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 peu  roulées  en  dessous, longues d’un  décimètre  au  moins.  Leur  sommet,  qui  
 est  médiocrement  a ig u ,  porte  intérieurement  une  espèce  de  crochet  un  peu  
 aplati  et moins  développé  que  dans  d’autres  espèces  du même  genre. 
 Les  filaments des étamines  sont  en  forme  d’alêne,  de moitié plus  courts que  
 les  segments du  périgone, et  d’une belle couleur pourpre dans  leur partie  supérieure. 
   Les  anthères  sont  linéaires,  insérées  près  d’une  de  leurs  extrémités,  et  
 pendantes.  Le   style  est  égal  en  longueur  aux  filaments  des  étamines,  et  également  
 rouge  dans le  haut.  Le stigmate  est  simple. 
 H I S T O I R E . 
 Le Crinum  d’Asie  croît abondamment dans les sables maritimes de plusieurs  
 des îles Moluques, où , suivant Rumphius, sa racine, qui est  un émétique  assez  
 a c tif,  est  employée  avec  beaucoup  de  succès  dans  les  cas  de  blessures  faites  
 par  des  armes  empoisonnées.  O n   le  cultive  dans  les  jardins  de  botanique,  où  
 on  l’abrite  dans  la  serre chaude,  et  où  il  fleurit  à la fin  de l’été. C ’est  dans celui  
 de M. B icq u elin , rue des Fossés-Saint-Victor, que  nous  l’avons décrit  et figuré. 
 O B S E R V A T I O N S . 
 Quoique  les  espèces du  genre Crinum  soient peu  nombreuses,  leur histoire  
 est très-embrouillée : cela tient en partie  à ce que Linné, en faisant la synonymie  
 de deux de  ces  espèces, les seules à lui connues qui soient restées dans ce genre,  
 a  réuni sous  les mêmes noms des plantes  très-différentes. Sous le nom de Crinum  
 Americanum,  il  a  confondu  celui  que  nous  avons  décrit  dans  notre  avant-  
 dernière  livraison,  et  une  autre  plante  qui  est  ou  le  Crinum  erubescens,  ou  le  
 Crinum  Commelini.  Il  a  rapporté  comme  synonymes  du  Crinum  Asiaticum,  une  
 figure  de  M ille r,  qui  appartient  évidemment  au  Crinum erubescens;  l’Amaryllis  
 bulbisperma  de  Burmann ,  qui  n’est  point  un  Cr in um ;  la  Belulla  Pola  laly  de  
 YHortus Malabarius, qui  a des feuilles  linéaires;  et la Radix loxicaria de Rumphius,  
 q u i,au tan t qu’on peut le conclure  de la  bonne description  faite par  cet  auteur,  
 est  la  même  plante  que  celle  dont  nous  donnons  ici  la  figure.  Les  botanistes  
 qui  ont  suivi  Linné  n ’ont  éclairci  qu’imparfaitement  l’histoire  de  ces  plantes,  
 et  l’ont  même  embrouillée  davantage  à  quelques  égards.  C ’est  ainsi  que  
 L ’Héritier a appliqué  au Crinum Asiaticum une  phrase qui ne peut convenir qu’au  
 C.  Commelini ; qu’Aiton ;  et,  à  son  exemple, M. W ild en ow ,  ont  employé  pour  
 caractériser  le  C.  Americanum  une  phrase  que  nous  avons  citée  par  erreur  en  
 faisant  la  synonymie  de  cette  dernière  espèce,  mais  qui  convient  plutôt  au  
 C. Asiaticum;  et  pour  le  C.  Asiaticum,  une  phrase  qui  convient  mieux  au  C.  
 Americanum ;  et qu’enfin M. Gawler  a  décrit  et  liguré  comme  C. Americanum,  le  
 C.  Commelini.  Quant  à  nous,  nous  avons  cru  devoir  prendre  pour  type  du  C.  
 Americanum  la  bonne  figure  de Commelin, rapportée  par Linné  à sa  variété et ;  
 pour  type  du  C.  Asiaticum,  la  plante  décrite  par  R um p h iu s ,  et  bien  figurée  
 depuis par M. Gaw le r;  et enfin  pour  type du C.  Commelini, la  figure de Jacquin,  
 étant  incertains  si  celle  de  Commelin  que  l’on  y   a  rapportée  lui  appartient  
 réellement,  ou  n’appartient  pas  plutôt au  C.  erubescens.  Quant  à  cette  dernière  
 espèce,  tout  le monde  est  d’accord  à  son  égard. 
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