II serait trop long d’énumérer les propriétés diverses que depuis
Dioscorides on s’est plu à attribuer à ces feuilles. Le temps et la
raison en ont déjà fait justice, et elles ne semblent être aujourd’hui
prônées par le peuple que pour prouver « que ce sont les dépouilles
des savans qui habillent la canaille. » Les médecins ne regardent
guère aujourd’hui les feuilles des Rumex que comme un moyen
auxiliaire dans le traitement des phlegmasies.
Poils. Quelques espèces sont munies de poils lymphatiques simples,
mais aucune ne mérite l’épithète de velue.
Or gan es d e l a Re pr o d u c t io n .
Les fleurs , lors de leur épanouissement, sont petites ( de i
à 3 lignes). Elles sont toujours rangées en demi-verticille , rarement
en verticille entier, autour des noeuds de la tige ou de ceux de ses
ramifications, que nous avons appelées rameaux florifères : leur
disposition générale dépend par conséquent , ainsi que nous l’avons
dit, de ce] le de ces rameaux (i).
Les noeuds de ces derniers portent tous un verticille ou un demi-
verticille , quel que soit le groupe auquel ils appartiennent ; mais
il n’en est pas de même de ceux des tiges. Dans les Lapathum,
les noeuds où la tige se ramifie sont seuls pourvus de verticilles;
et dans les Rumastrum, les Ac ci osa et l’Oxyria , lorsque les tiges
portent des verticilles, ce n’est qu’aux noeuds de leur sommet. Il
n’y a que les tiges de VEmex dont tous les noeuds soient, comme
ceux des rameaux florifères , munis d’un verticille.
L’inflorescence de VEmex offre encore une singularité très-remarquable.
Au-dessus de sa racine , qui est fusiforme et assez épaisse,
il y a un verticille composé de fleurs mâles , femelles et hermaphrodites
, lesquelles se développent sous terre avant la tige et
avant la chute des cotylédons.
Les verticilles , d’abord recouverts par la gaine qui entoure les
noeuds dont ils partent ( i ) , sont la plupart accompagnés d’une
feuille dans. VEmex, les Lapathum et les Acetosa dont les parties
internes du périgone sont dentées et non en coeur après la fleuraison :
ils sont au contraire presque tous nus dans les autres groupes.
Le nombre des fleurs dans chaque verticille varie de trois à douze
dans VOxyria, les Acetosa, les Rumastrum et VEmex , et de dix
à cent dans les Lapathum : aussi , dans ce dernier, les fleurs sont
presque toujours disposées en deux, trois ou même quatre séries
dans chaque verticille ; tandis que , dans les autres groupes , elles
sont d’ordinaire en une seule série, rarement en deux. Il faut
remarquer que le nombre des fleurs de chaque verticille diminue
à mesure que ceux-ci s’approchent du sommet de la plante.
La multiplicité des fleurs dans le même verticille nuit à leur
développement, et lorsqu’elles sont tres-nombreuses , il n y a guere
que celles de la série supérieure et de celle qui vient après, qui,
se trouvant sous des conditions plus favorables que les autres,
acquièrent tout leur développement.
Il résulte encore de cette multiplicité , que quelques fleurs se
soudent entre elles deux à deux , et deviennent alors plus ou moins
irrégulières selon le degré de soudure. Ce phénomène s’observe
cependant aussi dans les verticilles des Rumastrum et des Acetosa ,
où les fleurs sont peu nombreuses. Il y a même , parmi ces derniers ,
le Rumex vesicarius dont toutes les fleurs sont constamment soudees
deux à deux , de manière que dans chaque fleur les organes sont
en nombre double, les pédicelles exceptés qui se confondent en un.
Les fleurs sont toujours munies d’un pédicelle mou, mince, et
plus long que la fleur, s’allongeant un peu après la fleuraison. La
longueur des pédicelles varie dans les diverses espèces ; leur épaisseur
est plus constante, et lorsqu’ils paraissent plus épais que
d’ordinaire, c’est qu’ils sont recouverts par le calicule, ainsi que