résultat facile à ob ten ir , directement lié aux causes calorifiques
et refroidissantes dont dépendent les températures
terrestres, et tout aussi dégagé qu’il est possible de l’in-
lluence des circonstances locales. Voilà donc une donnée
météorologique que chaque siècle doit s’empresser de léguer
aux siècles à venir. Les officiers de la Bonite ne négligeront
certainement pas cette partie de leurs instructions.
Les excellents instruments qui leur seront confiés , nous
permettent d’ailleurs d’espérer toute l’exactitude que l’état
de la science réclame et comporte aujourd’hui.
De vives discussions se sont élevées entre les météorologistes
, au sujet des effets calorifiques que les rayons
solaires peuvent produire par voie d’absorption dans différents
pays. Les uns citent des observations recueillies vers
le cercle arctique, et dont semblerait résulter cette étrange
conséquence : le soleil échauffe plus fortement dans les
hautes que dans les basses latitudes. D’autres rejettent ce
résultat ou prétendent, du moins , qu’il n’est pas prouvé :
les observations équatoriales prises pour terme de comparaison
, ne leur semblent pas assez nombreuses ; d’ailleurs,
ils trouvent qu’elles n’ont point été faites dans des circonstances
favorables. Cette recherche pourra donc être
recommandée à MM. les officiers de la Bonite. Ils auront
liesoin, pour cela , de deux thermomètres, dont les récipients,
d’une part, absorbent inégalement les rayons solaires
, et de l’au tre , n’éprouvent pas trop fortement les influences
refroidissantes des courants d’air. On satisfera
assez bien à cette double condition, s i, après s’être muni
de deux thermomètres ordinaires et tout pa re ils, on recouvre
la lioule du premier d’une certaine épaisseur de
laine b lan ch e , et celle du second d’une épaisseur égale de
laine noire. Ces deux instruments exposés au so le il, l’un à
côté de l’autre, ne marqueront jamais le même degré : le
tliermomètre noir montera davantage. La question consis-
CONCERNANT LA PHYSIQUE DU GLOBE. x iii
tera donc à déterminer si la différence des deux indications
est plus petite à l’équateur qu’au cap Horn.
11 est bien entendu que des observations comparatives
de cette nature doivent être faites à des hauteurs égales
du so le il, et par le temps le plus serein possible. De faibles
dissemblances de hauteur n’empêcheront p a s , toutefois,
de calculer les observations, si l’on a pris la peine, sous
diverses latitudes, de déterminer depuis le lever du soleil
jusqu’à m id i, et depuis midi jusqu’à l’époque du coucher,
suivant quelle progression la différence des deux instruments
grandit durant la première période, et comment
elle diminue pendant la seconde. Les jours de grand vent
devront être toujours exclus, quel que soit d’ailleurs l’état
du ciel.
Une observation qui ne serait pas sans analogie avec
celle des deux thermomètres vêtus de noir et de blanc ,
consisterait à déterminer le maximum de température que,
dans les régions équinoxiales, le soleil peut communiquer
à un sol aride. A Paris, en 1826, dans le mois d’aoû t,
par un ciel se rein, nous avons trouvé, avec un thermomètre
couché horizontalement, et dont la boule n’était
recouverte que de i millimètre de terre végétale très-fine,
-h 54°. Le même instrument, recouvert de 2 millimètres
de sable de rivière, ne marquait que + 46°.
Les expériences que nous venons de proposer doivent,
toutes choses d’ailleurs égales, donner la mesure de la dia-
phanéité de l’atmosphère. Cette diaphanéité peut être
appréciée d’une manière en quelque sorte inverse et non
moins intéressante, par des observations de rayonnement
nocturne que nous recommanderons aussi à l’attention de
l’état-major de la Bonite.
On sait, depuis un demi-siècle, qu’un thermomètre placé,
par un ciel serein, sur l’herlie d’un p ré , marque 6“ , 7 “ et
même 8° centigrades de moins qu’un thermomètre tout