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verd un peu plus clair dans leur jeunelTe. Leur corps va toujours en groffif-
fant ; il eft parfemé de très-petits tubercules blancs, qu’on ne peut rendre au
pinceau, de chacun defquels part un poil très-fin. Le quatrième ôc le cinquième
anneau font un peu plus élevés que les autres, & portent chacun une tache
noire entourée de jaune ou de blanc. Sur le dernier anneau, il y a aufli une
élévation noire qui forme un peu la pointe. La figure faifant allez voir les
autres ornemens, il eft fuperflu de les décrire.
Ces Chenilles ont une marche très-lente. Lorfqu’elles fe repofent, elles
rapprochent les quatrième, cinquième & fixième anneaux de leurs corps, &
les courbent en forme d’arc. Pour peu qu’on les touche, elles redreffent la
partie antérieure, Ôc la tiennent un peu élevée au-deffusde la terre. Quand on
veut les prendre elles fe débattent extrêmement, s’agitent avec beaucoup de
vîteffe, & ordinairement fe laiffent tomber. Au moment où elles celfent de
manger, elles changent beaucoup de couleur, le blanc difparoît, ôc fait
place à un brun verdâtre ; le verd du corps brunit. On voit alors ces Chenilles
aller de côté 8c d’autre pour chercher l’endroit convenable à leur transformation.
S E C O N D É T A T .
L orsqu’elles veulent faire leur coque , elles commencent à ronger ce qui
fe trouve à leur portée, foit des feuilles, foit du bois ; ôc entrelaçant ces
différens copeaux avec des fils blancs - jaunâtres, elles en fabriquent un tiffu
affez folide ,• ôc cependant fouple. Quelques jours après elles s’y changent en
Crifalide, Fig. 578. b. Dans cet é ta t, elles ne perdent pas leur vivacité. Si
on les touche, elles s’agitent fortement, fe portant avec vîteffe ça ôc là. Trois
femaines fuffifent au développement des Phalènes, fi la transformation s’eft
faite de bonne heure, mais les Chenilles tardives paffent tout l’hiver en Cri*
falides , & la Phalène paraît au Printemps fuivant.
É T A T P A R F A I T .
Cette Phalène 6c la fuivante ont tant de reflemblance qu’elles ont prelque
P H A L È N E S . a o 7
toujours été confondues, 6c d’autant plus facilement que chacune éprouve
beaucoup de variétés. Si l’on n’avoit pas 1 expérience qu elles proviennent de
Chenilles différentes , rien ne porteroit à les diftinguer.
La figure 778. c , e f t un mâle en deffus, & celle J 78. d, une femelle.
Les deux taches rondes près l’une de l’autre, que porte cette efpece au
milieu de fes ailes fupërieures, lui ont fait donner le nom des Lunettes.
Les deux fexes ne fe diftinguent que par le corps ; les couleurs de chacun
font tantôt plus claires, tantôt plus foncées. Leur deffous eft un peu plus
clair que celui y 7p. d, auquel il reffemble d ailleurs.
Cette Phalène n’eft pas rare aux environs de Paris.
Elle a été décrite ou figurée par un très-grand nombre d’Auteurs Ento-
mologiftes, entr’autres par :
Linn. Syfi. Nat. id. X I I , toril. I , part. U , pag. 8 5 4 , n°. i j 5.
Triplacia. Faun. Suec. e'd. nov. n°. 1202. ^
Cat. Syft. des Pap. des env. de Vienne, pag. 3 t , Noä. Fam. Y , n°. t.
Ex larvâ Urticae dioicæ.
Merlan, Inf. d’Eur. éd. franç. in-fol. pag. 5 o , n°. ù PL X C V 11. & e’d.
Allem, in-40. Part. I l , pag. y 3 , n°. & PI. X I V II.
Re'aum. Mém. Inf. PL X X X V I I , fig• t , 2 , 3 y PaS‘
Geoffroi, Inf. de Par. tom. I l , pag. i 5 n , nu. 85. L ’aile brune à bafe
fauve.
De Geer, Mém. Inf. tom. I , pag. 123 & 6 3 9 , PL V I , fig. 13 -2 1 ,
6> totn. I I , part. I , pag. 442 , n°. 12 .
Rôfel, Inf. tom. I , pag. 190 , Cl. I I , tab. X X X I V , fig. i - 5.
Hufn. Mag. de Berlin, torn. I I I , pag. 288 , n°. 3 1 .
Jung, Ind. des Pap. d’Eur. pag. 14 6. #
Goe\e , Sup. Entom. part. I l l , tom. I I I , pag. t j o - f j 2 , n . f j 5.
Miiller, Faun. Inf. Fried, pag. 4 6 , n°. 402.
____ Zool. Dan. Prodr.pag. 1 2 3 , n°. 1420.
Fuesßy, Cat. Inf. de la Suijfe, pag. 3 9 , "°- 7 4 * . Commune fur les
Orties. 1 ..
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