
comme de vrais pétales, et deux intérieurs inégaux entre eux, et que Linné
nommait nectaires. Les deux segments supérieurs du rang externe sont soudés à
la moitié du dos du nectaire ; l’inférieur est plus profondément divisé, et embrasse
les bords du nectaire. C e lui-ci consiste principalement en un segment
concave, lancéolé, dont les bords rapprochés enveloppent les étamines et le
style, et s’ouvrent au dessous du point où les anthères et le stigmate doivent paraître
; le second segment du nectaire est très-petit, en forme de spatule, un peu
concave, attaché par le dos au bas du segment inférieur du périgone.
Les étamines sont au nombre de cinq; leurs filaments sont de la longueur du
nectaire, insérés à sa base interne, et courbés dans leur partie inférieure. Les
anthères sont droites, alongées, à deux loges séparées par une expansion du filament,
et remplies d’un pollen blanc. L ’ovaire est adhérent avec la base du périgone,
à trois angles ; le style est à peine plus court que les étamines, terminé
par un stigmate grêle, crochu et un peu hérissé.
La capsule est oblongue, tronquée, à trois valves, à trois loges, qui renferment
chacune une graine oblongue.
H I S T O I R E .
L ’Héliconia des perroquets est originaire des îles de la Jamaïque et de Saint-
Vincent, d’où il a été introduit dans les jardins d’Angleterre, l’an «797, par
M. Th. Evans : il croît dans les montagnes de ces îles, et principalement dans
les parties claires des bois. 2j..
L ’Héliconia des perroquets exige la serre chaude : on le multiplie par les rejets
de ses racines ; il demande la même culture que le Strélitzia.
Cette plante a fleuri, il y a quatre ans, au Jardin des Plantes de Paris, et y
a été dessinée d’après nature par M. Redouté. Me trouvant alors absent, je
n’ai pu en faire la description; et celle qu’on trouve ci-jointe est faite, soit
d’après des échantillons desséchés, soit, pour les détails de la fleur, d’après les
ouvrages de Curtis et d’Andrews, qui ont décrit la même espèce avec précision.
Il n est pas sur que la plante de Linné fils appartienne à la même espèce ; du
moins sa description offre quelques différences notables ; mais d’ailleurs elle
s’en rapproche par des caractères si frappans, que je suis bien tenté de croire
qu’il a eu la même plante sous les yeux , et qu’il l’a décrite avec une exactitude
qui ne se retrouve que trop souvent dans son ouvrage.