yeux.
Long. 18 lin. ; larg. i f lig.
Habit. Les montagnes sous-alpines du Dauphiné.
L’animal craint moins le froid que la plupart
des autres espèces ; car il sort et marche dans les
be^ux jours d’hiver, se trouvant alors sous les
feuilles sèches, dans le bas des vallons resserrés
des montagnes sous-alpines, et notamment ^.Pont-
de-Royans (Isère).
5. A. FUSCATUS, nobis; H i s t pag. 64, pl. H,
fig , p •
Suprafuscus ; elypeo utrinque striga obsçura,
margine rujescente, corpore lateribus pallidis.
Ora corporis lineolis nigris transversis ador-
nata.
Habit. L es environs de Paris, dans le m,ois de
mai.
6. A. HORTENSIS, nobis; Hist., pag. 65, pi. II
(par erreur pi. XII dans notre histoire), fig.
4 à 6.
Niger, fascus longitudinalibus griseis; margine
aurantio.
Brard, Hist., pag. 121, à l’article Limacella
concava.
a) griseus unicolor; f asciis nigris. Nob., pi. II,
fig. 6.
P) griseo-rufus ; fasciis nigris; margine rufes-
cente. alpicola. Nobis, pi. VIII A, fig. 2, 3, 4.
Habit. Les environs de Paris dans les jardins ;
f ) les Alpes, Comm. Charpentier.
Nous observions, page 66 de notre Histoire,
qu’il pou voit y avoir erreur de la part de Mr Brard,
en donnant un rudiment testacé interne à l’esr-
pèce dont il parle en décrivant sa Limacella concava.
Depuis nous avons eu l’occasion d’éclaircir
ce fait avec Mr Brard lui-même, qui a reconnu
dans notre Arion hortensis l’espèce dont il a voulu
parler.
HUITIÈME GENRE. LIMAS, U M A X , nobis, Hist., p. 66.
Caractères génériques. Forme générale: corps
p lu s ou m oin s a lo n g é , cy lin d rifo rm e, aminci vers
sa partie p o s té r ieu r e ,q u i e st terminée en p o in te ,
e t plu s ou m oin s carén ée supérieurement.
Couverture: u n e cuirasse à la partie an térieu re,
gravée de fines stries c on c en tr iq u e s, e t contenant
vers sa partie postérieure un rudim ent testaCé.
Peau du corps: couverte d e rugosités a lon gées,
moins marquées que chez les arions, séparées par
des sillons qui s’anastomosent.
Pied: étroit, sans saillie, occupant le milieu
du plan locomoteur, dont les bords sont très étroits,
et presque pas distincts du corps.
Tentacules et yeux : comme chez les arions.
Cavité pulmonaire : située sous la cuirasse ; orifice
à son bord droit postérieurement.
DE L A F AM IL L E
Orifice du rectum : immédiatement contigu.
Organes de la génération: réunis; orifice derrière
et près du grand tentacule du côté droit.
Pore muqueux terminal: nul.
Rudiment testacé: solide, plus ou moins mince
ou épais et transparent, oval, non spiral, n’ayant
pas même une empreihte volutatoire caractérisée,
mais étant plus épais et muni d’apophyses à
sa partie postérieure, celle qui répond au sommet
des tests'volutés; aminci antérieurement, et sur
le côté qui répond au bord extérieur.
Très visqueux: plus agiles ; plus vifs que les
arions.
T errestres.
Addition à l’aiticle Reproduction de notre His-
toire, pag. 6q, art. VI.
L’accouplement des limas ayant offert aux observateurs
qui ont eu occasion de l’étudier des
circonstances assez curieuses, et sur lesquelles
on n’est point encore bien fixé, nous croyons
devoir ajouter aux renseignements que nous avons
donnés, la traduction de la note insérée dans le
Journal encyclopédique allemand de Mr Ocken sur
l’accouplement d’une espèce de limace noire qui
nous paraît être une variété-de notre-Limax anti-
quorum. Gette note, qui se trouve dans le septième
cahier pour 1819 du journal Isis, est de Mr
Charles Werlich, conseiller de la chambre des
comptes de Rudolstadt, qui raconte ainsi le fait
qu’il a observé ( 1 )■ :
«Dans ,1e mois de juin 1808', par une soirée
« fraîche et humide, vers les six heures du soir,
«je remarquai au tronc d’un peuplier, environ à
« deux pieds de terre, deux limaces noires, lon-
«gues à-pëù-près de trois pouces, qui s’appro-
« choient l’une de l’autre de manière à vouloir for-
« mer un cercle de leurs corps. Fig. 1.
« S’étant jo in te s d e façon que l’une a v o it la
« tê te à la q u eu e d e l’a u tr e , e lle s commencèrent
« au m êm e instant à s’exciter,- à se lé ch e r o u cha-
« touiller a v e c leu r s b ou ch es la partie d roite du
« c o rp s , situ é e p rès d e l’Ouverture qui sé trouve
«à la cu ira sse, laq u elle ouverture é to it dans un
« m ou v em en t co n tin u e l, et s’élargissoit d e p lu s en
«plus ( l e s organes d e la manducation ép r o u -
« vo ien t le m êm e mouvement ). L e cercle qu’e lles
(1) Nous avons fait copier les figures qui accompagnent
cette note, pl. IVA de notre Histoire générale, afin de faciliter
l’intelligence du récit très'intéressant-dë Mr Werlich.
! DES LIMAG E S. 19
-«formoient se rétrécissoit de plus en plus; et sur
«le côté droit immédiatement, derrière la tête, il
« parut à chaque limace une petite corne blanchâ-
«tre, qui, au commencement, sortoit d’environ
«un quart de-pouce, et qui grandissoit à mesure
« qu’elles approchoient réciproquement leurs têtes
«des ouvertures. Leur position étoit à-peu-près
« telle que la représente la figure 2.
« Enfin elles s’excitèrent avec une ardeur é ton-
«nante, à la partie qui est près de la cuirasse, où
«se trouvent les orifices de la respiration, et se
«resserrèrent toujours plus étroitement; leurs
« queues s’unirent, les corps s’entortillèrent par
«en bas, et s’étendirent en forme de spirale, à-
«peu-près comme la figure 3 .
«Alors elles se chatouillèrent avec encore plus
«d’ardeur, et les petites cornes blanchâtres s’alon-
« gèrent d’un pouce. Tout-à-coup ces petites cor-
« nés s’approchèrent l’une de l’autre, et en un
« clin-d’oeil se formèrent en spirale en s’alongeant
«à l’instant d’environ trois pouces. Le mouve-
« ment dans l’entortillement de ces cornes se fai-
«soit avec tant d’action et d’intimité, et d’une
«manière si manifeste, qu’il est presque impossi-
« ble de le décrire. Au commencement ces cornes
« étoient d’un blanc bleuâtre et presque transpa-
« rentes, et peu-à-peu elles prirent une petite
«teinte jaunâtre. La position des limaces étoit à-
« peu-près alors comme on la voit figure 4- On ne
« put_distinguer que pendant quelques secondes
«l’entortillement de chaque corne en particulier;
« car il devint si intime qu’elles parurent n’en plus
« faire qu’une, et en se resserrant ainsi leur exten-
«sion diminua un peu. A la partie inférieure de
«celles-ci, on distinguoit un petit rebord frangé
«qui suivoit le .mouvement spiral. Pendant cet
« acte qui dura bien une demi-heure, les chatouil-
« lements réciproques parurent avoir été portés
« au dernier degré.
«Enfin ces cornes s’étoient tellement réunies
« et serrées qu’on ne distinguoit plus de spirale.
«La jonction des deux limaces par le côté dro it,
« derrière la tête, consistait alors en un cordon
« blanchâtre et ron d, de la grosseur d’un fort tuyau
« de plume ; sa partie inférieure avoit part au mou-
«vement des limaces (cela ressembloit à une péri
tite limace blanche). L'agitation dans cette par-
«tie duroit toujours; néanmoins les deux petites
« cornes n’étoient plus en spirale, mais l’une con-
« tre l’autre, au moins cela me parat ainsi. Je pris
« cela pour le commencement de la fécondation
«réciproque, et je conjecturai que lorsqu’elles