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FLORE FORESTIERE ILLUSTRÉE DU CENTRE DE L’EUROPE.
(Polu
LES SORBIERS
talcs P&iiciHES; famille des Pomai S.)
LE SORBIER DOMESTIQUE; EMEE SORBIER DES OISE-
LËURgpfPl. XIV. Fig. 5 h I I . ) — Proches voisins des Alisiers, au point
d’avoir été longtemps confondus en un seul genre avec eux, les Sorbiers n'olTrent
également que deux espèces dignes d'intérêt. On les trouve, comme les Alisiers,
épars dans les forêts et mélangés avec diverses autres essences, jamais en massifs
Le caractère le plus apparent qui sépare les Sorbiers des Alisiers, c'est la
forme des feuilles. Entières ou découpées mais simples dans ceux-ci, elles sont
composées cl imparipennées dans ceux-là. Le long de pétioles très-allongés se
rangent, opposées deux à deux, 12 à 16 folioles oblongues, lancéolées, aiguës
(XIV, 5, 9 et 10) que compjète une impaire à l'extrémité du pétiole commun.
Cotonneuses en dessous au moment de la floraison, c'est-à-dire en mai et juin,
et d’un vert pâle, elles sont en dessus lisses et d'un vert foncé. Du reste; elles
ne différent pas sensiblement d’une espèce à l'autre.
C'est surtout à leurs fleurs et à leurs fruits que l'on distingue le Sorbier-
Cormier (Sorbus domestica) du Cochêne ou Sorbier des oiseleurs ( Sorbus
Ces fleurs sont blanches, rosacées; elles ont des anthères jaunes, et se rapprochent
beaucoup, il est vrai, de celles des Alisiers. Sur le Cormier elles sont plus
larges, moins nombreuses, et le corymbe rameux qu'elles composent est moins
pressé (XIV, 5 ) ; elles sont, au contraire, plus petites, en plus grand nombre,
et serrées les unes contre les autres (XIV, 9) dans le Cochêne.
Les fruits mûrissent en septembre ou octobre. La sorbe ou corme, fruit du -
Cormier (XIV, 6) est une petite poire de 3 centimètres de longueur, verte
d'abord et qui brunit à maturité ; à l'état de blossissement elle est molle, pulpeuse,
acidulée, très-agréable au goût. Elle contient de petits noyaux osseux
comparables à des pépins (XIV, 7).
Les fruits du Cochêne sont d’un grand effet ornemental. Pressés les uns
contre les autres dans de larges et épais corymbes qui fléchissent sous leur
propre poids (XIV, 1 0 ), globuleux, de la grosseur des cerises sauvages, mais
surtout richement colorés en rouge corail, ils émaillent dès la fin de l'été la
verdure du feuillage comme d'innombrables taches de feu. Plus tard, quand les '
feuilles sont tombées, ils persistent, pour offrir à la gent ailée, et en particulier
aux grives, une pâture pendant l'hiver. Après de très-fortes gelées les baies du
Cochêne sont à la rigueur mangeables, ayant perdu leur saveur dure et âpre duc
, à là forte proportion d'acide malique qu’elles contiennent.
Les bourgeons se font alors remarquer (XIV, 11) comme épais, trapus,
couleur
le temps
d'un noir violacé que l’on retrouve, en une teinte plus claire,
les'porte, tandis que le rameau d'hiver du Cormier (XIV, i
brun léger, a des bourgeons d'un brun verdâtre, plus petits
que ceux du Sorbier des oiseleurs.
Le Cormier, bel arbre mais de croissance très-lente, parvient
à 20 mètres de hauteur et 12 pieds do tour. Il peut vivre plusieurs siècles; il
lui faut pour cela un sol calcaire ou une terre forte, une exposition fraîche et
une altitude moyenne.
Comme port et tempérament, le Cochêne se rapproche beaucoup de l'Allou-
chier. C'est tantôt un buisson, tantôt un arbre de 10 à 12 mètres, à qui, sauf
les marais, tous les terrains sont bons, les pierres disjointes d'une muraille
comme les fissures des rochers, l'argile et le sable comme le calcaire et les
galets, les hautes montagnes et les froides latitudes comme les coteaux, les
plaines et les climats plus doux. Cependant il a besoin de fraîcheur et d'un sol
divisé pour montrer une végétation
plus prompte que celle du Cormier, a atteint son apogée v<
soixante-dix ans.
L'enracinement des Sorbiers est tour à tour ou tout à la
traçant, suivant les terrains. Les racines latérales donnent facil
geons et la souche des -rejets.
C’est un excellent bois que celui de ces deux arbres. Dur,
Cormier, 0;6/t seulement le Cochêne), d’un grain égal et 0
rouge, veiné de brun, il est fort prisé des graveurs sur bois
nistes, tourneurs, mécaniciens, fabricants d'outils de menuiser
n peu
-, pesant (0,85 le
mpacte, coloré de
»sculpteurs, ébé-
e. Il se paye cher:
donnerait un cbauflag
L’écorce peut s<
; les jours qui veut. Moins recherché pour le travail, i
un charbon de première qualité,
à la tannerie; celle du Sorbier des oiseleurs conlien-
Les- fruits de. ce dernier servent surtout aux oiseleurs
ui sont friands. On en tire aussi,une boisson alcoo-
drait 3,6 p. 100 de ta
pour appâter les oiseaux qui en
lique. — La sorbe du Cormier, la corme,
vinaigre, de l'eau-de-vie. Desséchée, elle si
; à faire une sorte de cidre, du
ige en hiver comme les pruneaux,
Le Cochêne paraît avoir joué un rôle assez important dans les superstitions
du culte druidique. Dans les montagnes du nord de l'Écossc où la religion celtique
a longtemps survécu à elle-même, et où se sont éteints, à une époque
relativement récente, ses derniers adhérents, on trouve encore, dans les lieux
.où se célébraient leurs rites, des cercles de pierre qu’entourent de vieux Sorbiers.
Les montagnards du pays ont conservé la singulière coutume de faire passer tous
leurs moutons à travers un cerceau de Sorbier. Dans leurs idées superstitieuses,
celte cérémonie, accomplie au 1 " mai, doit préserver les innocentes bêtes de tout
accident pendant l’année.
il
j
i
. i -
e ou ConuiBR. Graines.
n ConuiER. Feuilles c
au et bourgeons d’hiver.
. Jeune rameau feuillé et fleuri.
Rameau feuiflé avec corymbe de frui
Bourgeons à bois.