OBSERV ATIONS GÉN ÉRALES
SUR
LES PULMONÉS GÉHYDROPHILES.
Nous avons signalé depuis long-temps 1 existence de véritables pulmones marins parmi
les gastéropodes pourvus dune coquille. Aujourd’hui nous allons montrer que ces mol-
lusqdes sont assez nombreux, qu’ils forment, sans doute, plusieurs genres distincts, et
qu’ils font partie d’une famille bien caractérisée, remarquable, sur-tout, parceque les
mollusques qui la composent sont, les uns terrestres ou fluviatiles, et les autres marins. ^
Déjà Mr Cuvier, en décrivant l’onchidie de Perodf a fait cohnoître un mollusque analogue
chez les gastéropodes nus. Peut-être le sormet d’Adanson est-il aussi dans le même
cas. Nous aurons bientôt occasion de signaler des operculés marins qui. ont toutes les
habitudes des pulmones terrestres.
Ces faits intéressent également la zoologie, par la rectification delà méthode naturelle,
le rapprochement d’êtres analogués qu’ils déterminent, et la partie philosophique de cette
sciencè , en montrant que chez les mollusques comme chez les animaux des classes supérieures
et chez les plantes, des espèces des riiêmes genres vivent dans des milieux différents,
dans des eaux marines ou dans des eau» douces.
Cependant, il ne faut pas croire qué ces pulmonés marins habitent toute 1 étendue des
mers; leur organisation ne leur permet pas de s éloigner des côtes, ce sont des especes riveraines.
Les eaux de diverses narures ont des mollusques doués des conditions nécessaires
pour y vivre: ainsi de" même que les pulmonés fluviatiles peuplent les mares et les eaux
peu profondes, où ils Sont souvent exposés à un dessèchement complet qui causeroit leur
mort s’ils ne pouvoient respirer l’air en nature, et attendre dans la vase encore humide
le retour des pluies, tandis que les pectinibranches ou lesacéphalés d eau douce peuplent
les grands réservoirs, ou les courants considérables ; de meme les pulmonés-.nicirins de la
famille qui nous occupe sont destinés à peupler, avec certains pectinibranches, les parties
basses des côtes, les étangs saumâtres qui ne conviennent, ni aux pulmonés fluviatiles,
ni aux véritables pectinibranches iiïiarins, et où l’alternative des marées les expose souvent
•aux mêmes circonstances que les pulmonés fluviatiles. D’autres se tiennent contre les rochers
au-dessus du niveau habituel des eaux de la mer; mais là où ils peuvent être con-
.tinuelfcnaCRt rafraîchis et humectés par les vagues : ceux-ci ont un pied organisé de ma