
I <î P A P I L L O N S
5 E C 0 N D É T A T.
C es Chenilles prennent leur accroiffement très-lentement ; ce n’eft que
tard dans l’Automne quelles fe préparent à leur transformation, Lorfqu’elles
font arrivées à ce terme , elles defcendent au bas de la plante , & fi elles
trouvent la terre propre pour y faire leur coque elles ne s en éloignent pas,
& creufent au deffous. Quand leur creux eft préparé, elies s y repofent cinq
à fix jours & enfuite fe débarraflent de leur peau de Chenille, Leur Cri.àlide
Fig. y 3 8. b , diffère un peu , par fa forme, de celles des autres Chenilles
de cette Clalfe. Non-feulement elle eft prefque d’égale groffeur dans toute
fa longueur, mais le côté de la tête au lieu d’être arrondi, eft terminé par
pn petit bouton qui, feu l, pourrait la faire reçonnoître.
Si ees Chenilles ont vécu longtems dans leur premier état , elles ne font
pas moins lentes à arriver à leur état parfait. Non-feulement elles relient
tout l’hyver en Crifalides , mais encore une partie du Printems jufqu’au moment
où l’on voit reparaître fur la terre la plante qui doit fervir de nourriture
à la Phalène.
Il en eft de même de- toutes les efpéces qui vivent fur des plantes annuelles.
On ne voit éclore les Phalènes que lorfque la chaleur a développé
de nouveau les plantes dont elles furent les fleurs. Si elles pcmdoient leurs
ceufs ailleurs que fur ces plantes, les jeunes- Chenilles en naiflant ne trouveraient
pas ce qui doit les nourrir. Au contraire , l’on voit fouvent éclore
ien Automne , fans aucun dommage pour l’efpéçe, celles qui vivent fur des
plantes vivaces. Si ces plantes perdent leurs feuilles pendant 1 hyver elles
les recouvrent au Printems, dans le moment où les oeufs éclofent & où les
jeunes Chenilles forcent des retraites qui les ont cachées pendant 1 hyver.
Combien l’étude de la nature fournit d’occafions d’admirer la fageffe de fon
Créateur !
E T A T P A R F A I T .
C es jolies Phalènes qui parodient en Juin, font très-communes dans
nos
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nos jardins. Aucun caraûère ne diftingue le mâle de la femelle; mais il y a,
dans les deux fexes, des variétés dont pourront faire juger les Figures j 3 8.
5 . d j f . g . Les deux premières ont été élevées de la Chenille. La Figure
538. c , eft un mâle foïis les couleurs les plus ordinaires à i’efcéce. Le
fond des ailes fupérieures eft un beau; .couleur de rofe, nuancé de parties
plus claires & plus foncées, & travérfé, vers le bord extérieur, par
une bande brune , coupée au milieu par la couleur du fond. Le bord de*
ailes , au deffus dé cette bande, eft blanchâtre. Le milieu de la tache
eu rognon eft d’un violet foncé ; une partie du contour eft noir. Les ailes
inférieures, blanchâtres à leur naiftance & enfuite d’un brun clair, font
bordées de rofe, au-deffous de la frange. Le fond du corcelet eft jaunâtre,
& la partie poftérieure du corps eft grisâtre, mêlée de rofe. Les
mêmes caractères fe retrouvent dans toutes les variétés, qui ne différent
entr’elles que par la nuance du fond des ailes.
La femelle, Fig. y 3 8. d , a celui des ailes fupérieures d’un rouge viole
t, & les inférieures d’un gris brun. Son deffous eft repréfenté Fig. y 3 8. e.
Les deux variétés femelles, Fig. y 38. ƒ , g , font copiées du Cabinet
de M. Gerning. Il a reçu la première de Hongrie, & la fecqnde de Nuremberg.
Ces deux femelles, ainfi que le mâle y 3 8. c , font en deffous
tout comme la femelle 338. e.
Ce n’eft que huit ou quinze jours après l’accouplement que la Phalène
pond fes oeufs. Elle les dépofe, un à un, fur la plante. Ils font très-petits,
ronds a la vu e , mais, à la loupe, couverts de petites côtes jaunes , deviennent
peu-à-peu plus bruns , & prennent une couleur de plomb au
bout de quinze jours , lorfque les Chenilles font prêtes à en forcir.
Cette Phalène, fous le nom de Delphïnii, a été décrite ou figurée par
un grand nombre d’Autsurs Entomologiftes, entr’autres par ;
Linn. Syfi. Nat. ed. X I I , tsm. I , pan. I l , pag'. 85y , n". 188.
Cat. Syji. des Pap. des env. de Vienne, pag. 87 , No3. fam. T , n°. 8.
Ex |larvâ Delphinii confolidar.
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