
 
        
         
		diverses,  mais  qu’aucun  n’a  soupçonné  que  ce  fût  un  Rumex; 
 3.° qu’au  contraire, ces mêmes auteurs  s’accordent  assez à  regarder  le  
 mnoXccKxdov de Dioscorides  comme étant notre R. aquaticus  ;  4-°  enfin,  
 que  si  le  ppszcawixii  était réellement  le R. aquaticus  ,  il  est  à présumer  
 que  Dioscorides  l’aurait  désigné  sous  un  nom  analogue  à  ceux  
 qu’il  a  donnés  aux  espèces  qu’il  connaissait  de  ce  genre,  ou bien  que  
 ce  nom  se  conserverait  encore  en  Grèce  (i).  Si  l’on  se  donne  la  
 peine  d’examiner  les  bases  sur  lesquelles  repose  cette  opinion,  on  
 sera  force  de dire avec  Mathiole :  «  Mihi  hactenùs  non  soliim nomen  
 illud  incompertum  est  ,  sed  nullum  etiam  inpenire  obtigit,  qui  
 Britannicam  ostenderet.  » 
 Quinze  siècles  environ  s’écoulèrent  pendant  lesquels ,  lorsqu’on  
 s’occupa  de  sciences  ,  la  lecture  tint  lieu  de  l’observation ;  aussi  en  
 vain  cherche - 1 -   on  quelque  nouveau  fait  ou  quelque  lumière  dans  
 cette  longue  période  de  ténèbres.  On  peut  voir  dans  l’odvrage  
 de  M.  Sprengel  (a)  ,  les  noms  barbares  sous  lesquels  on  désignait  
 pendant  cette  époque  les  espèces  connues.  Les  mots  Lapathum  et  
 Paratella  sont  synonymes  de  Rumex  dans  les  ouvrages  des  poètes  
 qui  écrivirent  vers  la  renaissance  des  lettres. 
 Ce  n’est  que  chez  les auteurs  de  la  fin du  i6.°  siècle  qu’on  trouve  
 des  descriptions  et  des  planches  de  Rumex,  accompagnées  de  discussions  
 solides  sur  ceux  qui  étaient  connus  des  anciens  ,  seuls  
 moyens  d’avancer  d’un  pas  sûr  dans  le  chemin  de  la  vérité.  C’est  
 en  ajoutant  à  ces  matériaux  leurs  nombreuses  recherches  ,  que  les  
 Bauhins  parvinrent,  au  milieu  du  17. ' ,   à  tracer  un  tableau renfermant  
 environ  vingt-deux  espèces,  qu’on  consultera  toujours  avec  
 fruit  (3).  Dès-lors  le  nombre  de  celles-ci  augmenta  rapidement;  
 il doubla  dans  moins  d’un siècle.  Dans  cet  intervalle,  les  immortels 
 *  (1)  Â7S10 MjraSov  est lé nom vulgaire du R. aquaticus,  à Zacynthe.  Voyez 
 Sibth.  Prodr. Fl. groec.  ,  1  , p.  246. 
 (2)  Histor.  Rei  herbar. ,  1.  ,  p.  211-800. 
 (3)  G-  Bauh■  ,  Pin.  n 4- —  J-  Bauh. ,   ffist.  pl.t  2.  ,  p.  989. 
 Grew  f i )   et Malpighi  (2)  donnèrent  sur  leur  organisation  des  observations  
 importantes  que nous  aurons  soin  de  citer. 
 Tout  s’est  réuni  dans  ces  derniers  temps  pour  favoriser  la  découverte  
 de  nouveaux  Rumex,  et  les  compilations  les  plus  récentes  
 contiennent  à peine  les  deux  tiers de  ceux qui  sont  indiqués  dans  les  
 livres. 
 Malheureusement  l’étude  de  leur  organisation  n’a  pas  fait  les  
 mêmes  progrès,  et  si  l’on en excepte  les  recherches  de  Gærlner  sur  
 les  fruits  (3)  ,  celles  de  M. Mirbel  sur  les  cotylédons  (4)  ,  et  de M.  
 Aug.  de Saint-Hilaire  sur l’ovule  (5)  ,  nous  sommes  presque  réduits  
 sur  ce  point  à  ce  que  nous  ont  appris  Grew  et  Malpighi.  Cela  ne  
 pouvait  être  autrement,  les  descriptions  étant  peu  nombreuses  ,  et  
 celles  même  que  nous  possédons  n’étant  rédigées,  pour  la  plupart,  
 que  dans  l’intention  de  faciliter  la  distinction  des  espèces. 
 On  pourrait croire,  d’après cèla, que cette  partie  est très-avancée,'  
 qu’il  est aisé de  distinguer  les Rumex,  et  d’établir  leur  synonymie;  
 mais il en  est  tout autrement,  et les erreurs consignées dans  les livres,  
 et  celles sans doute  plus  nombreuses qui  restent  inédites,  ne justifient  
 que  trop  cette  assertion. 
 Cela me  parait  dépendre  du défaut  de  connaissance  , 
 i.°  De  certains organes  ou  de quelques-unes de leurs modifications.  
 Nous  verrons ,  par  exemple  ,  que le  calicule et  l’articulation du  pédicule  
 de  la  fleur  fournissent de  très-bons  caractères ; 
 2.0  Du  degré  de confiance  que mérite  chaque  organe et chacune  de  
 ses  modifications ,  sous  le point  de vue qui  nous occupe. C’est  à  to r t ,  
 en  effet  ,  qu’on  a  fait plus d’attention  aux  organes  sexuels qu’à  leurs  
 enveloppes  ;  à  la  présence  des  tubercules  des  parties  intérieures  du 
 (1)  The  anatomy  of Plants. 
 (2)  Anatome plantarum. 
 (3)  Defruct.et semin.pl.,  2,  p.  178-180. 
 C4)  Annales  du Mus. d’hist. natur.,  tom.  i 3. 
 (5)  Mémoire  sur  les plantes auxquelles on- attribue  un  placenta  central  
 libre,  etc.,  p. 63.