
LE TREMBLE OU P EU P L IER COMMUN. (Pl.VIII. Fig.3 à 9.)
— Au point de vue de la végétation et de la sylviculture, le Tremble (Populus
iremula) peut être comparé au Saule Marceau. Il en a la rusticité, la croissance
rapide, la tendance envahissante; comme lui, il se rencontre partout et s’accommode
des terrains les plus variés et les plus extrêmes; il parvient h des
dimensions plus élevées (25 à 30 mètres), mais n’est pas d'un moindre embarras
dans les peuplements forestiers où, par la promptitude de son développement, il
tend S dominer et étouffer les essences plus précieuses : ses racines s’étendent
d’ailleurs fort loin et donnent de nombreux rejets, longtemps même après que
l’arbre qui les portait a été enlevé.
Les feuilles sont rondes et dentelées (VIII, 3), leur ombre est peu épaisse.
Elles donnent, par leur position ordinairement verticale a l'extrémité d’un long
et grêle pétiole, une prise facile à la brise et tremblent toujours au souille du
zéphyr le plus léger. De là le nom de Tremble.
La floraison a lieu en mars et avril. Les chatons mâles et femelles sont
assez difficiles à distinguer à première vue; les uns et les autres sont allongés,
cylindriques, pointés de rouge ou de rose sur une teinte générale fauve clair
(VIII, ù et 5) et entourés à leur base d'une rosette d’écailles, reste du bourgeon
dont ils sont sortis. La fleur mêle comprend un groupe d'anthères dans une
petite cupule portée à la base d’une écaille profondément et finement découpée
(VIII, 6); au sein des même s accessoires, la fleur femelle représente une sorte
d’urne verte dont l'ouverture aurait les rebords roses et très-évasés (VIII, 7):
Celte floraison a lieu en mars et avril ; les fruits qu'elle produit en mai
forment de petites capsules analogues à celles des Saules, s'ouvrant de même
(VIII, 8) et contenant des graines toutes hérissées de poils (VIII, 9).
L’écorce, d'un vert tendre dans la première jeunesse, ne tarde pas à tirer
sur le gris et à se couvrir de petites crevasses circulaires qui entourent l'arbre
de place en place et le font aisément reconnaître. Le bois est blanc, tendre, léger
et peut servir aux mêmes usages que celui du Marceau. Sa densité est moyennement
de 0,50î . ■ ■■"
LE GRISAILLE. (Pl. VIII. Fig. 1 et 2.) — Hybride peut-être du
Tremble et du Blanc de Hollande, en tout cas moyen terme entre les deux, le
Peuplier grisaille (Populus canescens) a les feuilles plus grandes, moins arrondies,
crénelées sur leurs bords et portées par des pétioles plus forts et plus
allongés. De nombreux bourgeons se forment au point d’insertion de chacune
d’elles (VIII, 1). Les jeunes pousses sont grisâtres et couvertes d’un léger duvet.
Les chatons ont la plus grande ressemblance avec ceux du Peuplier tremble
(Vin, 2),
Le Grisaille parvient à une hauteur de 20 à 25 mètres. C’est un arbre du
Centre et de l'Alsace où il vil disséminé avec ses congénères sur le bord des
cours d’eau.
,L.E PEUPLIER DU CANADA. (Pl.VIII. Fig. 10 à 44.) — Le Peuplier
du Canada (Populus canadensis) est un arbre de 25 mètres, très-rameux,
ù cime conique, à écorce rugueuse et crevassée ; ses feuilles sont larges et
droites à la base, parfois même légèrement rentrantes; les bords en: sont finement
festonnés (VIII, 10).
Les chatons stamioifères ont la même forme que ceux du Tremble; la teinte
rouge en est beaucoup plus prononcée (VIII, 12) à cause du grand nombre
d'élamines insérées dans chaque écaille (VIII, 13). Les chatons pistillés se distinguent
facilement; ils sont plus grêles, moins fournis, moins régulièrement
cylindriques, et la nuance verte s’y mêle.
(Vin, i l ) , cela provient du nombre relatii
Considérées isolément les fleurs des deux s:
Tremble, par le contour peu
et courts pinceaux de poils s'
de celle-ci (VIII, 13 et 1A). H
-sensiblement à la teinte rose
ni faible des organes femelles,
diflèrent surtout de celles du
oint découpé de l'éçaille; à peine de minces
ml-ils de distance en distance sur le pourtour
Le Peuplier du Canada prospère, comme tous les Peupliers, dans les sols
humides, tout en se faisant accepter aussi des terrains secs et même compactes. On
le propage de bouture, bien que la propension à reprendre de cette manière soit
moindre en lui que dans ses congénères. Il est originaire du Canada, où il borde
des rivières et garnit des terrains fréquemment inondés. Sa densité est de 0,40
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EXPLICATION DE LA PLANCHE V I11
Chatons mêles su
s. Rameau feuillé ave
Chatons mêles sur un rameau non feuillé.
Chatons femelles — —
Fleur mêle : anthères dans une cupule si
écaille profondément découpée.
i. Rameau avec feuilles et bourgeons.
Chatons mêles — —
Fleur mêle grossie.
Fleur femelle grossie.
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