
décrite, est également répandue dans presque toute
1 Europe, où ses diverses variétés ont souvent été prises
pour autant d espèces distinctes. La plupart des Prêles
étrangères approchent de ce dernier type beaucoup plus
que des autres, et les ressemblances sont quelquefois si
frappantes qubn pourroit aisément s’y tromper. Jusquà
présent elles n’offrent aucune espèce à hampe, si l’on eu
excepte pourtant la Prêle à gros épis, Alaciostachion,
que Poiret a cueillie sur les côtes de Barbarie , et qui
très-probablement est une variété de la fluviatile. On n’y
voit point non plus de Prêles régulière.« et qui approchent
pour le port de nos Prêles les plus communes. Elles
émettent en général un petit nombre de rameaux disposés
sans symétrie , et les verticilles ne sont jusqu à
présent bien marqués que dans la Prêle très-rameuse de
Des Fontaines, ou la Prêle gigantesque de Plumier et
d’Humboldt.
Cette régularité, qui est le caractère le plus frappant
de quelques Equisétacées, semble tenir de très-près à la
fructification. Quand la tige est stérile , les rameaux sont
très-nombreux ; quand elle est chargée d épis, les rameaux
sont beaucoup plus rares ; et ce rapport entre les épis
et les rameaux n'est pas très-étonnant ; on comprend en
effet comment la séve qui est employée à développer et
à perfectionner des fruits , ne peut pas développer et
nourrir un grand nombre de branches.
Les Prêles se plaisent en général au bord des ruisseaux
et dans les lieux humides. Les unes vivent même dans
Içs eaux, comme la Prêle des limons et quelquefois celle
des marais; les autres préfèrent les glaises froides, comme
Celles des champs et des fleuves, ü ii en rencontre même
dans les terreins sablonneux et non humectés, comme
par exemple la Prèle multiforme ; mais cette dernière espèce
paroît être fortement influencée par la nature du
terrein dans lequel elle croît, car tantôt elle ne développe
qu’un petit nombre de tiges grêles et fort courtes,
tantôt au contraire, et surtout lorsqu’elle sort d’un ter-
rein plus riche, on voit sortir de la touffe principale
des tiges beaucoup plus grosses et plus ramifiées, qu’on
croiroit ne point appartenir à la même espèce. Et les
connoissances que nous avons acquises des localités des
Prêles étrangères, nous montrent qu’elles ne diffèrent
point à cet égard des Prêles Européennes.
Ces plantes ont en général une organisation solide qui
semble les rendre capables de braver les extrêmes de la
chaleur et du froid. Gepeiidaiit elles se plaisent de préférence
dans les lieux tempérés. Celles que Humboldt a
rencontrées dans l’Amérique Equinoxiale y vivent, l’une
à la hauteur de i 36o toises au-dessus de la mer, et l’autre
à celle de 43o. Les termes extrêmes sont jusqu’à présent,
d’un côté la Prêle très-rameuse des Antilles ou la Prèle
allongée de l’île Bourbon , et de l’autre la Prêle sétacée
du Canada. Dans nos climats, la Prêle des bois est la
seule qui s’élève à quelque 'hauteur ; on la rencontre
fréquemment dans les montagnes subalpines à 3 à 4o*
toises d’élévation.
Les Equisétacées vivent en familles ou en réunions
assez nombreuses, en sorte qu'il est fort rare d’en ren