analogues aux limaçons, sous tous les rapports essentiels-, à l’exception de la limacelle de
Mr de Blainville, qui tient par la séparation des organes générateurs, aux limaces entièrement
cuirassées. Ces dernières, à leur tour, sortent beaucoup de l’organisation commune à
tous les pulmonés et se rapprochent évidemment de l’organisation qui distingue plusieurs
genres marins de l’ordre des tectibranches, sans qu’il soit cependant possible de les séparer
de la famille des limaces avec lesquelles la plupart sont liées par la conformité de forme
générale, d’habitudes et de manière de vivre. Cependant, parmi les limaces dont il est
question , les tétracères ne laissent aucune incertitudeJi. ce sujet, car les genres Vaginulus,
Veronicellus, Philomycus et Eurnelus, sont évidemment de la même famille que nos limaces
d’Europe, mais les dicères ; qui ont aussi dès rapports marqués et importants avec les tétracères
, offrent des circonstances dans leur genre de vie, soit sur terre, dans l’eau douce ou
salée, qui répugnent à des rapprochements commandés cependant par la nature semblable
de leur organe respiratoire, et par la disposition analogue, à ce qu’il paroît, de plusieurs
autres de leurs parties principales. A la vérité nous avons cru reconnoître que Yônchidium peronii
deM1' Cuvier, espèce évidemment marine, quoique sa cavité pulmonaire puisse indiquer
qu’elle vient respirer l’air libre à la surface des eaux, ne pouvoit être du même genre
que la véritable onchidie de Buchannan, chez laquelle les, sexes sont placés sur des individus
différents, opinion fondée sur un fait qui, peut-être, est faux, mais qu’on ne peut, selon
nous, rejeter sans preuves directes, et qui nous a porté à n’admettre,* dans le genre On-
chidium, que l’espèce du naturaliste anglois : nous croyons même que l’analogie de celle-ci
avec Yônchidium peronii n’est pas aussi marquée qu’il le paroîtroit au premier abord*, et il
nous a semblé que ce qui avoit pu induire en erreur Mr Cuvier, étoit la plus grande ressemblance
de la figure de Buchannan, avec son onchidium loevigatum, qui nous a paru se rapprocher
beaucoup plus de notre genre Vaginule que de Yônchidium peronii. En effet, nous y
avons reconnu quatre tentacules distincts. L’orifice de l’organe femelle situé comme dans les
vaginules et une forme générale fort rapprochée de l’espèce de ce genre que nous décrivons
sous le nom à'alté, laquelle offre elle-même les plus grands rapports extérieurs avec l’espèce
de Buchannan. Celle-ci cependant en est toujours distinguée,, selon le dessin et la description
de cet auteur, parcequ’elle n’a que deux tentacules oculés à leur sommet, deux lèvres ou
tentacules buccaux, triangulaires ou palmés et aplatis ( dispositions semblables à ce qu’on
observe dans Yônchidium peronii), et un large orifice à l’extrémité postérieure du pied, sous
la cuirasse. Cet orifice se retrouve dans nos vaginules, sous la forme d’une poche, dans le
fond de laquelle débouchent les canaux pour la respiration et les excréments ; on le voit
aussi dans Yônchidium peronii de Mr Cuvier, Ou pour mieux dire dans celle-ci, les deux canaux
dont il est question, sont plus courts que dans les vaginules, (du moins celui de la res*-
piration, puisque dans Yônchidium peronii, la câvité pulmonaire est tout-à-fait postérieure
au lieu d’être subantérieure et latérale comme dans les vaginules) et débouchent extérieurement
et non point dans une poche; enfin l’onchidie de Buchannan réuniroit dans une poche
commune, outre les orifices de l’anus et de la respiration, celui des organes de la génération
, ce qui semble douteux.
Il résulte’ de toutes ces observations i° que l’oncbidie de Buchannan, terrestre ou fluvia-
tile, se rapproche beaucoup, en effet, de Yônchidium peronii, par la forme générale de sa
tête, mais qu’on n’a pas aperçu dans cette dernière, les yeux qu’on observe au sommet
des tentacules chez la première de ces espèces. 2° Que Yônchidium loevigatum de Mr Cuvier,
dont l’habitation est inconnue, paroît appartenir à notre genre vaginule, du moins par l’analogie
des tentacules et de la position de l’organe femelle. 3° Que tous ces genres ont
entre eux des rapports généraux et marqués qui ne permettent pas de les éloigner, et que
cependant les uns paroissent terrestres, d’autres terrestres ou fluviatiles,et les derniers évidemment
marins.. 4° Enfin que tous ces dicères ont besoin d’être observés de nouveau et
avec soin pour asseoir une opinion fixe ,à leur sujet.
Mr de Blainville place Yônchidium peronii dans son ordre des cyclobranches. Le genre
onchidiore qu’il a établi lui paroît former la transition de cette espèce avec les doris ; cette
opinion est appuyée sur des rapports qui ont, sans doute, quelque valeur, mais qui ne nous
paroissent pas, dans l’état des choses, devoir décider en faveur de ce rapprochement, pour
éloigner cette onchidie, de la famille des limaces, sur-tout si l’ordre des cyclobranches doit
s’en éearter autant comme cela seroit nécessaire pour conserver les rapports naturels des
doris avec les autres nudibranches.
Nous exposons toutes ces réflexions dans le but d’éveiller l’attention des naturalistes ;
dans ce but aussi nous indiquerons les caractères des onchidieS de Mr Cuvier, pour en faciliter
la comparaison avec les genres voisins, quoique nous n’entendions point faire mention
des gastéropodes marins qui peuvent faire partie de ce genre et dont quelques uns ont
été réunis par Mr Cuvier à l’onchidie de Buchannan. Nous rapporterons cependant, quoi-
qu’avec doute, l’un d’entre eux, Yônchidium loevigatum, à notre genre vaginule, il en sera
de même de l’espèce de Sloane.
Toutes les limaces protégées par une cuirasse générale semblent organisées pour résister
aux climats chauds. Toutes paroissent exotiques à l’Europe, et habiter les deux Amériques
ou l’Asie. Leur cuirasse générale les abrite de toutes parts : .sous sa partie antérieure se
contractent la tête et les tentacules. Cette partie antérieure de la cuirasse liée aux flancs et
à la partie correspondante du pied, forme comme la gorge d’un étui, dans laquelle se loge
la têtekctant les tentacules, par suite de cette organisation, n’avoient pas besoin d’être rétractiles^
Les orifices de la cavité pulmonaire, de l’anus, de l’organe femelle, situés en dessous
de la cuirasse,, ou dans une poche à l’extrémité postérieure, sont aussi;protégés contre
le contact trop direct de l’air. Enfin le sillon qui borde le pied paroît destiné à la circulation
du fluide protecteur.
Toutes les limaces de cette.section nous ayant présenté des tentacules simplement contractiles
, nous présumons que les phylomîcus et les eurnelus de Mr Rafinesque ont la même
organisation. Peut-être même ne diffèrent-elles pas des vaginules ; mais dans le doute,
nous laissons subsister ces deux genres sur lesquels nous devons espérer que Mr Rafinesque
nous donnera des renseignements plus complets. Tout porte à croire que la limace de la
Caroline de Mr Bosc fait partie de l’un de ces deux genres ; peut-être même est-elle une des
espèces décrites par Mr Rafinesque; c’est encore ce savant qui peut décider cette question.
Déjà nous avions préjugé qu’elle ne pouvoit appartenir aux genres connus.
Nous allons actuellement donner un nouvel aperçu des genres qui composent la famille
des limaces.