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 en  ayons  vu  un  grand  nombre  d’autres  qui  ont  fleuri  dans  le   jardin  de  1 un  de  
 nous,  et  y   ont  acquis  un  développement  et  une  beauté  remarquable.  Nous  
 croyons  convenable  d’en  présenter  ici  la  f ig u r e ,  afin  de  donner  une  idée  des  
 changements  que  peut  éprouver  cette  espèce.  Ces  changements  tiennent  à  la  
 nature  du  te r ra in ,  et  surtout  à  l ’âge  de  la  plante. 
 O n   sait que les différentes  tiges  annuelles  d’une  plan te,  dont la  racine  seule  
 est  v iv a c e ,  se  ressemblent  en  général  beaucoup.  Mais  il  n e n   est  pas  toujours  
 ainsi; il est plusieurs  plantes dont la  tige  annuelle  est d autant plus  développée,  
 que  la  racine  est  plus  â g é e ,  du  moins  pendant  les  premières  années.  C ’est  en  
 particulier  c e   que  l ’on  remarque  dans  certaines  ombellifères.  La  famille  des  
 Liliacées  en  offre,  il  est  v r a i,  moins  d’exemples, mais  elle  en  offre  aussi  ;  tel  
 est  entre  autres  celui  de  la  Phalangère  rameuse,  dont  les  premières  tiges  sont  
 presque  simples,  hautes  de  trois  décimètres  au  p lu s ,  et  chargées  de  quatre  ou  
 cinq  fleurs  seulement,  tandis  que  celles  qui  viennent  ensuite  s’élèvent  à  la  
 hauteur de six  à huit  décimètres, sont extrêmement rameuses  et  chargées d’une  
 multitude  de fleurs. Dans la Tu lip e , la hampe, essentiellement uniflore, ne subit  
 pas, il  est v r a i, de changements semblables, mais  la fleur en  éprouve. Sa  couleur,  
 d’abord  très-mélangée,  tend  à devenir plus uniforme; ses  pétales  s’épaississent,  
 et ce  n’est  qu’au  bout de  sept  ans  qu’elle  est dans  son  état de  perfection.  Passé  
 cette  époque,  elle  ne  change  plus. 
 Les modifications qu’éprouve  le  Lis du Canada  sont  analogues  à  celles de  la  
 Phalangère  rameuse.  Sa  tig e , d’abord  uniflore,  se  ramifie  dans  sa partie  supérieu 
 re ,  et  finit  par  porter  un  grand  nombre  de  fleurs.  E lle   s’élève  b e au cou p ,  
 ses  feuilles  s’allongent  et  deviennent  plus nombreuses.  Ses  fleurs  ne  changent  
 pas. 
 H I S T O I R E . 
 Cette espèce,  l’une des plus belles du  genre , est, ainsi que son nom  l’in d iqu e ,  
 originaire  du  Canada.  E lle   a  été  retrouvée  par M ichau x  dans  la  partie  de  la  
 chaîne  des À llegh an is ,  qui  appartient à la  Caroline  et  à  la  v irg in ie .