OBSERVATIONS GÉNÉRALES
SUR LA FAMILLE
DES LIMAÇONS.
D ans l’état des connoissances actuelles sur les animaux des limaçons, il est impossible de
séparer, en divers genres, ceux que nous comprenons dans le genre Hélice, et malgré les inconvénients
attachés à une réunion aussi considérable d’espèces, nous pensons qu’il y en
auroit davantage à établir des coupes hasardées, dans l’impossibilité, où l’on est, de les appuyer
sur des caractères certains et vraiment distinctifs.
Nous avons d’ailleurs étudié beaucoup d’animaux des hélices tant exotiques qu’indigènes
à l’Europej nous avons même observé vivants, plusieurs de ceux des premières et presque
tous ceux des dernières, et nous croyons pouvoir avancer, qu’à un petit nombre d’exceptions
près pour des espèces qui nous laissent encore des doutes, l’universalité des géophiles que
nous comprenons dans ce genre doit en faire partie. On peut dire du moins que les caractères
extérieurs d’organisation, les seuls qui puissent servir de base au classement des êtres
vivants, et qui du reste sont toujours en rapport avec l’organisation intérieure, sont les
mêmes pour tous, sauf, dans quelques cas, les modifications qu’on observe quelquefois dans
l’emplacement ou la forme de certains organes, mais qui, jusqu’à présent, ne nous ont point
offert assez d’importance pour balancer l’influence des caractères généraux et d’ensemble,
et sur-tout pour entraîner au hasard les coquilles analogues dont les animaux, encore inconnus,
peuvent ne pas présenter les mêmes circonstances; car cette analogie n’est pas toujours
une garantie assurée pouf telle des animaux.
Si cependant l’on retrouve les mêmes anomalies chez beaucoup d’espèces, parmi celles
qui restent encore à découvrir, ou celles dont les animaux n’ont point été observés, elles
pourront alors acquérir une plus grande importance, et légitimer, jusqu’à un certain point,
l’établissement de quelques genres nouveaux, qu’une réunion d’espèces, plus considérable
encore , rendroit absolument nécessaire. Mais comme ces circonstances n’existent point aujourd’hui,
et que nous ne voulons-point déroger au principe de ri admettre pour distinctions
génériques que des caractères de même valeur, nous rétablissons dans leur dépendance
naturelle une foule de genres qui avoient été démembrés de celui de l’hélice, quelquefois
même sans aucune distinction chez leurs coquilles. Cette importance relative des caractères