De nombreuses recherches, faites à P a r is , ont prouvii
que toutes les aurores lioréales, voire même celles qui ne
s’élèvent pas au-dessus de notre liorizon et dont nous ne
connaissons l ’existence que par les relations des observateurs
situés dans les régions polaires, altèrent fortement la déclinaison
de l’aiguille aimantée, rinclinaison et l’intensité. Qui
oserait donc arguer du grand éloignement des aurores australes
, pour affirmer qu’aucune d’elles ne peut porter du
trouble dans le magnétisme de notre hémisplière ? En tout
cas , l’attention que nos voyageurs mettront à tenir une
note exacte de ces phénomènes, pourra répandre quelque
lumière sur la question. Des dispositions sont déjà prises,
en e ffe t , afin que pendant toute la durée de la circumnavigation
de la Bonite, les observations magnétiques soient
faites à Paris à des époques fort rapprochées et de manière
qu’aucune perturbation ne puisse passer inaperçue.
Arc-en-ciel.
L ’explication de l’arc-en-ciel peut être regardée comme
une des plus belles découvertes de Descartes ; cette explication
, to u te fo is , même après les développements que
Newton lui a donnés, n’est pas complète. Quand on regarde
attentivement ce magnifique pliénomène, on aperçoit sous
le rouge de l ’arc intérieur, plusieurs séries de vert et de
pourpre formant des arcs é troits, contigus, bien définis et
parfaitement concentriques à l ’arc principal. De ces arcs
supplémentaires (car c’est le nom qu’on leur a don né ), la
théorie de Descartes et de Newton n’en parle point ; elle
ne saurait même s’y applicluer.
Les arcs supplémentaires paraissent être un effet d’iVifer-
férences lumineuses. Ces interférences ne peuvent être engendrées
que par des gouttes d’eau d’une certaine petitesse.
Il faut aussi, car sans cela le phénomène n’aurait aucun
é c la t, il faut que les gouttes de pluie , outre les conditions
CONCERNANT LA PHYSIQUE DU GEORIÎ. x x x iu
de grosseur, satisfassent, du moins pour le plus grand nom-
lirCj à celle d’une égalité de dimensions prcsipie matliéma-
tique. S i, donc, les arcs-en-ciel des régions équinoxiales
n’offraient jamais d’arcs supplémentaires , ce serait une
preuve que les gouttes d’eau s’y détacheraient des nuages ,
plus grosses et plus inégales que dans nos climats. Dans
rignorancc où nous sommes des causes de la pluie, cette
donnée ne serait pas sans intérêt.
Quand le soleil est b a s , la portion supérieure de l ’arc-
en-ciel , au contraire, est très-élcvée. C’est vers cette région
culminante que les arcs supplémentaires se montrent dans
tout leur éclat. A partir de là , leurs couleurs s’affaiblissent
rapidement. Dans les régions inférieures, près de l’horizon
et môme assez haut au-dessus de ce pian, on n’en aperçoit
jamais de tra c e s , du moins en Europe.
11 faut donc que pendant leur descente verticale , les
gouttes d’eau aient perdu les propriété.s dont elles jouissaient
d’abord; il faut qu’elles soient sorties des conditions
d’interférences efficaces; il faut qu’elles aient beaucoiqi
grossi.
N ’est-il pas curieux, pour le dire eu passant, de trouver
dans un phénomène d’optique , dans une particularité de
l arc-en-ciel , la preuve qu’en Europe la quantité de pluie
doit être d’autant moindre, qu’on l’a reçoit dans uu nà'i-
jiient plus élevé !
L ’augmentation de dimension des gouttes, on ne peut
guère en douter , tient à la précipitation d’iuimidité (|ui
s’opère à leur surface à mesure qu’en descendant de la
région froide où elles ont pris naissance, elles traversent
les couclies atmospliériques de plus en plus chaudes qui
avoisinent la terre. 11 est doue à peu jirès certain que , s'il
se forme dans les régions équinoxiales des arcs-en-ciel suji-
plémeniaires , comme en Europe, ils n’atteindront jamais
fborizou ; mais la comparaison de l’auglc de hauteur sous
l'Iiys iq u o , c