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n’a pas eu plus de succès dans la distinction des espèces
de ce genre. Linné lui-même les énumère avec une grande
négligence, au moins dans les anciennes éditions de ses
ouvrages. Les premières descriptions qui renferment
quelqu’exactitude sont d’abord celles de llaller, et ensuite
celles de De Candolle dans sa Flore Française. Le Dictionnaire
de La Marck a donné ensuite la détermination
d’un plus grand nombre d’espèces, recueillies soit par
Des Fontaines en Barbarie, soit par Micbaux dans l’Amérique
Septentrionale, soit par divers autres Botanistes en
Europe. Enfin différens voyageurs, tels que Burchell au
Cap, Bory St.-Vincent à l’Isle de France, De Biich aux
Canaries , Michaux dans l’Amérique Septentrionale ,
Humboldt dans la Méridionale, etc., ont encore recueilli
et décrit des espèces nouvelles de Prêles ; en sorte que
ce genre, qui n’en comprenoit autrefois que six ou sept
bien déterminées, en renferme aujourd'hui plus de vingt
qui diiïèrent par des caractères marqués.
Indépendamment des auteurs systématiques, quelques
Naturalistes se sont occupés soit de la reproduction, soit
de la physiologie des Prêles. Entre les premiers, on
compte particulièrement le célèbre Hedwig q u i, dans sa
Théorie de la génération et de la fructification des Cryptogames
, a recherché, décrit et dessiné avec soin les organes
de la reproduction de ce genre. Dans le nombre
des autres, on peut mettre le Botaniste Scbkuhr, qui a
donné de bonnes figures de quelques espèces de Prêles,
mais surtout Mirbel, qui a exposé nettement et au moyen
de très-belles figures, l’organisation de la Prêle des champs
et de la Prêle des limons. ( Voy. Bullet. Philom. Floréal
an 9. )
La place des Prêles dans l’ordre naturel est tout-à-fait
incertaine, parce que cette famille dont tous les individus
sont liés entr’eux par les rapports les plus intimes, n’a
presque aucune ressemblance avec les autres. En effet,
la fructification des Équisétacées est étrangère à celle de
toutes les autres plantes connues, quoique la structure
de leur tige et de leurs rameaux ait des rapports au
moins extérieurs avec les E ph éd ra s , et avec les Casua-
rines ou F ila o s : ces dernières ont en effet une tige
verticillée, dont les articulations sont pourvues de la
même gaîne dentée qui distingue les Prêles. Cependant
les Casuarines et les Ephédras sont des plantes ligneuses
et solides, dont l’organisation intérieure n’offre rien de
semblable à celle des Prêles. Peut-être trouvera-t-on
quelque part un jour, et dans la Nouvelle - Hollande
même, dont les Casuarines sont originaires, des plantes
qui seront enfin unies aux Prêles par des noeuds plus
étroits.
Les Prêles sont un genre primitivement Européen,
qu’on a retrouvé ensuite dans les trois autres parties du
monde, et jusque dans les îles de l’Afrique. Les six principales
espèces, savoir, celles des champs, des rivières, d’hiver
, des lioi.s et des limons des marais, sont très-anciennement
connues, et habitent dans la plupart de nos contrées,
l'iles croissent également dans quelques autres régions
étraiigères, et principalement dans l’Amérique Septeu-
trioiiaie. La Prêle malliforme, qui a été plus récemment