
Dans fa jeuneffe elle mange le jour & la nuit indiflinflenient ; mais lorsqu'elle
commence à grandir, ôc furtout après fa dernière mue, elle relie
le jour fur les branches des arbres étendue de toute fa longueur entre
les rides de l’écorce, où on Tapperçoit difficilement, parce que fa couleur
eft prefque femblable à celle de l’arbre.
S E C O N D É T A T .
D ans le courant du mois de Juin elle. prépare fa dernière demeure ,
foit dans un creux d’arbre avec-quelques copeaux liés enfemble, foit
avec des feuilles mêlées d’un peu de- terre, & après s’être conftruit avec
ces matières, un cocon très - lâche, elle quitte au bout de cinq ou fix
jours fa peau de Chenille pour fe mettre en Crifalide , Fig. J 65. b. Elle
relie dans cet état trois ou quatre fémaines.
É T A T P A R F A I T .
Ii étoit naturel que d’après un examen fuperficiel 011 confondit .cette
efpéce. ayec la précédente: ce font celles de toute cette Famille qui fe
reffemblent le plus. Leurs Chenilles vivant fur le même arbre, on trouve
les Phalènes enfemble ; il eft donc effentiel de les comparer l’une à l’autre pour
faire appercevoir les caractères qui les diftinguent. La grandeur de celle-ci
varie , cependant elle eft généralement plus petite que l’autre. Ses ailes fu-
périeures en-deffus, d’un gris mêlé de brun, préfentées d’une certaine manière
au jour , quand l’individu eft frais , ont un reflet bleuâtre, Fig. H I
On pourrait trouver le même reflet à l'autre , mais plus foncé, parce qu’or-
dinairement fon fond eft plus fombre. Les lignes noires' dentelées qui accompagnent
la ligne gtife tranfverfale de celle-ci, du côté, du corps , font peu
marquées & fe perdent dans le fond. Les angles très-inégaux de celle au-deffus
de la tache en rognon, fes pointes allongées près du bord d’en-bas , lui donnent
une forme toute particulière. La ligne noire en chevrons , vers le bord
extérieur, s apperçoit à peine , fit elle eft accompagnée d’une ligne claire qui
n’eft point à l’autre Phalène. Enfin la tache en rognon fe détache plus dans
cette efpéce que dans la première , parce que fon contour brun contrafte
beaucoup avec un efpace blanchâtre qui fe trouve immédiatement au-deffous.
A côté d’elle il y a une grande tache ordinairement claire , Fig. 5 6 5. e , mais
elle n’eft pas également fenfible dans tous les individus, parce que n’étant pas
toujours auffi claire, elle fe perd dans le fond. Quand on a bien faifi toutes
ces différences, ôc encore d’autres plus légères que l’on apperçoit en comparant
les naturesQ on ne peut plus confondre ces deux Phalènes. Les bandes
noires des ailes inférieures fourniffent auffi un cara&ère diftinêtif très-fenfible
& très-conftant. Celle du b’ord extérieur a, en dedans, des dentelures plus
profondes, & celle du milieu forme un coude très-marqué. Cette dernière eft
tantôt prolongée jufqu’au bord d’en-bas, Fig. y 6 y. .c , tantôt fe termine un
peu auparavant, Fig. y (S'y. e. Quelques Entomologiftes veulent que cette
différence indique deux efpéces, & ils s’appuient fur ce que les bandes dentelées
de leurs ailes fupérieures n’ont pas tout-à-fait les mêmes contours : ces
variétés qui paroiffent peu importantes, lorfque les autres.cara&ères fe rencontrent
, nous fourniront peut-être par la fuite un moyen de diftinguer une
efpéce de plus fi l’on parvient à découvrir auffi une différence dans fa Chenille.
Déjà l’on en a remarqué de confidérables entre celles qui donnent notre
n°. y 6 y , mais leurs Phalènes ayant paru femblables, on a fait peu' d’attention
aux Chenilles. Si. par de nouvelles expériences nous pouvons acquérir
quelques certitudes , nous en ferons mention dans notre Supplément.
Les deuxJPhalènès que nous comparons fe reffemblent encore moins en
deffous qu’en deflùs ; non-feulement à la dernière le bord extérieur des ailes
fupérieures eft gris, Fig. y Cy. d, ƒ , tandis qu’il eft blanc dans l’autre, &
leurs bandes tranfverfales, blanches font beaucoup plus étroites , mais ce
qui eft bien plus remarquable eft le chevron bien figuré par lequel la plus
longue de ces bandes eft terminée au bord d’en bas ; ce caractère appartient
uniquement à cette efpécé. Le bord d’en haut de fes,ailes fupérieures
a peu de blanc ; leurs bandes nqires ont les mêmes formes qu’en deffus ,
& tout auprès de celle du milieu il y a un croiffant noir qui tient d’un
côté à cette bande, Fig. y<5y. d. Il manque à .la figure y Cy. ƒ qui eft