
 
        
         
		et  dont  l ’origine  est  obscure  ( x )  ,  quoiqu’on  puisse  croire  qu’il  
 vient  de  ce  que  les  feuilles  de  quelques  espèces  sont  en  forme  de  
 pique  (2).  Une  plante  que  G.  Bauhin  avait  fait  connaître  sous  le  
 nom  de  B  et a  Cretica  ,  semine  aculeato  ( i ) ,   et  que Tournefort avait  
 rangée  parmi  les  Spinacia  (4)  ,  fut  considérée par  Linné  comme  un  
 Rumex  ( R.  spinosus ).  Il  divisa  ce  genre  en  trois  sections  ,  d’après  
 les  sexes  et  la  présence  ou  l ’absence  de  grains  sur  les  parties  
 internes  du  périgone  après  la  floraison.  C’est  ici  le  lieu  d’observer  
 que  les  espèces de  ce  genre  n’étant  pas  toutes  hermaphrodites  ,  mais  
 plusieurs dioïques,  d’autres  monoïques,  et quelques-unes polygames,  
 Linné  aurait  d û ,  d’après  son  système,  lesdistribuer dans  les  classes  
 consacrées  aux  plantes  qui  se  trouvent  dans  ces  divers  cas;  mais  il  
 sut  ici  l’abandonner  pour  suivre  celui  de  la Nature. 
 La  plupart  des  botanistes  qui  ont  écrit  sur  les  Rumex  ,  après  
 Linné,  se  sont  conformés,  à  très-peu  de  chose  près,  à  la  manière  
 de  voir  de  ce  réformateur  célèbre.  On  peut  citer  parmi  ceux  qui  
 s’en sont  écartés,  Necker  et Moench  qui  adoptèrent les  genres  Lapa-  
 thurn  et  Acetosa  de  Tournefort  ,  et  constituèrent  un  nouveau  
 genre  du  R.  spinosus  ( 5) .  Hill  avait  déjà "séparé  précédemment  
 des  Rumex  de  Linné,  le R.  digynus  sur  lequel  il  établit  le  genre  
 Oxyria  (6).  Dernièrement  M.  Rob.  Brown  a  pensé  aussi  que  le R.  
 digynus  devait  constituer  un.  genre  (7) -,  tandis  que  Wahlenberg  
 l ’a rangé  parmi  les Rheum (8)  auxquels  il  ressemble  ,  dit  cet auteur, 
 (1)  Lin.,  Philosoph,  botan. ,  p.  1 -.j. 
 (2)  Voyez  Roberti  Stephani  Dictionnarium  ,  ed.  2  ,  t.  3  ,  p.  1274*  
 Theis , Giossaire de Botanique,  4°9> 
 (3)  Pin.  113.  Prodr.  Sy, 
 (4)  Inst.  1  ,  p,  533. 
 (5)  Necker,  Elementa  botanica ,  t.  ,  p.  2t3  et  14.  — Moench,  Meth.  
 plant.,  318. — Medicus  ,  Phil. Bot. Fase.  1,  p.  178. 
 (6) Hill. Feget, syst.,  10, p.  24. 
 (7) List o f plants collected on the coasts of Baffin's Bay etc. by R. Brown. 
 (8)  '  Flor.  Laponiea,  ioipar  
 l’embryon  droit  et  central  ,  le  péricarpe  ailé  ,  et  la  disposition  
 des  nervures  des  feuilles  ,  et  dont  il  ne  diffère  que  par  le  
 nombre  des  parties  moindre  d’un  tiers.  Tout  en  reconnaissant  la  
 justesse  de  ces  observations,  nous  remarquerons  :  i.°  qu’on  pourrait  
 en  citer  de  pareilles  en  faveur  de  la  réunion  des  Fagopyrum  
 Tourn.  avec  les  Rheum  L . ,  laquelle  cependant  ne  serait  guère  
 heureuse  ;  2.0  que  le  port  des  Rheum  L.  est  très  -   analogue  à  
 celui  des  Lapathum  ,  tandis  que  le  R.  digynus  ressemble  beaucoup  
 aux Acetosa  avec  lesquels  il  est  confondu  par Tournefort  et  autres ;  
 3.°  que  la  soudure  des  styles  avec  les  angles  de  l’ovaire  ,  les  propriétés  
 et  la  station  éloignent  le  R.  digynus  des  Rheum  L . ,  et  le  
 rapprochent  au  contraire  des  Acetosa.  Ce  sont  là  les  raisons  qui  
 nous  empêchent de  souscrire  à  l’opinion  de  Wahlenberg,  qui  du  
 reste  est  du  petit nombre  de  ceux  qui  ont  bien  connu  la  structure  
 du  fruit  de  l’espèce  dont  nous  parlons. 
 Moench  ne  se  borna  pas  à  renouveler  les  genres  Lapathum  et  
 Acetosa  de  Tournefort,  et  à  considérer  le  R.  spinosus  L.  comme  
 type  d’un nouveau genre,  mais encore  il  chercha  le premier  à  classer  
 les  espèces,  d’après  les  modifications  qu’éprouve  le  périgone.  A  la  
 vérité  ,  il  ne  tira  pas  à  beaucoup  près  de  cet  organe  tout  le  parti  
 possible  ;  il  fut  même  malheureux  dans  le  choix  des  espèces  qui  
 devaient  composer  chaque  groupe ;  mais  l’idée  n’en  était  pas moins  
 heureuse,  à  une  époque  sur-tout  où  l’on  était  dans  l’habitude  de  
 ne  prendre  pour  base  de  classification  des  Rumex,  que  la  différence  
 des  sexes,  et  la  présence  ou  l’absence  de  grains  sur  les  parties  
 internes  du  périgone. 
 M.  De  Candolle  est  le  premier  ,  à  ma  connaissance  ,  qui  ,  en  
 partant  à  peu  près  des  mêmes  principes  que  Moench  ,  en  ait  fait  
 une  heureuse  application,  et  sa  classification  des  Rumex  qui  croissent  
 en  France  (1)  ,  exige  à  peine  quelque  légère  modification.  Il  
 admet  comme  autant  de  sections  du  genre  Rumex  L.  ,  les  genres 1 
 (1)  Flor.  Française,  3  ,  p.  37t.