sitîon remarquable paraît avoir été connue de Linné (i) , mais il ne
l’a pas décrite : , elle diffère dans Y Oxyria et dans nos Rumex.
Chez ces derniers, les étamines naissent opposées deux à deux aux
trois sépalules , ou ce qui est la même chose , aux trois sépales extérieurs
avec lesquels ils sont soudés. Dans l'Oxyria , au contraire ,
qui n’a que deux sépales extérieurs, il paraît que quatre étamines
sont opposées deux à deux à ces deux sépales, et que les deux
autres sont placées chacune vis-à-vis d’un des deux sépales internes.
Je n’ai pas observé la disposition des étamines dans les fleurs de
l'Emex , ni dans celles où, suivant les observations de Magnol(2),
de Necker (3) , de Salisbury1 (4), et de Regnaud (5) , leur nombre est
plus fort d’un tiers , ou même double que d’ordinaire; mais on peut
présumer que les étamines surnuméraires naissent aussi vis-à-vis des
sépales, externes.
Chaque étamine est composée d’un filet et d’une anthère à deux
loges.
Les filets sont cylindriques, minces , blanchâtres, et souvent un
peu plus courts que les anthères. J’ai vu cependant un R. Abyssiniens
en été , où plusieurs fleurs avaient des étamines dont les
filets étaient deux fois plus longs que les anthères.
• Dans nos Rumex ; ils sortent deux à deux des points qui sont vis-
à-vis des sépales externes et de l’endroit où ceux-ci cessent d’être
soudés entr’eux, et sont légèrement divergens. 11 en est de même
dans YOxyria, seulement que les filets des étamines opposés aux
sépales internes sont solitaires. Les filets persistent presque toujours
après la floraison et deviennent un peu roussâtres.
(0 Voy. «on Philosoph. bot*, p. ~4, ou il dit , Rumex singularis est
inserlione staminum.
(2) Nov» caract. , plant. i 53L
(3) Ëlem. bot., 2 , p. 214.
<4) Voy. English Botany
(5) Mémoires de la Soc. de Laüsane, 2, p. 26*.
Les anlhères sont ordinairement oblongues , marquées au milieu1
d’une rainure longitudinale formée par l’adossement des deux loges
qui les composent. Elles sont blanchâtres ou jaunâtres , souvent
marquées de petits points rouges , et tombent après la fécondation.
Les deux loges de chaque anthère sont d'abord contiguës dans toute
leur longueur , et ne divergent qu’après l’émission du pollen, laquelle
a lieu par le sillon longitudinal qu’on remarque sur leur face latérale
externe.
Le pollen, vu au microscope, offre une immensité de petits ovales,
lisses , jaunâtres , lesquels s’arrondissent aussitôt qu’ils sont en contact
avec l’eau r et éclatent successivement , la fouilla ou aura
seminalis s’échappant par des fusées rayonnantes.
Les. étamines avortent dans plusieurs fleurs de YEmex. Le même
phénomène s’observe souvent dans les Lapathum et dans les Acetosa :
il y a même, parmi ces derniers , plusieurs individus dont toutes les
fleurs sont dépourvues d’étamines.
Les fleurs de l’Oxyria n’ont souvent, selon Gmelin (1), que quatre
étamines au lieu de six.
Dans les fleurs du R. Alpinus , on peut suivre à l’oeil tous les
degrés d’avortement des étamines; mais dans les autres, sujètes à
cet accident, oh n’aperçoit presque jamais aucun indice de leur
existence.
L’avortement des étamines n’influe presque pas sur l’habitude de
la plante. J’ai cru remarquer seulement, que dans les fleurs des
Acetosa dont les sépales extérieurs se réfléchissent, ce phénomène
s’opère plutôt chez celles qui sont dépourvues d’étamines.
Une métamorphose singulière et dont on connaît peu d’exemples,'
m’a été offerte par un R. crispus ; je veux parler de la transformation
des étamines en pistils. Les diverses fleurs dont les étamines
avaient subi ce changement, étaient toutes en fruit : voici leur description
succincte. Rien de remarquable à l’extérieur, si ce n’est que
leur forme était peu régulière et leur volume un peu plus considé-
(1) Flor. Badens, a.