
irrégulièrement placés. Plus souvent la tige de ces plantes
reste nue tant que l'épi fleurit, et quand il est tombé,
les rameaux se développent assez régulièrement, comme
on le voit dans les Prêles des marais et des limons. —
Souvent ces mêmes rameaux prennent un assez grand
accroissement pour développer eux-mêmes des épis, comme
le prouvent les variétés des Prêles des marais, des limons
et des fleuves, que je cite dans cet ouvrage. E n fin , en
regardant avec quelque attention les verticilles des Prêles
dont les tiges avortent, on y verra des rameaux assez
bien développés, d’autres qui n’ont et n’auront que quelques
anneaux, d’autres qui n’en ont qu’un, d’autres enfin
qui n’ont pu se faire jour, mais qui ont soulevé
l’écorce à l ’endroit oii ils devoient paroître : en sorte
qu’il est impossible, après avoir observé de près toutes
ces variations dans le développement, de ne pas conclure
que les Prêles ont été organisées par la nature avec une
parfaite symétrie, mais que les circonstances extérieures
ont modifié et modifient sans cesse sous nos yeux leur
type primordial.
La tige des Prêles, comme celle des plantes qui vivent
dans les eaux ou sur leurs bords, est molle et fistuleuse.
Sa forme extérieure est cybndrique ou polygonale, et
elle est traversée dans son centre par un tube creux d’un
diamètre d’autant plus grand que l’espèce habite dans des
beux plus humides. Ce tube principal est entouré de
cylindres plus petits dont le nombre varie selon les espèces
; ceux-ci sont entourés d’autres cylindres plus
grands, plus extérieurs et qui alternent avec les précédens
; et ce second rang est souvent suivi d’un troisième;
le nombre de ces cylindres, dont l’on pourroit peut-être
compter jusqu’à quatre rangs, va en augmentant dans
le même individu depuis la base jusqu’au milieu de la
tige, et il diminue ensuite jusqu’au sommet. M. Mirbel,
dans son excellente Physiologie des Prêles, pubbee dans
le Bulletin Philomathique pour Floréal an 9 , représente
tous ces cylindres si réguliers et disposés avec tant de
symétrie, comme formés par la retraite des cellules qui
occupent la partie intérieure de la tige. Mais quelle que
soit l’époque où l’on coupe cette tige, elle offre les mêmes
cylindres toujours disposés de la même manière ; les rameaux
en sont également pourvus. Or, on ne peut pas
attribuer un ordre si constant à une circonstance qui de
sa nature doit présenter de grandes irrégularités, à moins
qu’on ne prétende que les cellules étoient organisées de
manière qu’en se séparant elles devoient former des
cylindres parfaits : ce qui revient à dire que les cylindres
avoient été prédisposés comme les cellules.
Tous ces cylindres, ou plus exactement tous ces tubes ,
car dans certaines espèces leur coupe horizontale est plus
. ou moins ellypsoide, ne continuent pas sans interruption
depuis la racine jusqu’au sommet, au contraire ils se
termi!,ent brusquement à chaque ai’ticulation, et ils recommencent
dans le même ordre à l’articulation suivante,
en diminuant toutefois ou en augmentant de nombre,
selon qu’ils s’éloignent ou qu’ils se rapprochent du milieu
de la tige, où ils sont toujours plus nombreux. Cette
organisation appartient également aux rameaux qui ont