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L' ÉRABLE SYCOMORE (Pl. VII . Fig. 1 à 7), — Celui-ci est le plus
beau .des Érables. Sa lige esl longue cl nue sous une écorce lisse d'uitgrismat
et jaunâtre, tantôt droite, tantôt élégamment flexucuse, cylindrique et surmontée
d une ample cime comparable h celle du llétre quoique moins rameuse. La croissance
du Sycpuipre (dçer pseudoplalanus) est double ftc;cellé du Hêtre; l’cnra-
cinemcnt épais et abondant, mais concentré autour de la souche, Les feuilles
lisses et d’un vert sombre, luisant à la face supérieure, sont mates et glauques
en dessous et garnies de duvet le long des nervures principales ; leurs lobes sont
peu aigus et les bords en sont accidentés par des sinuosités nombreuses (VII, 1).
Elles s'échappent au printemps de bourgeons d'hiver imbriqués, gommeux et
d’un brun doré (VU, 2),
les fleurs, vers le milieu de mai, pendent en longues grappes mi-parties
d’or et de vert-d’eau, autour d’un vaste pédoncule (VII, 3). Le vert esl la couleur
du calice et de la corolle, le jaune d’or provient des anthères (VII, 6); de
grêles filets fixent celles-ci autour d’un disque plat dont le centre est occupé par
un ovaire plumeux (VII, 7) que la maturité transforme en une samare double
mais immédiatement adhérente au pédoncule et dont les deux parties se soudent
h angle aigu (VII, 4); les ailes, très-étroites h la base, s'élargissent vers
leur extrémité (VIH, (i). La graine est*pointue d'un bout, arrondie de l’autre
Le Sycomore esl rustique et croit partout. En monlagne, il dépasse la zone
. des Sapins. Il aime h s’associer au Hêtre.' ’
Son bois possède à un degré plus élevé les mêmes qualités que celui du
Plane; on le recherche pour les mêmes usages; sa densité est h peu près la
LES SAULES ET LES PEUPLIERS. ‘
(Apétàles-Auectacîes ; famille des Salicinées.)
L’OSIER JAUjN'E (Pl. VII. Fig. S h 14). — Cultivé dans les terres
fangeuses et les marais, exploité près du sol à fréquents intervalles pour no
pas laisser prendre trop de consistance h ses rejets, grêles et allongés mais
flexibles et tenaces, dont il est fait un si grand usage comme liens économiques,
l'Osier jaune (Salùo vilellina, c’est-à-dire Saule des vignes) a une véritable
importance agricole1.
Ses jeunes brins, d’un beau jaune-orangé (VII, 9), sont fins et d’une
extrême souplesse. Ses feuilles sont étroites, allongées et pointues; leur face
supérieure esl d’un vert vif et luisant, celle de dessous d’un gris vert pâle cl mat
(VII, | |
Les fleurs paraissent en avril avec les feuilles naissantes et sont accompagnées
de feuilles florales ou bractées (VII, 11 et 12). Elles forment des chatons
allongés, verts avec reflets jaunes sur les pieds mâles (VII, 10etl2),ver(ssimple-
menl et plus grêles sur les pieds femelles ( VI1,1 1 ). Le reflet jaune provient des
étamines groupées deux par deux à la base d'une bractée verte et plumeuse
(VII, 12, à droite du rameau); on observe une petite glande, plus ou moins
prononcée (nectaire) au point d’insertion des filets (VII, 10 et 12). La fleur
femelle comprend un ovaire allongé, renflé à la base, terminé au sommet par
deux stigmates écartés et inséré comme les étamines à la base d’une bractée
(VII, 13). Le fruit s'enfie peu à peu à la base, puis il tend-à se Tendre longitudinalement
et enfin, en juin, il s’ouvre et laisse voir les graines revêtues d’aigrettes
soyeuses (VII, 14).
Un sol humide n’est pas indispensable à l’Osier jaune. Il est peu de vignes
ou de pépinières qui n’en comptent quelques pieds exclusivement destinés à
fournir les liens dont on peut avoir besoin sur place. Les jets annuels atteignent
1 à 2 mètres.
LE SAULE FRAGILE (Pl. VII. Fig. 15 à 19). — Le Saule fragile
(Saliæ frapilis) a les feuilles presque aussi longues mais beaucoup plus larges,
surtout vers la base, que l’Osier jaune. Elles rappellent la forme d’un fer de
lance arrondi à la base. La couleur en est à peu près la même : vert vif en
-dessus, pâle sur la face inférieure que couvre.souvent un fin duvet. Leurs
bords sont découpés en formé’dc : sont portées sur des pétioles ti
.distincts (VH,4b)i.
Les chatons mâles ont beaucoup de ressemblance avec ceux du Saule des
vignes (VII,, 16). Ils se composent de fleurs à deux, étamines insérées avec une
glande nectarifèrc à la base d’une bractée velue (VII, 18, à droite et à gauche).
Les chatons femelles sont moins denses que les mâles (VII, 17) : la-fleur est
fermée d’un pistil allongé qui se termine par quatre stigmates jaunâtres cl qu’accompagne
a la base une foliole bractéalo (VII, 19). La floraison se montre en avril
après les feuilles. Des bractées protègent la base des chatons (VII, 16 et 17).
Livré à lui-même, le Saule fragile peut s’élever jusqu’à 20 mètres. Il est
ordinairement cultivé en oseraies ou en têtards. Les jets de l’année atteignent'
1",50 à 2 mètres et sont employés aussitôt pour la vannerie; plus tard ils
deviendraient cassants et fragiles. Le tempérament de ce, Saule esl rustique,
mais ses produits ne sont pas de la première qualité.
LE SAULE BLANC"(Pl. VII. Fig. 20 à 2 5)' — Du Saule des vignes
au Saule blanc (Salùo alba) la différence n'est pas tellement grande que bon
nombre d’auteurs n'aient cru devoir considérer le.premier comme une simple
variété. Mais, quand il s’agit de Saules, la limite entre la simple variété et l'espèce
légitime est bien difficile à saisir. .
Le Saule blanc a les feuilles plus larges mais de même forme et à peu près
de mêmes couleurs que les feuilles de l'Osier jaune. Elles sont dentées sur les
bords, souvent soyeuses en dessous, et portées sur un pétiole assez long.
Les chatons ressemblent beaucoup à ceux des deux espèces précédentes
(VII, 21 et 22); les femelles sont toutefois plus denses et plus renllées. La fleur
mâle se compose également de deux étamines avec une bractée et un ou deux
nectaires (VII, 23, au-dessus et au-dessous d'un chaton de la figure 22); la fleur
femelle, d'un ovaire allongé surmonté de quatre stigmates et inséré avec une
bractée comme le groupe des étamines (VII, 24); elle forme en juin un petit
fruit qui, en s’ouvrant, laisse voir le duvet qui accompagne les graines (VI1,25).
C'est le Saule blanc qui s’exploite le plus souvent en têtard dans les prairies
el le long des cours d'eau : on peut aussi en faire des oscraies; dans l'un et
l'autre cas ses produits sont presque aussi recherchés que ceux de l’Osier jaune.
En forêt, il atteint aisément 30 mètres de hauteur et crott avec une grande rapidité;
par son écorce et le port de sa ramure il n’est pas sans analogie d'aspect
avec lé Chêne, mais son branchage esl plus régulier, ses rameaux plus droils et
plus longs. Son bois, qui est homogène et se coupe avec netteté dans tous les sens,
est employé en sculpture. Sa densité est moyennement à l'état sec de 0,40 à 0,45.
Tout en préférant les terres fraîches ou humides, le Saule blanc prospère
aussi dans les terrains secs, s’ils ne sont point compactes.
LE MARCEAU (Pl. VII. Fig. 26 à 31), — Terrains frais ou secs, sols
divisés ou compactes, marais ou rocailles-, creux et fentes de rochers, murs
démantelés, vieilles ruines et murgers, tout est bon au Marceau, ii vient partout,
ce Saule, ce Marsaule entreprenant et hardi comme une chèvre (Salix caprea).
En France, il n'est pas de localités qui ne le connaisse, èt s’il ne parvient pas
comme arbre h des dimensions bien grandes (10 à 12 mètres de hauteur au plus
avec circonférence de 1 mètre), son extrême abondance le rond digne d'attention.
Ses feuilles sont ovales et larges, peu aiguës; les nervures sont saillantes; le
limbe est glauque et couvert de duvet en dessous, rude, luisant et vert foncé à
la face supérieure; les bords sont finement dentés.
Les chatons sont sessiles, épais, ovoïdes et’ sont ordinairement munis de
bractées à la base (VII, 27 et 28). Chaque fieur mâle comprend deux étamines à
anthères dorées et accompagnées, à la base des filets, d'une bractéole verte en
dehors, fauve en dedans, et d’une glande neclarifere très-développéc (VII, 27 et
29). Dans les chatons femelles, en qui le reflet d'or des mâles esl remplacé par
une sorte de fourrure légère et soyeuse (VII, 28), l’ovaire est renflé et surmonté
d’un style de forme ovoïde allongée que terminent deux stigmates; il est séparé
de la base de la bractée par un pédicelle muni d'un petit nectaire (VII, 30). Le-,
fruit qui mûrit en mai a la mémo forme que celui des autres Saules : la couleur,
seulement, en est fauve (VII, 31), non point vert tendre.
Le bois du Marceau, Marsault ou Marsaule, est rougeâtre ou brun clair ; il
est plus lourd que celui des autres Saules et sa densité qui est ordinairement
de 0,45 à 0,50 peut s’élever jusqu'à 70. Impropre à l’emploi des Osiers, à
cause de sa ramification noueuse et subdivisée, il est, pour le reste, employé aux
mêmes usages que les autres Saules.