T iges. Les tiges sont noueuses, presque toujours droites, rarement
couchées pu ascendantes, jamais grimpantes.
Celles des Rumastrum et de quelques Acetosa sont sous-ligneuses
ou ligneuses, et l’on remarque, parmi ces dernières, celle du R.
gigantoeus qui a 4° pieds de haut. Les autres sont herbacées, ordinairement
glabres , striées et plus ou moins anguleuses, souvent
rougeâtres dans 1 ' Emex et les Lapathum , s’allongeant à l’époque
de la floraison , sur-tout dans ces deux derniers groupes. Leur
moelle disparaît quelquefois, ce qui est l'effet de l’accroissement
même de la tige , e t , dans certains cas, des vers qui vont la ronger.
Elles se divisent par deux, par trois et souvent par quatre ,
en plusieurs rameaux destinés à porter les fleurs, lesquels se subdivisent
souvent. Les rameaux florifères de chaque division sont
toujours inégaux : leur nombre, leur position , l’intervalle qui les
sépare, etc., déterminent des aspects assez variés dans la disposition
générale des fleurs.
Ces tiges ainsi que leurs ramifications offrent toutes , au moins
tant qu’elles sont herbacées , d’espace en espace et dans toute leur
longueur, des noeuds improprement nommés articulations par quelques
auteurs. C’est toujours dans ces noeuds que les ramifications
ont lieu , et c’ est d’eux aussi que partent les feuilles et les fleurs.
Leur distance n’est pas lout-à-fait en rapport avec la hauteur de
la tige ou la longueur des rameaux ,. et varie dans les diverses
espèces ; mais elle diminue ordinairement d’une manière progressive
à mesure qu’ils s’approchent du sommet. Les noeuds des tiges
sous-ligneuses s’écartent néanmoins de cette disposition ; ceux de
la partie moyenne sont plus distans que ceux de la partie inférieure.
Il est encore à remarquer que les noeuds de la partie de
la tige , qui est ordinairement souterraine , sont toujours inégalement
rapprochés, sans que leur distance soit nullement proportionnée
à celle des autres.
Tous les noeuds indistinctement sont entourés d’une gaîne membraneuse,
glabre, blanchâtre, presque diaphane, souvent tronquée
au sommet, soudée intimement avec la base des pétioles , lorsqu’il
y a des feuilles. Ces gaines , qui ne sont vraisemblablement que
le résultat de deux feuilles avortées et soudées latéralement, recouvrent
les rameaux, les feuilles et les fleurs dans leur jeunesse,
se réfléchissent et se déchirent souvent à mesure que ces organes
se développent , et finissent enfin par disparaître entièrement.
Ce sont principalement les tiges et leurs ramifications qui sont
attaquées par les Charansons ( Curculio Rumicis L. ). Ces insectes y
vivent en société , mais il est digne de remarque qu’ils choisissent
principalement celles de l 'Emex, des Lapathum et des Rumastrum,
et n’attaquent que très-rarement celles des Acetosa.
F euilles. Celles-ci sont simples , plus ou moins pétiolées , et
partent constamment des noeuds de la tige ou de ceux de ses
ramifications. Elles sont alternes, disposées en spirale allongée de
cinq, la sixième recouvrant la première. Dans les Lapathum seulement
, elles sont souvent géminées ou ternées au - dessous des
rameaux florifères qui offrent cette disposition ; celle qui correspond
au plus grand rameau étant plus grande que les autres. Les
pétioles (x) ordinairement glabres , ainsi que le reste des feuilles^
sont presque toujours striés , aplatis et élargis à leur base , où ils
sont soudés avec les stipules.
Leurs nervures sont palmées dans les Rumastrum, Oxyria, et dans
les Acetosa voisins de ce dernier , pennées dans les autres groupes.
Leur parenchyme est épais et d’un aspect presque glanduleux
dans l'Oxyria et les Acetosa , et alors les feuilles sont ordinairement
lisses et les nervures peu apparentes ; il e s t, au contraire,
mince et comme membraneux dans \Emex , les Rumastrum et les
Lapathum , et dans ce cas les feuilles sont souvent ridées , bosselées,
et les nervures saillantes. Quelle que soit cependant l’épaisseur
du parenchyme, les feuilles sont peu consistantes et se flétrissent
presque aussitôt qu’elles sont séparées de la plante.
(i) Voyez les planches 4 et 49 de l’Anatomie de Grew