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II
FLORE FORESTIERE ILLUSTRÉE DU CENTRE DE L'EUROPE.
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LE P E U P p E R DHTALIE O U 'PYRAMIDAL (Pl. IX.Fig.5à 7)S
— La disposition des rameaux de ce Peuplier, grêles et pressés le long de la
tige, jointe à une propension marquée dans celle-ci à s'élever en hauteur en suivant
une verticale parfaite, donne h l’arbre un aspect pyramidal particulier qui
est d’un grand effet dans l’ensemble d’un paysage. Ce port est-il essentiel &
1 espèce ou proviendrait-il de la variété mâle introduite en France seulement en
1749 et au moyen de boutures? — Nous, ne possédons que depuis peu le pied
femelle et celui-ci n’a point la cime pyramidale; ses branches s’écartent du tronc
sous un angle de 30 h 40 degrés.
- Les feuilles sont un peu plus grandes que celles du Tremble; la forme en
est différente, elles représentent des losanges dont l’angle serait surbaissé du côté
du pétiole et allongé h l’extrémité opposée ; la verdure en est vive cl luisante à
la face supérieure, un peu moins à la face inférieure (IX, 5).
L'inflorescence mâle est un chaton rouge, cylindrique, pressé qui s'incline,
gracieusement sous son propre poids (IX, 6); elle se compose de groupes d’anthères
nombreuses de même couleur et insérées sur une écaille d'un vert clair.
La fleur femelle est également verte, l'ovaire affecte la forme d'un petit oeuf et se
termine par deux stigmates saillants; elle s’insère sur un pédoncule pendant, et
à un assez grand nombre d’exemplaires pour former un chaton, à la couleur
près, assez semblable au chaton mâle quoique plus grêle (IX, 7).
Dans une terre fraîche, humectée et fertile, le Peuplier pyramidal croit vite
et bien; il peut atteindre 30 à 35 mètres de hauteur, et à la base une circonférence
do près de 2 mètres. On l'emploie beaucoup pour border les cours
d’eau : Populus in /luviis... dit Virgile; le rideau sinueux que forme une longue
file de Peupliers d'Italie, le long des détours d’un ruisseau ou d’Une petite
rivière, ajoute toujours un grand charme à l'aspect d'une vallée pittoresque ou
d'une prairie.
Le bois est mou, léger, poreux, traversé par des vaisseefux d’un fort diamètre;
c’est un de ceux qui possèdent au plus haut degré la faculté d'absorption
des liquides salins tels que le sulfate de cuivre. Il est le moins estimé des bois de
Peuplier. Sa densité n'est guère que de 0,33 ou 0,34. Comme chauffage sa
valeur est presque nulle; il dure au feu trois fois moins que le Hêtre et ne
donne guère plus, en un même temps, que le tiers de la chaleur de celui-ci.
L'écorce du Peuplier a'des propriétés tinctoriales; on en obtient une couleur
jaune assez estimée. De la gomme visqueuse qui entoure les bourgeons et en
particulier les bourgeons h fleurs, on lire la composition aromatique appelée
onguent populeum.
A un degré beaucoup plus élevé que ses congénères, le Peuplier d’Italie
possède la faculté d'étendre au loin d'interminables racines latérales qui épuisent
le sol et donnent sans cesse des rejets.
Peut-être est-ce h cette circonstance qu’il faut attribuer le peu de propension
qu’éprouve le Peuplier d’Italie h croître en massifs et sa préférence pour les
situations isolées.
Viigile nous apprend que le Peuplier était l'arbre préféré d'Hercule :
Populus Alcidiu gralissimi...
L’YPRÊAU OU BLANC DE HOLLANDE (PL IX. Fig. 1 à 4).
-ce de l'Ypréau (Populus atba) que parlait Horace quand il disait :
Qua pi mis ingens, albaque populus.
Umbram liospi Intoni consociare amant
Itomis, et obliquo Inbornt
l.yinplia ttigai trepidare rivo *T
C'est, quoi qu'il en soit
Son écorce est su
s'allongent et se joigne
n bel el grand arbre.
suc grise et crevassée par de petites ouvertures qui
unes aux autres ; elle est lisse sur les branches et
blanche sur les rameaux. Les feuilles sont à peu près des dimensions de celles
du Tremble mais plus profondément découpées ou même lobées, à la façon
des feuilles d'Erable; elles so distinguent plus encore par l'épais duvet d’un blanc
éclatant qui revêt leur face inférieure ainsi que le rameau (IX, 1). Les fleurs
mâles diffèrent des autres par la couleur jaune de leurs étamines : elles
forment des chatons d’une teinte fauve très-clair et pendants (IX, 3). Les
fleurs femelles ressemblent h de petites poires renversées, posées sur un petit
godet et munies d'une petite écaille à bords découpés en lanières; quatre
stigmates longs et étroits se croisent à l’entrée de l'orifice (IX, 4). Elles se réunissent
en chatons pendants et grêles de couleur vert clair (IX, 2).
La floraison a lieu en mars et avril, un peu avant celle du Peuplier d'Italie.
Le Blanc de Hollande croit d’une manière moins régulière et avec moins
de rectitude que ce dernier, mais il s'élève aussi vite que lui à une égale
hauteur et prend dans le même temps un diamètre beaucoup plus grand, surtout
dans une terre fraîche ou humide. Il vient cependant avec vigueur dans lés
lieux secs et sur les hauteurs èt ne redoute que les sols extrêmes, crayeux,
sableux ou argileux sans mélange. De 30 à 40 ans, il parvient souvent à une
hauteur de 80 à 100 pieds, accompagnée d'une circonférence de 5 à 6 mètres à
la base. Le tronc se dépouille facilement de ses branches latérales et supporte
une tête de largeur moyenne, assez bien fournie.
Le bois de l’Ypréau est blanc et mou, mais il est flexible, el, grâce à son
grain fin et homogène, ne se fend pas en séchant. On le recherche, dans le Midi,
pour les boiseries intérieures des maisons, pour les meubles ordinaires et pour
divers objets de menuiserie. On en fait aussi des chevrons et de la volige ; les
tourneurs l'emploient, notamment en Angleterre, pour divers ustensiles de
ménage. En tant que bois blanc, l’Ypréau compte assurément parmi les meilleurs.
Sa densité varie ordinairement de 0,40 à 0,50; quelquefois elle s'élève
jusqu'à près de 0,60. Ces qualités, jointes à une croissance très-prompte, font
rechercher le Peuplier de Hollande en plusieurs pays pour faire des plantations
importantes. H est d'usage en Flandre, dit Loiselcur-Deslongschamps’, que lorsqu'une
fille vient au monde, son père, pour peu qu'il soit aisé, lui assure sa dot
le jour de sa naissance en plantant un millier de jeunes Ypréaux qui, par suite
de leur rapide développement, ont atteint une valeur de 20 à 30,000 francs lorsqu'elle
est en âge de se marier.
L’écorce possède à peu près. les mêmes propriétés tinctoriales que celle
du Peuplier d'Italie. Les feuilles et les jeunes pousses sont utilisées quelquefois
pour la nourriture des bestiaux, qui en sont très-friands.
• LÈ PEUPLIER NOIR (Pl. IX. Fig. 8 à 12); — Il n'est pas aisé
d'expliquer pourquoi l'on a donné le nom spécifique de noir à ce Peuplier
(Populus nigra) que d'autres appellent franc ou surnomment Osier blanc. C'est
un grand arbre, très-différént du Pouplier pyramidal puisque, au tiers ou à moitié
de sa hauteur, la lige se divise, les branches s'étalent, se ramifient h l'infini,
formant une cime très-ample, au lieu de se serrer presque verticalement contre
un tronc droit et sans subdivision ; mais examiné simplement sur un rameau
détaché, il serait très-difScile à en distinguer (Voir IX, 5 et 8).
Les feuilles du Populus nigra (IX, 8) sont un peu peu plus petites que
celles du pyramidalis (IX, 5) el un peu moins allongées, portées sur des pétioles
plus courts, à nervures moins saillantes. Ces différences peu sensibles ne sont
pas constantes d'ailleurs.
La fleur mâle comprend 20 ou 30 étamines du plus beau rouge, insérées
sur une bractée qu'elles dépassent de toutes parts malgré la faible longueur de
leurs filets (IX, 11). La fleur femelle représente un petit globule vert d'eau
surmonté de deux petits stigmates arqués el collés dos à dos (IX, 12). Les chatons
mâles (IX, 9) et femelles (JX, 10) ne diffèrent pas sensiblement de ceux du
Peuplier pyramidal (IX, 6 et 7).
Pour la nature des sols qu'il préfère, la croissance et les dimensions qu'il peut
acquérir, pour la qualité el les usages de son bois, le Populus nigra est tout à
fait comparable au Populus llalica. IL rend d’autres services. Ses jeunes branches
et scs rejets très-flexibles remplacent facilement, pour les liens et la vannerie
commune, les Osiers véritables. Pour ce motif, on l’exploite quelquefois en
têtard, notamment sur les bords du Rhin, où il abonde. L’état de massif serré
lui convient incomparablement mieux qu'à son' congénère, et a même l'avantage
de l'empêcher de produire des branches gourmandes, ce à quoi il est très-siijel
quand il croît isolément. Planté très-dru il donne d’excellentes perches. L'écorce
a les mêmes propriétés tinctoriales que celle des autres peupliers; elle contient
assez de tanin pour être, en Angleterre et à défaut de Chêne, employée à la tannerie.
La résine qui enduit les bourgeons sert aussi à la préparation de l’onguent
populeum.
La densité du Peuplier noir est de 0,50.
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