
aussi leurs entre-noeuds et leurs noeuds. Ces noeuds ôu
ces articulations constituent la partie véritablement solide
de la Prèle. C’est toujours de là et jamais d’ailleurs que
sortent les rameaux, et Mirbel observe avec raison que
I entre-noeud est organisé comme les végétaux monoco-
tyles, tandis que le noeud ressemble entièrement pour
sa structure extérieure aux dicotylés. Les cellules et les
fausses trachées s’allongent du haut en bas dans toute
letendue de l’entre-noeud, tandis que dans l’articulation
elles s’étendent horizontalement, et c’est en vertu de
cette disposition que, selon Mirbel, cllea peuvent donner
naissance aux rameaux.
L a racine des Prêles est formée d’une longue tige principale
d un diamètre presque égal à celui de la tige extérieure,
et ramifiée à l’indéfini. Sa consistance est assez
dure, on y remarque intérieurement les mêmes cylindres
que j’ai décrits, disposés dans le même ordre, quoiqu’en
moins grand nombre ; mais le cylindre central et creux y
est remplacé par un cylindre solide. Ces racines sont ar-r
ticulées comme les tiges, et les rangs de tubes sont interrompus
à chacun de ces anneaux qui sont fort rapprochés.
C’est de ces anneaux que partent des radicules
semblables à celles des autres plantes ; on en voit aussi
sortir des corps allongés en forme de glands et qui en
ont à peu près la grosseur. Es sont organisés intérieurement
comme les racines et percés de tubes cybndriques..
Ces productions singulières se remarquent dans presque
toutes les Prêles. Haller et long-temps après De Candolle
les ont trouvées dans la Prêle des marais; je les ai
reconnues dans la Prêle des champs et celle des rivières,
et sans doute qu’elles se rencontrent dans plusieurs
autres. On ne connoît point jusqu’ici leur usage, mais
il est clair qu’elles ne sont pas essentielles, puisqu’elles
manquent souvent.
C’est une question assez difficile à résoudre que la détermination
du point ob commence la racine véritable de la
Prele et où se termine la tige, parce qu’on ne trouve
pas dans ce genre de plantes ce collet ou ce renflement
qui existe dans le plus grand nombre des végétaux; au
contraire la racine jusqu’à une grande profondeur a la
même organisation que la tige, les mêmes anneaux,
les mêmes tubes intérieurs, et en général la même apparence.
On pourroit donc la quabfier de tige souterraine,
et donner le nom de racine à ces radicules qui, à
une certaine profondeur, partent circulairement de tous
les points des différens anneaux. Cependant ces tio-es
souterraines ont d'assez grandes différences avec les tiges
aériennes ; elles sont vivaces, et beaucoup plus consL-
tantes, parce que leur tube central est plein ; et elles
sont de plus imprégnées d’une espèce de séve destinée à
alimenter les nouveaux jets qu’elles émettent; enfin elles
sont recouvertes d’un duvet cotonneux et roussâtre plus
ou moins abondant. Ceci est un nouvel exemple de ces
nombreuses nuances que la nature a mises entre des
organes destinés aux mêmes fonctions. Mais je ne puis
croire avec le Docteur La Roche ( Voyez Monographie
des Panicauts Introduction, pag. 2 - 3 ) , que la seule
différence reelle entre les tiges souterraines et les tiges
ô