périgone, qu’à leur forme ; à la distance des rameaux et des verti-
cilles, qu’à la présence ou à l’absence des feuilles à l’aisselle de ces
parties , etc.
3.° Enfin , des circonstances qui peuvent induire en erreur. Ainsi,
les diverses parties du périgone offrent sans doute , lorsqu’elles ont
acquis tout leur de-veloppement, les caractères les plus importans;
mais , pour ne pas tomber dans de graves erreurs , il faut savoir
que ce développement complet et caractéristique n’a lieu que dans
les fleurs fertiles , et lorsque les graines sont parfaitement développées,
et qu’avant cette époque elles se présentent sous des .états
divers , selon la période de la fleuraison. Les parties intérieures du
périgone, qui lors de leur entier développement sont entières , en
coeur , une d’elles granifère dans le R. patientia, ovées, acuminées,
dentées et toutes granifères dans le R. j^aritimus , sont d’abord
obovées , entières et nues dans les deux espèces. C’est un caractère
commun à presque toutes les oseilles d’avoir les parties extérieures
du périgone réfléchies , mais ce phénomène n’a pas lieu dans les
fleurs stériles , et ne se vérifie que plus ou moins tard dans les autres.
Des remarques non moins importantes peuvent être faites sur
les feuilles. Tantôt, dans la même espèce, elles sont toutes parfaitement
semblables; tantôt, au contraire, les feuilles radicales ont
une forme et une grandeur déterminées , dont les caulinaires s’écartent
progressivement , de sorte que les supérieures sont tout-à-fait
différentes. On conçoit que, dans ce dernier cas-, s’il s’agit de les
faire connaître , il devient nécessaire de désigner celles que l ’on
a en vue,
Mais, en y réfléchissant, on s aperçoit bientôt que les causes
que nous venons de signaler comme ayant nui à la distinction des
espèces de ce genre , tiennent à ce qu’elles n’ont guère été étudiées
jusqu’ici qu’isolément et pour ainsi dire une à une. Or , leur étude
comparative , leur rapprochement d’après l’ensemble de leurs afli-
nites , peuvent seuls nous mettre à même de saisir les caractères qui
les distinguent les unes des autres , de les déterminer avec précision.
Cette etude est encore la seule" a l’aide de laquelle on puisse établir
une classification , qui , tout en facilitant la distinction des espèces *
exprime leurs rapports, peigne le plan d’après lequel elles sont
formées , et nous éclaire dans leur étude. Voyons rapidement ce qui
a été fait sur ce point.
Les espèces du genre Ruinex Z ., qui étaient connues dans l’antiquité
, ne se ressemblaient pas également entr’elles ; on pouvait
déjà les distribuer en deux groupes. C’est ce qu’indiquèrent les
Botanistes , en désignant ces espèces sous les noms génériques de
ImaSov (i) ou A'dZdhç, (a), selonf&ju'elles appartenaient à l’un ou l’autre
de ces groupes. Ces dénominations furent traduites par les Latins
par celles de Lapathum et A’Oxalis ou Acetosa, lesquelles se conservent
plus ou moins altérées chez plusieurs peuples des bords de
la Méditerranée.
Ces groupes sont tellement prononcés, que les auteurs qui dans
la suite firent connaître de nouvelles espèces de ce genre ne se
méprirent que très - rarement sur le groupe dont elles faisaient
partie , ainsi que le prouve le nom générique qu’ils leur donnèrent :
le vulgaire même ne s’y trompe presque jamais. Il faut remarquer
néanmoins que des Chenopodium , des Atraphaxis , et quelques
autres1 espèces plus ou moins ressemblantes aux Lapathum , ont
été confondues avec ceux-ci par divers auteurs , parmi lesquels on
remarque les Bauhins et Tournefort,
Ce dernier, en établissant les genres, considéra comme tels les
groupes dont nous venons de parler , en leur conservant les noms
génériques sous lesquels ils étaient généralement connus (3).
Bientôt Linné réunit les Lapathum et Acetosa de Tournefort
en un seul genre qu il appela Rumex (4), nom qui avait déjà ete
employé par quelques auteurs latins, pour désigner ces plantes , 1
(1) De toraÇu , j’évacue.
(2) De S£o; , vinaigre.
(3) Tournef. , l. c.
(4) Lin., Gener. plant. , p. 178. Yoy. aussi Çritica Botanica, p. 4°°*
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