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contrer qui soient isolées et formées d’une seule tige.
Cette propriété dépend ici comme ailleurs de la nature
des racines qui végètent et s’étendent à l’indéfini dans
le so l, où elles pénètrent quelquefois jusqu’à une grande
profondeur. Toutes les Prêles limoneuses ou palustres
d’une même mare ou d’un même étang proviennent d’ordinaire
d une même racine qui va sans cesse en s’étendant
dans toutes les directions. On en peut dire autant des
autres espèces Européennes, et si les racines de la Prêle
des champs n’étoient pas sans cesse rompues par la
charrue ou le hoyàu, cette espèce présenteroit sans
doute les mômca apparences que les autres. Mais la difficulté
que l’on éprouve à s’en débarrasser dans les lieux
où l’on désire l’extirper, prouve que ses racines ont la
faculté de repousser des rejets de tous les points de leurs
noeuds.
En effet, elles sont tellement vivaces , que je ne
crois pas que la nature ait fixé de terme à leur durée;
comme elles sont composées d’articulations assez semblables
à celles des tiges, et que chacune de ces articulations
est elle-même un point v ita l, ou un centre de
végétation, indépendamment de tous les autres, il s’ensuit
que tant qu’il se développe de nouvelles articulations,
et il s’en forme toutes les années, la plante subsiste et
peut produire de nouveaux jets. Mais ces jets qu’elle
émet tous les printemps dès les mois de Mars ou d A v ril,
n'ont pas la même longévité; lorsqu’ils ne portent que
des épis, ils se flétrissent dès qu’ils ont répandu leurs
graines; lorsquils sont encore pourvus de feuilles, ils
subsistent plus long-temps, mais ils atteignent bientôt
leur entier développement. Dès-lors, c’est-à-dire depuis
la fin de l’été, ils commencent à languir et à se dessé-“
cher; ils sont ensuite irrégulièrement sphacélés, et ils
ont à peu près disparu avant la fin de l’automne. Je
n’excepte de cette description, au moins parmi les Prêles
d’Europe, que la multiforme, et surtout la Prêle d’hiver
dont l’organisation est plus solide et le tissu plus serré ;
cette dernière conserve sa tige pendant toute l’aimée, et
elle pousse au printemps de nouveaux rameaux de ses
articulations inférieures.
Je n’ai pas trouvé jusqu’à présent que les Prêles fussent
sujettes à d’autres maladies qu’à une espèce de sphacèle
qui ne ressemble pas mal, pour la couleur et la nature,
aux extrémités des dents ou des gaines qui terminent les
articulations de leurs tiges. Il ffest pas ra re , en effet,
de voir dans leurs différentes espèces, principalement
dans celles des champs et des fleuves, les tiges et les
rameaux noircis et comme charbonnés par cette espèce
de gangrène qui nuit essentiellement à leur vie et dont
je n’ai pas encore pu reconnoître la cause. J ’ai cependant
aperçu dans les mêmes espèces des transudations d’une
matière rougeâtre qui tient d’assez près à ces plantes
parasites décrites par De Candolle, et en particuliir à
la rouille des blés, Puccinia graniinum, Syu. 5g6 , ou
XJredo Unearis, 624, ou enfin Uredo rubigo ve.ra, 627;
car ces trois descriptions me paroissent s’appliipicr
également à la maladie que l’on désigne à Genève sons
le nom de Vzntaison, et qui attaque les blés et bien