
foncemens des stries, tandis que les aspérités se trouvent
sur la convexité du sillon, ou au moins sur ses bords.
Mais ce qu’on ne peut s’empêcher de remarquer ic i, c’est
que les Prêles qui ont d’ailleurs tant de ressemblances
qu’il est difficile d’y trouver des caractères suffisans pour
la distinction des espèces, diffèrent beaucoup entr’elles
pour le nombre et la disposition de ces mêmes glandes.
Les unes, comme la Prêle des bois , celle des ombrages
et celle des fleuves, en sont presque dépourvues ; les
autres, comme celle des marais, en sont plus abondamment
fournies : dans certaines espèce» elles sont éparses,
dans d’autres elles sont arrangées dans un ordre régulier.
11 y a même des différences dans le nombre des rangs
qu’occupent ces glandes régulières, comme il y en a pour
la forme et le contour de la glande elle-même. J ’ai été
obligé d’employer ces caractères qui m’ont paru très-cons-
tans, pour me guider moi-même dans la formation et
la distinction des espèces. On trouvera dans les planches
qui sont jointes à cet ouvrage, à côté de chaque espèce,
la forme et la disposition de ses glandes, et l’on pourra
toujours observer ce caractère; lorsqu’on aura quelque
doute sur l’espèce que l’on examine, il suffira d’enlever
une légère portion de l’épiderme, et de la débarrasser du
parenchyme qu'elle a emporté avec elle. Le microscope
simple donnera immédiatement la forme et la disposition
des glandes.
Toutes ces observations doivent se faire sur les tiges,
parce que les rameaux pourroient présenter des différences
, surtout dans le nombre des rangs. Il en est de
même des gaînes et surtout des racines. Lorsque j’ai voulu
soumettre au microscope leur surface extérieure, je l’ai
trouvée composée d’un tissu serré, sobde et sans aucune
apparence de discontinuité, comme il étoit facile de le
prévoir : c’est doue là une autre différence qui existe
entre les tiges souterraines et les tiges aériennes. Les
premières sont toujours lisses, et ne présentent non plus
aucune de ces aspérités qui sont si communes dans les
autres.
Les organes de la reproduction sont portés sur des épis
coniques, qui tantôt tciininent la tige et tantôt en sont
séparés, quoiqu’ils sortent de la même racine. Dans ce
dernier cas, la hampe, désignée par les Botanistes sous
le nom de tige fertile, est dépourvue de rameaux ; du
reste elle conserve la même organisation intérieure. Quelquefois
même, comme dans la Prêle des bois, elle porte
des rudimens de rameaux qui indiquent un avortement.
Mais toujours on la reconnoît à sa couleur rougeâtre, à
ces collerettes agrandies qui protègent l’épi avant son
développement. Ces hampes ne subsistent que jusqu’à ce
que l’épi ait atteint sa maturité et ait répandu ses graines :
Dès-lors l ’épi se flétrit et disparoît insensiblement avec la
tige qui le porte, tandis que les autres tiges de la Prêle
subsistent jusqu’à la fin de l’automne.
Ce phénomène singulier de l’existence des Prèles sur
deux tiges n’appartient complètement qu à deux espèces ,
celle des champs et celle des fleuves. La Prêle des bois
et celle des ombrages présentent, comme on le verra ,
un très-beau passage entre les Pi-êles à tiges stériles et
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