Xl.It in s t r u c t io n s
le pont, et dont la mission est de suivre les mouvements du
mât. Quand ou borne sa prétention à connaître cette coordonnée,
à la précision d’un tiers de mètre, par exemple,
le problème nous semble complètement résolu , surtout si
l’on choisit pour observer , les moments où le navire se
trouve à peu près dans sa position naturelle ; or, il est précisément
ainsi au creux de la vague.
Reste maintenant à trouver le moyen de s’assurer que
la ligne de visée aljoutlssant au sommet d’une crête , est
horizontale.
Les crêtes de deux vagues contiguës sont à la même
hauteur, au-dessus du creux intermédiaire. Une ligne visuelle
horizontale, partant de l’oeil de l’observateur, quand
le navire est dans le c reux , v a , je suppose, raser la crête
de la vague qui s’approche ; si l’on prolonge cette ligne
du côté opposé, elle ira aussi toucher seulement à son
sommet, la crête de la vague déjà passée. Cette dernière
condition est nécessaire, et elle suffît pour établir l’horizou-
talité de la première ligne de visée; o r , avec rinstrument
connu sous le nom de secteur de dépression ( dip secior) ,
avec les cercles ordinaires armés d’un miroir additionnel,
on peut voir en meme temp s, dans la même lunette, dans
la môme partie du champ, deux mires , situées à l’horizon,
1 une en avant et 1 autre en arrière. Le secteur de dépression
apprendra donc à 1 observateur s’élevant graduellement le
long du mât, à quel instant son oeil arrive au plan horizontal
tangent aux crêtes de deux vagues voisines. C’est là
précisément la solution du problème que nous nous étions
proposé.
Nous avons supposé qu’on voulait apporter dans cette
observation toute l’exactitude que les instruments de marine
comportent. L ’opération serait plus simple et d’une
précision quelquefois suffisante, si l’on se contentait de
déterminer, même à l’oeil mi , jusqu’à quelle hauteur on
CONC.liRNAN'J' LA PHYSIQUE DU GLOBE. xi.iii
peut s’élever le long du mât, sans jamais apercevoir, quand
le navire est descendu dans le creux, d’autre vague que la
plus voisine de celles qui s’approchent ou s’éloignent. Sous
cette forme, l’olrservation serait à la portée de tout le
monde ; elle pourrait donc être faite pendant les plus fortes
tempêtes , c’est-à-dire, dans les circonstances où l’usage des
instruments à réflexion présenterait quelques difficultés ,
et lorsque, d’ailleurs, toute autre personne qu’un matelot
ne se hasarderait pas peut-être impunément à grimper le
long d’un mât.
Les dimensions transversales des vagues se déterminent
assez bien en les comparant à la longueur du navire qui les
sillonne; leur vitesse, on la mesure sur les moyens connus.
Nous n’avons d o n c , en terminant cet article, qu’à signaler
de nouveau ces deux sujets de recherches à l’attention de
M. le commandant de la Bonite.
Visibilité des écueils.
Le fond de la mer, a une distance donnée d ’un vaisseau ,
se voit d’autant mieux que l’observateur est plus élevé au-
dessus de la surface de l’eau ; aussi, lorsqu’un capitaine expérimenté
navigue dans une mer inconnue et semée d’é-
cueils , il va quelquefois , afin de pouvoir diriger son navire
avec plus de certitude, se placer au sommet du mât.
Le fait nous semble trop bien établi pour t[ue nous
a yon s, à ce sujet, rien à réclamer de nos jeunes navigateurs
quant au point de vue pratique ; mais ils pou rront, en
suivant les indications que nous nous permettrons de leur
donner ic i, remonter peut-être à la cause d’un phénomène
qui les touche de si près , et en déduire, pour apercevoir
les écueils, des moyens plus parfaits que ceux dont une
observation fortuite leur a enseigné à faire usage jusqu’ici.
Quand uu faisceau lumineux tombe sur une surface
diaphane, quelle qu eu soit la nature, une pai’tle la traverse