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 En  examinant  avec  quelque  attention  une  fleur  du  Rumex  Alpi-  
 nus,  on observe vers  la  base  du  pédicelle  une  articulation de laquelle  
 part  un  organe  foliacé  en  entonnoir,  qui  monte  jusqu’à  la  fleur,  
 où  il  se  divise  en  trois  parties :  trois  autres  parties  d’apparence  
 foliacée,  alternes  avec  les  premières  et  plus  grandes  ,  entourent  
 immédiatement  les  organes  sexuels. 
 Maintenant  ,  si  en  assujétissant  d’une  main  le  pédicelle  par  sa  
 base,  on  prend  de  l’autre  les  trois  parties intérieures  ,  et  que  l’on  
 tire  doucement  en  sens  opposé,  on  verra  trois  parties  de  même  
 forme  que  les  trois  divisions  de  l’organe  extérieur  se  décoller  de  
 la  face  supérieure  de  ces  dernières ,  et  en  continuant  à  tirer  on  
 aura  en  dernier  résultat  ,  d’une  pàrt  ,  l’organe  extérieur  tel  que  
 nous  l’avons  décrit  muni  à  sa  base  du  pédicelle  ,  et  de  l’autre,  
 la  fleur  revêtue  d’une  enveloppe  à  six parties  disposées  sur  deux  
 plans,  dont  trois  extérieures  plus  petites  également  pourvues  d’un  
 pédicelle. 
 Dans  cette  opération  ( i) ,  i.°  le  pédicelle  s’est  cassé  à  l'articulation  
 ,  sa  partie  inférieure  est  restée  unie  à  l ’organe  en  entonnoir,  
 tandis  que  la  supérieure  est  restée  attaché  à  la  fleur  ;  z.°  les  trois  
 parties  extérieures  de  l’enveloppe de  la  fleur  se  sont  décollées  de  la  
 face  intérieure  des  trois  divisions  de  l’organe  en  entonnoir. 
 Quelle  est  la  nature  de  l’organe  extérieur  ?  Quelle  est  celle  de  
 l’organe  intérieur  if  Les  parties  de  ce  dernier  se  recouvrent mutuellement  
 de  la  même  manière  que  celles  de  l’organe  extérieur avant  
 leur  épanouissement  (2)  ;  elles  sont  au-dehors  de  la  couleur  des 
 fi)   Elle  n’est  praticable  que  sur  le  frais.  Il  arrive  souvent  que  le  
 pédicelle  se  casse  à  l’articulation,  ou  bien  que  les  parties  internes  se  
 déchirent  sans  que le décollement ait lieu,  et  ce  n’est  quelquefois  qu’après  
 plusieurs  tentatives  qu’on  réussit. 
 (2)  V'oestivalio  sera  indiquée  comme  caractère  propre  à  distinguer les  
 calices  des  corolles,  dans  un mémoire  que M.  De  Candolle  se  propose de  
 publier  sur  ce  sujet. 
 feuilles  ( l)  ,  munies  de  nervures  pennées  (2)  ,  et  ,  si  je  ne  me  
 trompe,  de  pores  corticaux  (3);  elles  survivent aux  organes  sexuels,  
 puisqu’elles  changent  de  forme  et  continuent  à  croître  après  le  
 flétrissement  de  ceux-ci  :  voilà  ,  je  crois ,  autant  de  circonstances  
 dont  la  dernière  suffit  seule  pour  prouver  que  leur  nature  n’est  pas  
 pétaloïde.  Les  affinités  de  cette  plante  tendent  encore  à  éloigner un  
 pareil  soupçon,  et  tout  concourt  par  conséquent  à  démontrer  que  
 l’enveloppe  intérieure  est  un  périgone  simple. 
 Quant  à  l’organe  extérieur  que.  nous  retrouverons  dans  d’autres  
 genres  de  la  famille  ,  il  ne  peut  être  comparé  qu’à  celui  qui  entoure  
 le  périgone  des  Choretrum  ( 4 ) ,  qui lui-même  est  vraisemblablement  
 analogue  au  calice  extérieur  de  plusieurs  fleurs  dites  complètes.  Je  
 le  désignerai  par  conséquent  sous  le  nom  de  calieule ,  en  attendant  
 que  des  observations  ultérieures  nous  éclairent à  cet égard  ;  car  tout  
 porte  à  croire  qu’on  le  retrouvera  dans  d’autres  familles  à  périgone  
 simple.  C’est  par  lui  que  je  vais  commencer  l’examen  rapide  des  
 Polygonées. 
 Ca l ic u l e .  Je  n’ai  pu  le  détacher  que  dans  les  Rumex  Alpinus  
 et  patientia  ;  mais  il  est  assez  aisé  à  voir,  surtout  sur  le  frais  ,  
 dans  les  espèces  vulgairement  appelées  patiences  ,  dans  lesquelles  
 il  est  toujours  en  entonnoir,  tel  que  nous  l’avons  décrit.  Son  exis- 1 
 (1)  -C’est  , ce me semble,  l’identité  de  couleur  des  calices  et  des  feuilles  
 qu’il  importe  de  considérer  ,  et  non.  la  couleur  des  premiers  prise  isolément. 
 (2)  Je  ne  connais  pas  de  vrais  pétales  munis  de  nervures  pennées ;  on 
 voit  au  contraire  desr fibres  qui  partent  .dé  leur base,  et  vont' en  rayonnant  
 vers  la  circonférence.  1  ■  . 
 ■  (3)  L ’existence  des  pores  corticaux  ayant  été  dernièrement  révoquée  
 en doute  par M. Mirbel,  je  me  contenterai de dire  que  la  lame  extérieure  
 des  parties  en  question,  examinée  au microscope  ,  offre  la même  texture  
 que  les  feuilles. 
 (4)  Rob.  Brown  ,  Flor. Nov.  Sol.  , Sanlalaceoe.