iion (I’luie seule atmosphère ; de sorte que le poids ah-
sorhé eu devient proportiounelleraent plus fort. Si doue
le seul fait d’une absorption uniforme , propagée de proche
en proche dans tonte la masse des mers, doit déjà y fixer
un volume d’air considérable , combien la quantité absorb
é e , ou absorbable, ne s’aceroîtra-t-clle pas si elle doit
être ainsi proportionnelle à la pression pour chaque profondeur
! Alors cette saturation ayant dû s’opérer graduellement
depuis que les mers se sont formées , aura modifié
graduellement aussi l’atmosphère préexistante, et peut-être
continue de la modifier encore aujourd’h u i, si l’affinité
qui eu est la cause n’est pas satisfaite. L ’influence de ces
phénomènes sur l’état de l’atmosphère extérieure, consé-
([uemmeut sur les conditions d’existence des êtres vivant à
la surface du globe , mérite bien qu’on essaye de les étudier
et d’en mesurer l’étendue.
Pour cela , il faut puiser de l’eau de mer à de grandes
profondeurs, loin des côtes, la ramener à la surface avec
tout l’air qu’elle peut contenir ; puis dégager cet air par
l’ébullition; mesurer son volume par la pression atmospbé-
riipic ordinaire , et enfin l’analyser chimiquement. De ces
opérations, la seule difficile est d’extraire l’eau de la pro-
l’oiideur où l’on veut la prendre, et de la ramener à la
surface avec tout ce qu elle peut renfermer. D’abord, il ne
faut pas songer à y enqiloyer de capacités v id e s , ou pleines
il’air, qui s’ouvriraient aux profondeurs assignées, pour s’y
remplir d’eau , car la pression qu’elles auraient à supporter
avant d’y parvenir, ferait filtrer l’eau à travers les joints les
plus parfaits des obturateurs , ou écraserait les vases si les
obturateurs résistaient; e t , enfin, si le mélange gazeux
contenu dans les couches profondes, partage la juessioii
qu elles éprouvent, il se dilaterait dans le rapport inverse
(piand on ramènerait l’appareil vers la surface , et
s’échapperait par les obturateurs , ou briserait les parois
CONCERNANT LA PHYSIQUE DU GLOBE. li i i
de l’appareil par explosion. Afin d’éluder ces efforts contraires,
prenons pour base un cylindre de verre creux, fermé
à l’un de ses bouts par une plaque solide de métal, formant
ainsi un véritable seau muni d’une anse , où l’on attache une
corde pour le descendre au fond de la mer. Le seau étant
vide et ouvert à l ’eau environnante, descend dans les diverses
couches sans être endommagé par la pression. Quand
il est à la profondeur requise, on tire une autre corde attachée
à sa partie inférieure par une anse inverse, et on le
fait chavirer en le renversant. Cette seconde corde sert ensuite
pour remonter l’appareil ; et afin qu’elle ne se mêle pas
à l’au tre , on la tient de l’autre bout du navire. Or le
cylindre de verre est à double fond , l’un f ix e , l’autre mo-
I)ile. Celui-ci est un véritable piston de machine pneumatique
, qui descend tout seul par son propre poids, quand
le seau est retourné ; et en même temps le fond fixe a un
petit trou muni d’une soupape, qui s’ouvre de dehors eu
dedans sous l’effort de l’eau environnante, et la laisse
s’introduire dans la capacité vide que lui ouvre le piston
descendant. Celui-ci descendu, et la capacité remplie, la
soupape du fond fixe se ferme par son propre re s sor t, et
l’eau introduite se trouve isolée de toute autre quand ou la
ramène. Mais si cette eau contient un air comprimé, rien
ne balancera son effort d’expansion et celui de cet air
(juand on la ramènera vers la surface où la pression de l’eau
extérieure est nulle : elle pourra donc s’échapper ou briser
l’appareil. Pour se garantir contre cette v iolence , on prépare
une libre issue à toute expansion possible de l’air et
de l’eau. A cet effet le fond fixe est muni d’un canal latéral
(jui conduit à une vessie à g a z , laquelle a été prlmitive-
vement remplie d’eau, puis vidée et affaissée sur elle-même
avant de descendre l’appareil. Cette vessie recevra tout l’air
([ue l’eau puisée dans les couches profondes pourra d(-ga-
ger en revenant vers la surface; e t , s’il s’en dégage, elle
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