près de deux siècles, offre encore aux cosmologues un problème
qui n’a pas été résolu d’une manière satisfaisante.
L ’étude de ce pliénomène, par la nature même des choses,
est principalement réservée aux observateurs placés dans
les régions équinoxiales ; eux seuls pourront décider si
Dominique Cassinl s’était suffisamment défié des causes
d’erreur auxquelles on est exposé dans nos atmosphères
variables ; s’il avait pris en assez grande considération la
pureté de l’air, lorsque dans son otivrage il annonçait
Que la lumière zodiacale est constamment plus vive le
soir que le matin ;
Qu’en peu de jours sa longueur peut varier entre 60
et 100°;
Que ces variations sont liées à l’apparition des taches
solaires, de telle so r te , par exemple, qu’il y aurait eu dépendance
directe et non pas seulement coïncidence fortuite,
entre la faiblesse de la lumière zodiacale en 1688 , et l ’absence
de toute tacite ou facule sur le disque so la ire , dans
cette même année.
11 nous semble donc que l ’Académie doit désirer que les
officiers de la Bonite, pendant toute la durée de leur séjour
entre les tropiques, et quand la lune n’éclairera pas, veuillent
bien, soir et matin , après le coucher du soleil ou
avant son le v e r, prendre note des constellations que la
lumière zodiacale traversera ; de l ’étoile qu’atteindra sa
p o in te , et de la largeur angulaire du phénomène près de
l’iiorizon , à une hauteur déterminée. Il serait sans doute
superflu de dire qu’il faudra tenir compte de l’iieure des
observations. Quant à la discussion des résultats , elle
pourra, sans aucun inconvénient, être renvoyée à l’époque
du retour.
Nous n’ignorons p a s, et déjà , comme on a pu voir, nous
l’avons insinué, que de très-bons esprits regardent les résultats
de Dominique Cassini comme peu digues de confiance.
CONCERNANT LA PHYSIQUE DU GLOBE. x xxl
Il leur répugne d’admettre que des changements physiques
sensibles puissent s’opérer siinultanément dans rétendiie
immense que la lumière zodiacale embrasse : suivant e u x ,
les variations d’intensité et de longueur signalées par ce
grand astronome n’avaient rien de r é e l , et il ne faut en
cberclter l’explication que dans des intermittences de la
diaplianéité alniospliérique.
Il ne serait peut-être pas impossiltle de trouver dès ce
moment, dans les observations de F a t io , comparées à
celles de Cassini, la preuve que des variations atmosphériques
ne sauraient suffire à l’explication des phénomènes
signalés par rastrononie de Paris ; quant à l’objection tirée
de l’immensité de l’espace dans lequel les changements
pliysiques devraient s’opérer, elle a perdu toute sa gravité
depuis les pliénomènes du même genre dont la comète de
Halley vient de nous rendre témoins.
Nos jeunes compatriotes peuvent donc se livrer avec zèle
aux observations que nous leur signalons. La question est
importante, et personne jusqu’ici ne peut se flatter de
l’avoir définitivement résolue.
Aurores boréales.
Il est assez Itien établi, maintenant, que les aurores polaires
ne sont pas moins fréquentes dans l’hémisphère sud
que dans riièmisplière nord. Tout porte à penser que les
apparitions des aurores australes et celles dont nous sommes
témoins en E u ro p e , suivent les mômes lois. Cependant, ce
n’est là qu’une conjecture. Si une aurore australe se montrait
aux officiers de la Bonite sous la forme d’un a r c , il
serait donc important de noter exactement les azimuts des
points d’intersection de cet arc avec l’iio r izon , et, à leur
défaut, l’azimut da point le plus élevé. En Eu rop e, ce
point le plus élevé paraît toujours situé dans le méridien
magnétique du lieu où se trouve l’observateur.