Des seize genres compris dans ce tableau, onze seulement sont
admis par les botanistes actuels. Le genre Oxygonum , rapporté de
l’Afrique méridionale par l’estimable M. Burchell, à la bienveillance
duquel je le dois (1) , paraît ici pour la première fois; j’établis en
outre les genres Fugopyrum, Persicavia, Emcx et Oxyvia , ou pour
mieux dire, je ne fais que, les adopter. Les deux premiers q . établis
par Tournefort, ont été réunis par Linné aux Polygonum ; mais
les Persicaria s’en distinguent par l’albumen charnu , l’ovaire à deux
faces, et les autres parties de la fleur en nombre binaire : et les
Fagopyrum s’écartent du type du même genre par l’embryon central,
le péricarpe un peu ailé et les feuilles à nervures palmées. Or ces caractères
très-importans se lient à d’autres, et leur ensemble autorise
à regarder ces plantes comme des genres.
Des raisons à peu près analogues m’ont porte à séparer des
Rumex L. , avec Hill (2) , le R.digynus, pour en former le genre
Oxyria , et à considérer aussi comme genre le R. spinosus ( EmexJ ,
ainsi que le proposa Necker (3). Elles seront mieux appréciées par
les détails-qui vont être exposés dans la Monographie.
Il me reste seulement une remarque à faire louchant les affinités
des Polygonées.
Plusieurs botanistes avaient placé les Bégonia à côté des Rumex.
M. de Jussieu, et ceux qui sont venus après, ont seiJti leurs affinités
qui sont frappantes ; mais pensant que les Bégonia étaient munis d’un
calice et d’une corolle, ils n’ont pu leur conserver cette place, et
les ont rejetés dans les ineertoe sedis. La disposition des parties de
leur enveloppe florale sur deux plans , leur alternéité, leur grandeur
inégale et leur coloration ont sans doute donné lieu à l’opinion de
leur double enveloppe. Mais si l’on se souvient que ces circonstances
se retrouvent dans les Polygonées , et notamment dans les oseilles ,
(x) \oyez la note 2 de la page i4-
(2) Feget, syst., 10, p. a4-
(3) Elem. botan. , 2, p. 214-