
limons sont allongés dans le sens de la circonférence, et ceux
de la Prêle des champs le sont dans celui du rayon. Tel est
le caractère des rameaux qui, ordinairement cylindriques,
sont anguleux dans la Prêle des champs et dans quelques
autres. Tel est celui de la consistance de la tige qui est
quelquefois assez solide et quelquefois fistuleuse; tels sont
enfin ceux, du port, de la hauteur, du diamètre des tiges, et
de leur durée, car il en est qui résistent à l’hiver, tandis
que les autres sont détruites avant la fin de l’automne. Par
rapport au nombre des rameaux, à la forme des dents,
aux appendices transparens qui les terminent, à l’amplitude
des collerettes, aux couleurs dont elles sont teintes et
aux autres caractères qu’ont souvent employés les Botanistes,
il faut s’en défier beaucoup, parce qu’ils dépendent,
en grande partie, de la saison de l’année où l’on observe
la plante, du terrein sur lequel elle a cru , de la quantité
d’épis dont elle est chargée et d’autres circonstances faciles
à imaginer,
E n fin , j’ajouterai, en terminant cette physiologie, que
la fructification des Prêles ne m’a paru admettre aucune
variation importante. Toutes les espèces que j’ai examinées
ont leur épi conique, leurs écailles polygonales,
leurs quatre lames élastiques , leurs graines nues et à peu
près sphériques. Les seules différences que j’aie aperçues,
au moins jusqu’à présent, n’ont consisté que dans les dimensions
de ces parties dont le nombre et les proportions
m’ont paru à peu près invariables. Mais autant l’appareil
de la fructification est semblable à lui-même dans les diverses
espèces de Prêles, autant il s’éloigne de tous les
autres. Les Ephédras, les Gharagnes et les Filaos surtout,
qui ont à l’extérieur, et dans la structure des tiges de grands
rapports avec les Prêles, s’en éloignent entièrement dans
tout ce qui concerne la fructification. Je ne désespère pas,
comme je l’ai déjà d it, qu’on ne trouve enfin des familles,
qui lient les Prêles à ces premiers genres ; mais je suis encore
plus porté à croire que ces familles ont été détruites
dans les grandes catastrophes dont notre terre a été autrefois
le théâtre, et qui ont fait disparoitre un si grand
nombre de formes , soit animales, soit végétales. En effet,
on vient de découvrir presque simultanément dans un
grand nombre de terrains houillers , des empreintes de
végétaux dont l’organisation et la forme extérieure devoient
avoir les plus grands rapports avec les Prêles, mais
qui en différoient cependant par la grandeur de leurs dimensions,
qui aboient en épaisseur jusqu’à trois décimètres
et en hauteur jusqu’à quatre mètres; tandis que les tiges
des plus grandes Prêles actuelles n’ont pas plus d’un pouce
dans le premier sens, et de quatre à cinq pieds, dans le
second; plusieurs même ne s’élèvent pas jusqu'à un pied,
et n’ont pas plus de deux ou trois lignes de diamètre. Il
est fort vraisemblable que, parmi ces antiques et énormes
végétaux herbacés , plusieurs avoient l’organisation des
Prêles, sans posséder leur fructification , ou enfin, consti-
tuoient des familles intermédiaires entre ce genre et ceux
qui en sont actuellement le plus voisins. On peut même
soupçonner que ces grandes catastrophes dont les débris
sont encore sous nos y eu x , ont fait disparoître une foule
d’êtres qui unissoient entre eux ceux qui subsistent encore,