ccrtiUide. Sou excès de température est presque eÎfacé
quand elle arrive par le parallèle de Gibraltar, et ce n’est
meme qu à 1 aide des moyennes d’un grand nombre d’observations
qu on peut espéi er de le faire nettement ressortir.
Les officiers de la Bonite faciliteront beaucoup cette
recherche, si depuis le méridien de Cadix jusqu’à celui de
la plus occidentale des Canaries ils déterminent, de demi-
heure en demi-heure, la température de l’Océan avec la
])récision des dixièmes de degré.
Il vient d etre question d’un courant d’eau chaude ; nos
navigateurs rencontreront, au contraire, un courant d’eau
froide, le long des côtes du Chili et du Pérou. Ce courant', à
partir du parallèle de Cliiloé, se meut rapidement du sud
au nord et porte jusque sous le parallèle du cap Blanc, les
eaux refroidies des regions voisines du pôle austral. Signalé,
pour la première fo is , quant à sa température, par M. de
Humlioldt, le courant dont venons de parler a été étudié
avec un soin tout particulier pendant le voyage de la Coquille.
Les observations fréquentes de la température de
I Océan que les officiers de la Bonite ne manqueront certainement
pas de faire entre le cap Horn et l ’équateur, serviront
a perfectionner, à étendre ou à compléter les importants
résultats déjà obtenus par leurs devanciers et eu
particulier par M. le capitaine Duperrey.
Le majorRemiel a décrit, avec une minutieuse attention,
le courant qui, venant de la côte sud-est de l’A frique, longe
le banc des AguUas. Ce courant, d’après les observations
de M. John Davy, a une température de 4 à 5 degrés centigrades
supérieure à celle des mers voisines. Cet excès de
température mérite d’autant plus de fixer l’attention des
navigateurs, qu’ou a cru y trouver la cause immédiate de
I enveloppe de vapeurs apjielée la nappe et qui se montic
toujours au sommet de la nuintagiie de la Table (piand
le vent souffle du sud-est.
On ne peut pas espérer qu’im bâtiment tel que la Bonite,
qui paraît avoir pour mission spéciale d’aller porter des
agents consulaires sur les points les plus éloignés du g lobe,
arrêtera jamais sa marche dans la vue de se livrer à une
expérience de physique. Toutefois , coimne des heures et
même des journées entières d’un calme |)lat doivent entrer
dans les prévisions du navigateur, surtout lorsqu’il est
destiné à traverser fréquemment la ligne, nous croyons
que la nouvelle expédition agira sagement si elle se munit
de thermoniétrograpbes et d’appareils de sondage qui pourront
lui permettre de faire descendre ces instruments en
toute sûreté, jusqu’aux plus grandes profondeurs de l’Océan.
Il n’est guère douteux aujourd’hui que les eaux froides inférieures
des réglons équinoxiales n’y soient amenées par
des courants sous-marins venant des zones polaires ; mais
le solution même complète de ce point tie théorie serait
loin d’enlever tout intérêt aux observations que nous recommandons
ici. Qui ne v o it, par exenqile, que la profondeur
où l’on trouvera le maximum de froid , nous dirons
plus, tel ou tel autre degré de température, doit dépendre,
sous chaque parallèle, d’une manière assez directe de la
profondeur totale de l’Océan, pour qu’il soit permis d’espérer
que cette dernière quantité se déduira tôt ou tard de la
valeur des sondes thermométriques?
Jonathan IVilUams reconnut que l’eau est plus froide
sur les bas-fonds qu’en pleine mer. MM. de Humboldt et
John Davy confirmèrent la découverte de l’oltservateur
américain. Sir Hunqrbry Davy attribuait ce curieux phénomène,
non à des courants sous-marins qui, arrêtés dans
leur marche, remonteraient le long des accotes du banc et
glisseraient ensuite à sa surface, mais au rayonnement.
Par voie de rayonnement, surtout quand le ciel est serein,
les couches supérieures de l’Océan doivent certainement se
refroidir beaucoup; mais totit refroidissement, si ce n’est