on sera porté à considérer avec nous l'enveloppe des Bégonia comme
un périgone simple dont l’indoles est pétaloïde: ce qui rend raison
en partie des affinités de ces plantes. Un nouveau fait vient encore
à l’appui de cela; c’est que l'oestivatio des Bégonia est valvata, ce
qui, selon la remarque de M. Brown (i), n’a guère lieu dans les
vraies corolles. Du reste ,-M, de Jussieu lui-même (a), en émettant
des doutes sur la nature de l’enveloppe des Bégonia , invite les
observateurs à mieux l’étudier. Je crois avoir profité de cet avis , et
peut-être n’aurais-je jamais songé à l’existence d’un calicule dans les
Polygonces , si je n'eusse préalablement vu les bractéoles qui entourent
les fleurs des Bégonia , lesquelles ne me paraissent différer du
calicule des Polygonées qu’en ce qu’elles sont libres. Ainsi se trouve
détruite la cause principale qui a fait éloigner les Bégonia des Polygonées.
Il n est pas de notre sujet de chercher à apprécier davantage
les rapports de ces deux familles.
(i) Flor. Nov. Bol., p. 35a.
(a) Gener■ pl., p. 436. 1
HI S T O I R E GÉN É R A L E DES RUMEX. L.
Hippocrate paraît être le premier qui ait fait mention des Rumex,
îG.îïc'Üov (\), mais nous ne pouvons savoir quelles sont les espèces qu’il
connaissait. Peut-être sont-ce les mêmes dont parle Théophraste (2) ,
la-iadou Seypiov el ripspa, que nous rapportons avec doute aux R. acetosa
et obtusifolius L. , mais rien de positif ne peut être avancé à cet
égard.
Nous ignorons les connaissances qu’on a pu avoir sur ce point avant
Dioscorides ; mais d’après ce que nous trouvons dans les écrits de cet
àuieur célèbre, elles ne pouvaient être que très-bornées. Il n’indique
que cinq espèces , et encore d’une manière sivague , que , malgré ses
nombreux commentateurs, nous sommes loin de pouvoir les déterminer
avec précision (3).
On sait queMuntingius, dans un ouvrage ex professa (4) , cherche
à prouver que le jBpswvm de Dioscorides , dont Pline (5) raconte de
si merveilleux effets, est le Lapathumaquaticum de Bauhin , lequel
correspond au R. aquaticus de Linné. Cette opinion a été généralement
adoptée ; cependant elle paraîtra hasardée , si l ’on considère ,
i.° que cette plante n’est indiquée dans ces auteurs que d’une manière
extrêmement vague ; a.° que parmi les commentateurs et les botanistes
antérieurs à Muntingius , les uns la regardent comme impossible à
déterminer , tandis que les autres la rapportent à plusieurs espèces
(1) Hippocrat. Oper., ed. Foës. De victus ratione, lib. I I , sect. I F ,
p. 359, sect. V , p- 529.
(2) Theophrast. Eres. Oper., ed. Heins , p. i 4o. Voyez aussi les p. 11 ,
i 3i , i 34 , i 35 , 14.2 et 265 , où il est question des Rumex.
(3) Dioscor. Mat. med. , ed. Marcel. Virgil. , lib. I I , p. 122.
(4) De verâ antiquorum herbâ Britannicâ. ylnislelüdnmi. 1681.
(5) P lin. second. Hist, mundi , ed. Dalech., p. 622.