sur les différents points que devait visiter celte corvette,
le commandant et l’élal-major s’en occuperaient
avec soin (i).
En conséquence, mie commission, composée de
MM. Arago, Mir lic l, Cordier, Blainville et Freycinet,
fut cliargée par l’Académie de rédiger les instructions
{[ui devaient indiquer aux officiers de la Bonite les
sujets de leurs travaux.
Sur la proposition de la commission, l’Académie,
par l’organe de son président, demanda au ministre
que, dans l’intérêt de l’expédition, M. Gaudicliaud,
correspondant de l’Instilul et un ingénieur liydro-
graplie y fussent attachés, pour s’y occuper, le premier
des recherches d’histoire naturelle, le second de l’hydrographie
et des observations de physique générale ;
j’étais désigné pour remplir celte dernière tâche. Le
ministre accueillit favorablement le voeu de la commission,
et l’Académie .s’occupa immédiatement de
la rédaction de ses instructions (a).
C’est alors que M. Arago , chargé des instructions
concernant la physique du globe, rédigea ce programme
qui eut tant de retentissement dans le monde
savant, et dans lequel, avec cette clarté par laquelle
il sait si bien se mettre à la portée de tous, l’illustre
secrétaire de l’Académie signale une à une toutes les
lacunes de la science. Son appel ne s’adressait pas
(1) Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences.—
Séance du 2 novembre i8 3 5 , tome i , p.agc 2 9 1 .
(2) Comptes rendus. — .Séances des 9 et 16 novembre i8 3 5 ,
lome I , pages 33o et 333.
AVANT-PROPOS. lU
seulement aux officiers de la Bonite : il devait être,
et sera longtemps encore, le guide de tons ceux qui
voudront par leurs travaux concourir à rassembler
les données nécessaires pour l’explication d’une foule
de phénomènes relatifs à la physitjue du globe, explication
qui est encore un mystère pour nous.
Non content d’avoir si bien tracé la route que
devaient suivre les personnes auxquelles étaient destinées
ces instructions, M. Arago voulut bien encore
diriger lui-même l’examen et la vérification des instruments
qui nous étaient confiés par le Dépôt de la
marine, pour faire les expériences indiquées: ces expériences,
relatives principalement à l’élude du magnétisme
terrestre, furent faites sous ses yeux et avec
l’assistance de MM. Laugier, Plaiitamour et Eugène
Bouvard, élèves astronomes.
Pour faire aussi complètement que possilxle les
observations qui se rapportent à cette partie de la
physique, il nous manquait un instrument destiné
à des expériences d’une grande importance :
nous n’avions p a s, pour les observations d’inlensilé
magnétique, d’aiguille sur les résultats de laquelle
nous pussions compter. M. le capitaine Duperrey,
qu’on est toujours sûr de trouver lorsqu’il s’agit des
progrès de la science, voulut bien mettre à notre
disposition une petite aiguille cylindrique dont il suivait
la marche depuis deux ans, et dont par consé-
(pienl il connaissait parfaitement l’état magnétique.
Les instruments une fois bien vérifiés, je partis
[)our Toulon; mon premier soin, en arrivant dans