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 circonstance  et  l’analogie,  qui  me  font  croire  à  l’existence  du  
 calicule  dans  ce  groupe  ;  mais  je  n’ai  jamais  pu  le  détacher  dans  
 aucune  des  espèces  qui  en  font  partie. 
 Les  fleurs  de  VOxyria  semblent  manquer  de  calicule,  du  moins  
 je  n’ai  pu  l’apercevoir  sur  le  sec.  Si  elles  en sont  réellement pourvues,  
 *1  n’est  composé  que  de  deux  sépalules  :  ces  fleurs n’ayant que deux  
 styles  et  deux  sépales  extérieurs.  Par  la  même  raison  ,  l’on  conçoit  
 que  si  des  fleurs  des  autres groupes prennent  par  un  accident  quelconque  
 quatre  sépales  extérieurs  et  quatre  styles  ,  le  calicule  deviendra  
 aussi  à  quatre  sépalules  (i). 
 La  grandeur  du  calicule varie,  en  général,  comme  celle  des  fleurs  
 qu’il  entoure. 
 Considéré  physiologiquement,  le  calicule  offre  quelques  phénomènes  
 dignes  d’attention. 
 1.  ° C’est  lui qui  enveloppe  lés  jeunes  fleurs de  notre genre Rumex  r  
 ses  sépalules  se  recouvrent  alors mutuellement  ;  leur  astivatio  est  
 celle  que  les  botanistes  appellent  imbricatoe. 
 Je  ne  connais  pas  l’oestivatio  du  calicule  de  XEmex. 
 2.  °  Il  persiste  et  continue  à  croître après la fleuraison.  Sa  grandeur  
 devient  quelquefois  triple  ou  quadruple  de  ce  qu’elle  était  lors  de  
 leur  épanouissement;  mais  jamais  la forme  qu’il avait  à  cette  époque  
 n’est  réellement  altérée. 
 3.  °  Il  influe  sur  la  direction  des  fruits.  Ainsi,  lorsque  le  calî-  
 cule  est  en  toupie,  ou  qu’il  part  du  sommet  du  pédicelle  ,  les  
 fruits  sont  pendans  ( penduli) ,   les  pédicelles  n’étant  jamais  assez  
 forts  par eux-mêmes  pour  résister  à  leur  poids.  Lorsqu’au  contraire  
 il  est  en  entonnoir,  ou  qu’il  part  de  la  base  du  pédicelle  ou  de  
 son  articulation  ,  le  tube  du  calicule  augmente  plus  ou  moins  la  
 force  du  pédicelle  selon  l’étendue  dans  laquelle  il  le  recouvre,  et  
 la  direction  des  fruits  est  alors  subordonnée  à  celle  des  pédicelles. 4 °  Au  moment  de  l’épanouissement  de  la  fleur,  les  sépalules 
 (i)  Voy.  p.  i 5. 
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 sont  toujours  légèrement  divergens  et  contigus  à  la  base  des  parties  
 intérieures  du  périgone ;  mais  leur  direction  et  leurs  rapports  changent  
 plus  ou  moins  dans  la  suite,  quoique  par  des  causes  différentes. 
   Dans  VEmex  les  sépales se recourbent  et deviennent  crochus;  
 ils  se  réfléchissent  et  embrassent  le  pédicelle  dans  la  plupart  des  
 Acetosa  :  dans  les  deux  groupes  ,  ils  cessent  d’être  contigus  aux  
 parties  intérieures  du  périgone.  Dans  les  Rumastrum  et  les Lapa-  
 thum  ,  au  contraire,  les  sépalules  changent  bien  de  direction  ,  
 mais  ils  ne  cessent  jamais  d’être  contigus aux  parties  internes  du  
 périgone,  de-sorte  que  la  direction  qu’ils  affectent  est  toujours  
 relative  à  la  forme  de  ces  parties.  C’est  ainsi  que,  dans ces  groupes,  
 les  sépalules  sont  légèrement  divergens  lorsque  les  parties  internes  
 du  périgone  sont  ovoïdes  ,  et  qu’ils  sont  recourbés  et  quelquefois  
 presque réfléchis,  lorsque  ces  mêmes  parties  sont  en  coeur  à  la  base. 
 Il  importe  de  distinguer  ces  deux  causes  de  changement  dans  
 la  direction  des  sépales.  Dans  les  Rumastrum  et  les  Lapathum  
 ce  changement  paraît  forcé  et  tout-à-fait  mécanique,  il  est  l’effet  
 nécessaire  des  rapports  de  situation  de  ces  deux  organes;  tandis  
 que  ,  dans  VEmex  et  dans  les  Acetosa  sur-tout,  il  est  spontané,  
 ou  du  moins  la  cause  qui  le détermine  est  cachée  et  jusqu’à  présent  
 inappréciable. 
 .  5.»  Un  fait  général  relatif  aux  remarques  que  nous  venons  de  
 faire ,  c est que,  dans  les  fleurs  stériles ,  les  sépalules  ne  croissent  ni  
 ne  changent  de  direction  après  la  floraison ;  ils  se  sèchent  dans  
 J’état  où  ils  se  trouvaient  lors  de  leur  épanouissement. 
 Périgone.  Aucun  organe,  dans  les  plantes  dont  nous  nous  occupons  
 ,  ne  mérite  d’être  étudié  avec  autant  de  soin  que  le  périgone  
 ,  soit  parce  qu’il  détermine  presque  seul  l ’aspect  des  fleurs  
 *.ét  des  fruits ,  soit  sur-tout  parce  que  ses  moindres  modifications  
 entraînent  avec  elles  des  changemens  dont  toute  l’habitude  de  la  
 plante  se  ressent. 
 Les  sépales  ou  parties  du  périgone,  au  nombre  de  quatre  dans  
 VOxyria,  et  ordinairement  de  six  dans  les  autres  groupes  ,  sont