les régions du ciel d’où elles tombent n’offriraient pas
quelques traces de halo. Si ces traces s’apercevaient, quelque
légères qu’elles fussent, l’existence de cristaux de
glace dans les hautes régions de l’air serait démontrée.
Il n’est presque pas de contrée o ù , maintenant, l’on ne
trouve des météorologistes ; m a is , il faut l’a vo u e r, ils
observent ordinairement à des heures choisies sans discernement
et avec des instruments inexacts ou mal placés. Il
ne semble pas difficile , aujourd’h u i , de ramener les observations
d’une heure quelconque, à la température moyenne
du jour ; a in s i, un tableau météorologique, quelles que
soient les heures qui y figurent, aura du prix, à la seule con.
dition que les instruments employés auront pu être comparés
à des baromètres et thermomètres étalons.
Nous croyons que fo u doit recommander ces comparaisons
à MM. les officiers de la Bonite. Partout où on les
aura effectuées , les observations météorologiques locales
auront du prix. Une collection des journaux du pays suppléera
souvent à des copies qu’on obtiendrait difficilement.
M A G N É T I S M E T E R R E S T R E .
La science s’est enrichie, depuis quelques années, d’ un
lion nombre d’observations de variations de l’aiguille aimantée
; mais la plupart de ces observations ont été faites
ou dans les îles ou sur les côtes occidentales des continents.
Des observations analogues , correspondantes à des eôlcs
orientales , seraient aujourd’liui très-utiles : elles serviraient,
en e ffet, à soumettre à une épreuve presque décisive
la plupart des explications qu’on a essayé de donner
de ce mystérieux phénomène.
L ’itinéraire de l’expédition ne permet pas de supposer
que la Bonite puisse relâcher, ou du moins séjourner quelque
temps, dans des points situés entre l’équateur terrestre
CONCERNANT LA PHYSIQUE DU GLOBE. x x iii
et l’équateur magnétique, tels que Fernambouc, Payta, le
cap Comorin, les îles Pelew. Sans cela, nous eussions recommandé
d’une manière particulière, d’y établir solidement,
et loin de toute masse ferrugineuse , le bel instrument
de M. Gambey, et de suivre les oscillations de l’aiguille
avec un soin scrupuleux (i).
(1) A tout événement, nous poserons ici le problème que serv iraien t à
résoudre des observations faites dans les p oints que nous venons de nommer.
Dans l ’hémisphère nord, la po in te d ’une aiguille horizontale a im a n té e ,
tournée vers le nord, marche
De Vest à Vouest., depuis 8* -j du m atin ju sq u ’à I* ~ après midi ;
De Vouest à Vest, depuis 1* ■- après midi ju.squ’au lendemain matin.
N o tre hémisp h ère n e p eu t a v o ir , à cet ég a rd , aucun privilège ; ce q u ’y
éprouve la po in te n o rd , d o it se pro d u ire sur la po in te sud , au sud de le q u a -
leur. A in s i,
Dans rhémisphère sud, la pointe d ’une aiguille horizontale a im a n té e ,
tournée vers le sud , marcliera
De Vest à Vouest, depuis 8'* \ d u matin ju sq u ’à 1* f après midi ;
De Vouest à Vest, depuis 1* \ après midi ju sq u ’au lendemain malin.
L ’observation , au s u rp lu s , s’est trouvée d ’accord avec le raisonnement.
Comparons m ain ten an t les mouvements simultanés des deux aiguilles , en
les r a p p o rtan t à la même p o in te , à celle qui est tournée vers le nord.
Dans l’hémisphère du su d , la pointe tournée vers le s u d , marche
De Vest à Vouest, depuis 8* \ d u m alin ju sq u ’à 1* \ après midi ;
donc la pointe n o rd d e la même aiguille éprouve le mouvement contraire ;
ainsi d é fin itiv em e n t,
Dans l’hémisphère su d , la pointe tournée vers le n o r d , marche
De Vouest à Vest, depuis 8* j- d u m atin ju sq u ’à U ~ après midi ;
c’est précisém ent l’opposé du mouvement q u ’effe c tu e , aux mêmes h e u re s , la
même pointe n o rd dans n o tre h émisphère.
Supposons q u ’u n observateur p a rta n t de Paris s’avance vers l’équateur.
T a n t q u ’il sera dans notre h ém isp h è re , la pointe nord d e son aiguille effectu
era tous les matins un mouvement vers l ’occident ; dans l’hémisphère opp
o s é , la pointe nord de cette même aiguille éprouvera tous les matins un
m ouvement vers l’orient. Il est impossible que ce passage du mouvement occidental
au mouvement oriental se fasse d ’u n e man ière b ru sq u e ; il y a nécessairement
en tre la zone où s’observe le prem ier de ces mouvements , et celle