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 par  une seule  fleur  penchée,  et  qui  sort  d’une  spathe scarieuse  fendue  
 latéralement  et  d’une  seule pièce  :  cette  fleur  est  remarquable  par  son  odeur  
 agréable,  par sa  belle  couleur blanche,  et par  son godet très-court,  d’un jaune  
 citron,  crénelé  et  bordé  d’un  liseré  rouge. On trouve  des  individus où le  bord  
 du godet  est  d’un  rouge ponceau ;  d’autres  où  il  est de couleur orangée  et  presque  
 jaune. 
 H I S T O I R E . 
 Le Narcisse des  poètes croît naturellement dans les prairies de  la  partie tempérée  
 de  l’Europe. Il  fleurit  au mois de mai,  et à  cette  époque,  on  le  recueille  
 pour le placer comme ornement dans les maisons. C ’est  dans le même but que  
 les  fleuristes  le  cultivent :  ils  en  ont obtenu  une  belle variété  double,  dans  laquelle  
 le  godet a  disparu,  et dont la fleur  parait composée  d’un  grand nombre  
 de  pétales  d’un  blanc  de  lait.  Dans  une  autre  variété,  on  trouve  encore  au  
 centre  de la  fleur  quelques traces  du godet coloré. Cette  plante est peu délicate  
 et  se  contente  d une terre  commune  :  on  peut  y   laisser  ses  oignons  pendant  
 plusieurs années, et ils s'y multiplient par leurs cayeux. C ’est aussi par ces cayeux  
 que les  jardiniers propagent cette plante, car il est  rare qu’elle  porte des graines  
 fertiles. 
 Camerarius  rapporte que la racine de ce Narcisse  cuite est vomitive.  Elle est  
 actuellement hors  d’usage. 
 Le Narcisse  des poètes  a  été  ainsi  nommé,  parce  qu’on  a  pensé  que  c’était  
 à cette plante  que les  anciens  poètes ont  fait  allusion dans la fable de Narcisse :  
 il porte les noms vulgaires de Campanette, Pante-coste,  Genelle, Jannelle", ce dernier  
 nom  lui  est  donné par  les Francs-Comtois,  d’où  on  a tiré celui  de  Jcmnelle  des  
 Comtois,  d’où  par  corruption  est  venu  celui de Jannelte des  Comptoirs.