
sentoient toutes à peu près le même type, alors la difficulté
s’est beaucoup accrue, et la distribution en espèces
bien distinctes et bien faciles à reconnoître a été presque
impossible. Pour tirer ce genre du cahos où il alloit être
plongé, j’ai fait ce que j’ai p u , et surtout j’ai commencé
un travail qu’achèveront les autres. J ’ai représenté par
des figures exactes toutes les Prêles que je possédois ou
que j’avois pu me procurer par le secours de mes amis,
et je les ai accompagnées de définitions et de descriptions
qui m’ont paru suffisantes. J ’ai tâché ensuite d’y reconnoître
des caractères précis, constans, ou qui ne varioient
que clans certaines limites; j’ai adopté comme principe,
de ne pas réunir facilement sous la même espèce des
Prêles provenant de pays très-différens, quand même ces
Prêles présentaient quelque ressemblance. J ’ai observé sur
place toutes les espèces qui étoient à ma portée, afin de
bien distinguer la variété de l’espèce. E n fin , j’ai rejeté
dans un appendice toutes les Prêles que je n’avois pu
voir de mes yeux et qui n’étoient pas suffisamment décrites
, en indiquant toutefois celles qui ne me paroissoient
former que des variétés, et celles, au contraire, qui me
sembloient constituer des espèces. Au moyen de toutes
ces précautions, j’espère avoir fait un ouvrage utile à la
science, et j’ose solliciter des Botanistes qui s’intéresseront
à mon travail, soit des remarques propres à le compléter,
soit des renseignemens sur les espèces encore mal connues.
Je publierai ces observations en forme de supplément,
et je parviendrai ainsi à compléter insensiblement cette
Monographie.
Afin de mettre les Botanistes en état de juger des
soins que j’ai donnés soit à la distinction des espèces, soit
à leur distribution en groupes ou petites familles, je vais
faire connoître les caractères que j ai employés et la manière
dont je les ai subordonnés.
Celui que je place au premier rang, parce qu’il semble
indiqué par la nature, et que tous les Botaniste^ l’ont
adopté, c’est celui de l’inflorescence. Les Prêles qui ont
une hampe et une tige stérile doivent être évidemment
séparées des autres. Les légères anomalies que présente
ce caractère et dont j’ai déjà fait mention, n’ont aucune
importance et ne peuvent donner lieu à aucune erreur
durable ; malheureusement il ne s’applique qu’à quatre
espèces.
Je place rois bien ici, pour second caractère, la subdivision
des rameaux ; mais il n’y a que deux Prêles dont
les rameaux soient manifestement subdivisés, et elles
appartiennent l'une et l’autre à la section des Prêles à
hampe. On trouve bien, il est vrai, quelques subdivisions
dans la Prêle des champs, mais elles sont peu apparentes
et assez, rares.
Le second caractère fondamental est le nombre des dents
de la gaine ou de la collerette. Ce nombre est exactement
le même que celui des tubes intérieurs, ou des-stries, ou
des rameaux quand il n’y a point d'avortement. Mais il
faut remarquer que le nombre de ces dents n’est pas constant
, et qu’il va, au contraire, en croissant depuis la base
jusqu au milieu de la tige où il atteint son maximum : de
plus, les divers individus de la même espèce présentent
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