
bout de deux jours, les grains plongés dans l’eau mon-
troient une petite pointe à peu près du tiers de leur
diamètre. Le troisième jour cette pointe s’étoit considérablement
allongée, elle étoit transparente et ressembloit à
un tube vide. Le quatrième et le cinquième jour l’ac-
Cioissement étoit si remarquable, que , prévoyant l’étiole-
ment du filet, je tirai de l’eau une partie de ces grains
en état de germination, pour les placer sur une terre
humectée où leur développement seroit moins rapide.
Les grains qui avoient été semés dans des vases sans
immersion préalable n’éprouvèrent d’abord aucun changement.
Il sembloit même quelquefois qu’ils étoient perdus
ou détruits, parce qu’on n’observoit aucune teinte verte
sur la place même où ils avoient été répandus en plus
grande abondance. Mais enfin, au bout d un mois, le
vase parut reverdir. A cette époque, les grains observés
au microscope s’étoient considérablement développés ;
d’un côté ils avoient poussé une ou deux radicules
simples et blanchâtres qui s’enfonçoient en terre, et de
l’autre ils s’étoient renflés et divisés d’abord en deux, en
suite en trois et quatre lobes. Ils continuèrent à croître
pendant tout le cours du mois de Mai ; vers le 1 5 , ils
avoient à peu près la forme indiquée dans la Pl. i.’’” ,
fig. 3. Dès-lors ils se ramifièrent à tel point, qu’on
ne pouvoit pas embrasser leur ensemble au microscope
composé. Un les voyoit distinctement à l’oeil nu , et on
les auroit aisément pris pour de jeunes Jongermannes
au feuillage frisé. A la loupe, et surtout au microscope,
c’étoient des tiges cylindriqqes, nombreuses, articulées et
ramassées en faisceau. ( Voy. Pl. i . '“ , fig . 4- )
Pour éclaircir de plus en plus cet intéressant sujet, | ai
mis successivement en expérience les grains de la Prêle
fluviatile, de la Prèle des marais et de la limoneuse, et
j’ai suivi leurs développemens en parallèle avec ceux de
la Prêle des champs. La fluviatile dont j’espérois beaucoup,
parce que ses dimensions sont très-coiisidérables,
ne m’a offert que des grains égaux en grosseur, ou peut-
être même plus petits que ceux des autres Prêles. Us se
sont agrandis de la même manière et ont présenté les
mômes apparences. Il en a été de même des grains des
deux autres Prêles que j’ai fait germer dans des vases continuellement
humectés, parce que ces plantes croissent de
préférence dans les mares et les petits étangs. Leurs grains
ont pris les développemens qui sont désignés dans les
figures qui appartiennent à ces espèces.
Mais ils se sont arrêtés à ce terme, malgré les précautions
que j’avais prises pour les préserver de l’air extérieur
et pour les tenir toujours humides. Je les ai
d’abord vus rester stationnaires, ensuite perdre insensiblement
leurs racines, et enfin se flétrir et disparoître. Les
fléaux dont ces jeunes plantes ont été les victimes sont
d’abord les mousses et principalement le Funaire hygrométrique,
qui les ont successivement envahies : ensuite elles ont
été atteintes d’une espèce de chancre ou de pourriture qui
les a gonflées intérieurement et les a enfin converties en
une gelée d’un vert foncé et livide qui a quelquefois recouvert
une grande partie du vase. Mais ieur plus dangereux
ennemi a été le bysse terrestre, et une petite
conferve parasite, presque microscopique et non encore