
*<-LE CYTISE. [Poltpîtalbs l'KniGïNBS; famille des Lbguuinbuses-Pai'I-
r.iONACiiiis.] (Pl. XI. Fig. 13 à 17.) — Ce passage de l'auleur des Harmonies :
l.’ngneau broulo le serpolet
La chèvre s'attache au cytise, •
La mouche au bord du vase puise
nous fait pressentir que le Cytise est un arbrisseau ou un arbuste et croit volontiers
parmi les roches escarpées où aiment ù s’aventurer les chèvres. Son feuillage,
du reste, n’est pas moins apprécié des autres bestiaux :
Sic cytiso pasUo dislanlont uborn vaeem
Parmi les diverses variétés de cette essence, il s'en trouve qui ne dépassent pas
quelques décimètres de hauteur (Cytises couché, rampant, à trois peurs) ou
atteignent h peine un ou deux mètres (Cytise sessilifolié). La plus répandue, la
seule qui doive ici fixer notre attention, le Cytise faux Ébénier (Ctjlisus labur-
num), est un.arbrisseau ou un petit arbre pouvant s'élever jusqu’à six à huit
mètres. Il est rare en forêt, mais on le trouve un peu partout en France, surtout
dans les bois qui tapissent les côtes et les montagnes calcaires des départements
de l'est.
Couvert d'une écorce lisse et verte jusqu'à un âge avancé, — l’épiderme
devient alors d'un brun verdâtre, — le faux Ébénier porte, à l’extrémité de longs
et grêles pétioles, des feuilles composées de trois folioles oblongues et distinctes,
dont le vert est vif à la face supérieure et glauque en dessous (XI, 13). Elles
croissent le long de rameaux simples et portent, à l’aisselle de chaque pétiole, un
S. Ibid; Gèorgiques, liv. Il, v. 431.
petit bourgeon quj; ¿l'hiver venu, représentera le germe d’un nouveau développement
annuel (Xi, 15).
Les fleurs qui paraissent en avril ouvsmai avec les feuilles sont, àjldivers
degrés, remarquables. Elles couvrent rarbrevd'une infinité do grappes d’un beau
jaune d’or (XI, 14) et répandent tout autour le plus suave parfum. Hermaphrodites,
— ce qui est le cas presque universel dans les légumineuses, — ces fleurs
au calice vert ont aussi le caractère des papilionacées : la corolle comprend cinq
pétales inégaux dans la disposition desquels on a voulu voir je ne sais trop
quelle analogie avec les ailes d’un papillon; le pétale le plus voisin de l’axe de.
la grappe est généralement plus grand que les quatre autres et les recouvre
avant l’épanouissement, comme feraient les deux versants d’un toit (XI, 1 It,
partie inférieure) : on l’appelle étendard. Au-dessous deux pétales latéraux,
semblables mais non toujours symétriques, sont nommés ailes. Enfin, les deux
derniers pétales ordinairement accolés, rappellent, par leur réunion, la carène
d’un navire (XI, lit, partie supérieure). C'est dans celte carène que résident
les dix étamines et l’unique carpelle qui forme l’ovaire à lui seul : la soudure
ou suture ventrale, c'est-à-dire la ligne de réunion des deux bords du
carpelle, est toujours opposée à l'étendard.
Rustique, robuste, amant des terres calcaires même les plus desséchées, le
faux Ebénier et sa variété le Cytise des Alpes, dont les feuilles sont pareillement
nuancées sur les deux faces et les fleurs plus petites, plus dorées et disposées en
grappes plus longues et plus grêles, sont recherchés tous deux comme arbres et
arbrisseaux d'agrément. Dans le courant de l'été, aux ovaires succèdent des
gousses brunâtres et sèches (XI, 16) dans lesquelles sont rangées et attachées à la
suture dorsale, de petites graines (XI, 17) qui rappellent par leur forme celles
du pois ou du haricot, deux papilionacées comme le Cytise.
Le bois est dur et brillant; sous un aubier blanchâtre, il offre à l'oeil un
coeur d’un brun vert tirant quelquefois au noir d’ébène. Souple, élastique et
lourd — sa densité n'est pas inférieure à 0,75 et atteint quelquefois 0,94 — il
prend un beau poli ; moins rare le Cytise fournirait un excellent bois de tour et
d’ébénisterie.
EXPLICATION DE LA PLANCHE XI
1. M.viinoNNiEn d’Inde. Inflorescence du Marronnier à la base d'un couple de feuilles
dont une seule est représentée par sa face supérieure.
2. — • Feuille vue en dessous.
— Rameau d’automne, de suite après la perle des feuilles, laissant
voir, sous les bourgeons, les cicatrices laissées par la chute
des pétioles.
— Jeune fruit coupé en deux parlies pour laisser voir la graine qui
n’est autre que le marron d'Inde.
5. — Marron d'Inde à maturité.
5. Bouleau. Groupe de chatons mâles pendants à l'extrémité d'un rameau portant, à
gauche, deux chatons femelles.
7. Bouleau. Rameau de l'année, feuillé et porté sur un rameau
8. — Fleur mâle grossie.
9. — Une étamine à deux anthères, fortement grossie.
10. — Une fleur femelle grossie.
11. — Fruit ailé, grandeur naturelle.
12. — 1 Le même, grossi.
13. Cytise. Rameau avec feuilles et fleurs.
14- — Grappé de fleurs.
15. — Rameau d'biver porté par une branche de trois ans.
16. — Gousse, fruit du Cytise.
17. — Une graine extraite de la gousse.
-I;.L©RE, FORESTIERE