P L A N C H E IX.
6 E SC R
La ripofte, qu’on appelle ripofe de la main, doit
toucher au corps de l’adverfaire dans le tems qu’il sa -
longe en tirant Ton coup. Cette maniéré de ripofter doit
être exécutée avec la plus grande vivacité. Pour réuffir
il faut que les deux piés foient fermes , Ôc après^avoir
paie réchement du talon de l’cpée, on doit auflt-tôt tendre
le bras, avancer un peu le corps , & être attentif
avec le poignet feul de diriger la pointe de l’épée à fon
c o rp s , comme on le peut voir aux figures 2 4 , x6
éc 1 7 e.
De la ripojle de quarte apres la parade de quarte.
Fig. 25. Dans le tems que l’adverfaire tire le coup de
quarte, auffi-tôt après l’avoir parc du fort de la lame ,
il faut ripofter un coup de quarte, en faifant partir là
main la première, 8c fe remettre promptement en garde
dans la meme pofition , fuivant les réglés expliquées.
On peut auffi ripofter en quarte baffe dans le tems
q u’il fe remet en garde, pour peu qu’il hauffo (à main,
Sc après avoir fait la ripofte, fe remettre en garde en
ticrc e , au-dehors des armes ou en demi cercle.
De la ripojle -en tierce fu r ie coup de tierce.
Fig. 24. Dans le tems qu'on pare la tierce en tendant
le bras & baiftant la pointe de l’epée au corps de l’ad-
v e r fa ire ,il faut lui ripofter le coup de tierce, la main
tournée en tierce 8c le poignet cavé, faire en-forte que
la main parte la première en foutenant loti épée depuis
le fort jufqu’à la pointe , puis le remettre en garde en
prime , ou en demi-cercle. On peut auffi ripofter en IV
conde, 8c fe remettre en garde en féconde, en tierce ou
•en demi-cercle.
P L A N C H E V I I I .
De la ripofe en fécondé après avoir paré la quarte Ju r
les armes.
Fig. Après avoir paré la quarte fur les armes, on
peut ripofter la même botte , en tenant la main les on-
g'es en-deftus & le tranchant de l’épée tourné du même
côté , plonger la pointe au corps ôc lé remettre en
garde en demi-cercle.
Si on ripofte en fécondé, il faut, auffi-tôt après avoir
parc la quarte fur les armes , bailler la pointe de l’épée
& la diriger au corps de l’adverlaire par-deflobs fon coude
, cette ripofte étant plus aifée à faire que la première
expliquée ci devant. La ripofte faite, fe remettre en
garde en fécondé, en tierce ou en demi-cercle.
De la ripofe en quintefur le coup de fécondé.
Fig. 16 . Après avoir paré le coup de fécondé avec la
parade de quinte, il fuit ripofter en quinte; fi on la pare
de fécondé , il faut ripofter en fécondé, & fe remettre
promptement en garde , en tenant le poignet dans
la même pofition d’où l’on eft parti, & revenir à l’cpée
en quarte, fans quitter la lame.
De la ripofe du cavé fur le coup de flanconnade à
ceux qui noppofntpas de La main.gauche.
Fig. 17 . Dans le tems que l’adverfaire tire le coup
de flanconnade , il faut le parer en tournant la main en
tierce, ôc foutenir la pointe de l’épée à fon corps ( ce
qu’on appelle cavé. ) On ne doit jamais partir du pié
en faifant cette ripofte , mais feulement avancer un peu
le corps, & tendre le jarret gauche. L ’angle que l’on
fait du poignet à la pointe en cavant, fuffit pour parer
le coup Ôc ripofter. Le coup achevé, il faut revenir
à l’épée", foit en prime, ou en demi-cercle.
S i on pare le coup de flanconnade en liant l’épée ,
comme on l’a expliqué dans fa parade , on peut ripofter
tout droit en quarte, ou dans le tems que l’adver-
faire fe remet en garde; pour peu qu’il cede fa pointe,
on peut faire la ripofte en flanconnade ; 8c s’il haufle
fon poignet & fa pointe , ripofter en quarte balle Ôc
joindre fon épée en parant du cercle.
IM E.
De la ripofe de prime fu r le coup de fécondé, ou de
quarte baffe.
f ig. 28. Auffi-tôt apres avoir paré de prime le coup
de féconde , ou de quarte baflé, en fortant de la ligne
8c fé*portant fur la droite comme on l ’a explique dans
fa parade, il faut ripofter en prime , tenant la main
fur la ligne de l’épaule gauche, afin de fe trouver par
cette oppofition le corps 8c !e vifàge à couvert, 8c fe
remettre en garde dans la pofition de prime, ou du demi
cercle.
De la parade du contre-dégagement.
On forme cette parade dans le tems que l’adverfàire
tire fon coup, en dégageant foit de quarte en tierce ,
foit de tierce en quarte, ou de quarte en quarte fur les
armes. Pour bien exécuter; ces parades, fi-tôt qu’il dégage
pour tirer, il faut dégager fubtilcmcnt dans le meme
tems , en faifant un petit cercle bien près de fil lame,
8c former la parade, laquelle doit être éxccucée avec
la plus grande vivacité, en foutenant bien la lame de
l’épée depuis la garde jufques à la pointe ; 8c pour rt-
pofter facilement , on doit auffi-tôt porter la pointe
de l’épée dans la ligne de fon corps.
Obfervation fu r cette parade.
Comme un poignet v i f 8c une pointe légère pour-
roient aifoment tromper la parade du contre-dégagvmcnc
par le contre du contre, c’eft-à-dire fi l’adverfàire con-
tinuoit fon dégagement plufieurs fo is , & plus vivement
qu’on ne pourroit faire , alors pour déranger cette opération
, en cas qu’on ne fe fentît pas aflèz de vivacité
dans le poignet pour arrêter fa pointe avec la même parade
du contre, il faudroit avoir recours à la parade du
cercle.
De la parade du cercle.
Cette parade, qui eft la principale des armes , parc
non feulement tous les coups, mais auffi dérange toutes
les feintes qu’un adverfaire peut faire. Pour bien
éxécuter cette parade, il finit bien tendre le bras , tenir
le poignet fur la ligne de l’épaule, les ongles tournés-
en deffus; 8c par un mouvement ferré 8c v i f du poignet
la pointe de l’épée doit former de la droite à la gauche
un cercle aflèz grand pour être à couvert depuis la tête
julqu’au genou. De cette maniéré , en doublant le cercle
jufqu à ce qu’on ait arrêté la lame de fon adverfàfo
re , la parade fera formée.
Pour arrêter cette parade du cercle, quand même il
ladoubleroit avec la plus grande vivacité, il faut arrêter
tout court fa lame en foutenant le poignet à la hau-
tenr de l’épaule & tenant la pointe baflé , comme dans
la parade de quinte, 8c revenir promptement à l’épée
en quarte.
Il faut s’exercer , autant qu’on peut, le poignet aux
parades du cercle au contre- dégagement, 8c du contre-
dégagement au cercle. On peut prendre cette leçon tout
feul, foit avec un fleuret , foit avec une cpée. Cette
exercice fortifie le po ign et, le rend fouple 8c le délie,
& procure infienfiblement ia plus grande aifànce 8c adrefi'
fe pour fè défendre dans le befoin.
Méthode pour tirer & parer tierce & quarte au mur.
On dit tirer au mur, parce que celui qui pare les
coups qui lui font portés, doit avoir le corps immobile.
Son poignet feul doit agir dans les parades. Pour
bien éxécuter cette leçon , on donnera premièrement
l ’explication de la pofition dans laquelle doit être celui
qui pare.
Pour parer au mur, il faut fe placer de façon que le
pié gauche ne puifle remuer , bien effacer les épaules ,
tenir la tête haute, ôter le chapeau 8c ouvrir en même
tems le bras droit 8c porter la pointe du fleuret fur la
droite, afin que l’adverfàire fè mette en mefure. Cela
fait, remettre auffi-tôt le chapeau , palier la main gau-
E S C
the par derrière les reins, & être prompt à parer les
coups qu il tire. • _
Pour tirer au mur, il faut fè placer droit fur les jambes,
comme dans la première pofition ( Voyeq la première
figure.), dans le tems qu on fe met en garde, ôter fon
chapeau d’un air gracieux, détacher un coup de quarte
en approchant légèrement le bouton du fleuret contre
]a poitrine de celui qui fe préfente pour parer ; en fe
remettant en garde, remettre fon chapeau d’un air aife
Sc faire avec le poignet les deux mouvemens de la tierce
à la quarte; c’eft la réglé du falut.
L exercice de tirer au mur, accoutume à tirer avec
■ vivacité & à parer promptement, donne de l’aifànce,de
la jufteflè , & de la connoifTance pour la mefure , &
eft d’autant plus utile qu’étant ordinaire de faire des armes
avec différentes perfonnes, on en rencontre auffi
très-fou vent de différentes tailles.
Méthode pour tirer au mur avec vivacité.
Il y a trois maniérés de tirer au mur. La première,
en engageant l’épée au fo rt, & tenant la pointe légère,
il faut dégager fubtilemenr, 8c fi-tôt le dégagement fait,
tirer droit au corps de i’adverfaire, fans chercher nullement
fa lame.
La fécondé, en engageant de la pointe de l’épee la
fienne, il: faut courber le bras, dégager ÔC lui tirer droit
au corps, ce qu’on appelle, tirer pointe à pointe.
La troifiéme, en tirant des coups droits foit âu-de-
dans, foit au-dehors des armes, il ne faut nullement
engager ni dégager le fer.
Les maîtres d’Italie le férvent fouvent de cette dernière
méthode. Elle donne de la vivacité , accoutume
la main à partir la première, 8c dev eloppe parfaitement
l’épaule.
Réglés à obferver en tirant au mur;
Lorfqu’on a pris fa mefüre ou là diftance, on ne doit
nullement remuer le pié gauche ni le corps , ne faire
aucune attaque ni feinte, mais toujours tirer de réglé
foit au-dedans, foit au dehors des armes, en faifant des
degagemens, ou tirant des coups droits , ou en faifant
des feintes, pourvu qu’on en foit convenu avec celui
qui pare.
Des feintes.
On appelle feinte, marquer un coup d’un cote & l’achever
d’une autre. Il faut déranger le poignet de fon
adverfaire, enforte qu’on ait allez de jour pour lui porter
le coup qu’on a prémédité de tirer. On doit bien
prendre garde de ne pas fè découvrir, lorfqu’on marque
une feinte ; car au lieu de réuffir dans fon projet,
on lui donneroit occafion de profiter d’iln trop grand
jour 8c de tirer un coup droit. Ainfi il eft abfolumeht
néceflaire , en faifant une feinte , qui formé un dégagement
, d’oppofér le talon de l’épée, & de faire fub*
tilement le mouvement de là pointe, SC allez près de
la garde de fon épée pour pouvoir le toucher plus ai-
fément.
Toutes les feintes peuvent être éxécutées de pié ferme
8c en marchant. On peut auffi les faire après une
attaque du pié, après un coup de lame, ou dans le tems
que l’adverfàire force la lame, ou qu’il fait un dégagement.
Pour bien éxécuter les feintes, il faut tenir le poignet
a la hauteur de l’épaule, plier un peu le coude , afin
que le poignet foit plus délié Ôc la pointe plus légère.
Si op eft engagé en quarte , il, faut dégager en quâr-
te fur les armes bien près de la garde de ion adverfài-
r e , ramener la pointe de l’épée dans la première pofition
de quarte, tirer droit au corps ,& revenir à l’épée
en quarte, ou en demi-cercle. S’il la pare, on peut
la tripler 8c tirer quarte fur les armes feinte, ôc revenir
a 1 cpée en tierce ou’ en demi-cercle.
Si on eft engagé en quarte fur les armes, il faut dégager
fubtilement en quarte, tirer quarte fur les armes
& revenir à l’épée en tierce, ou en demi'cercle; & s’il
la pare, il faqt tripler la feinte Ôc tirer au-dedans des
atomes,
RIME. 7
Si on eft engagé en tierce , il faut marquer la feint®
en féconde & tirer tierce. Si l’adverfàire a le poignet
élevé, en parant, on doit tripler la feinte, tirer focon*
d®4 & revenir à 1 cpée en fécondé ou en demi-cercle.
Si l’on eft engage en tierce, il faut dégager en quarte
, la pointe de l’épée fur la ligne du vifage de l’adverfaire
l tirer quarte baflé, 8c revenir promptement à l’épée
en cercle.
Pour tirer les feintes fur le dégagement, il faut forcer
un peu l’épce de fon adverfaire, afin de l’obliger de
dégager ; & dans le tems qu’il dégage, fàifir fubtilement
ce tems, marquer la feinte & lui tirer au corps.
Défenfe contre les.feintes.
La défenfe la plus fûre, pour parer les feintes > eft de
gagner le fer par une parade du contre-dégagement,
ou par celle du cercle : car fi on cherchoit à parer les
feintes avec des parades fimples , i l . féroit impoffiblc
d’éviter le coup, puifqu’on peut tripler & quadrupler
la feinte ; au lieu qu’avec lefdites parades , on arrête
tout court la pointe de l’épée de fon adverfaire & on
le force à changer d’idée 8c d’opération.
Obfervation fitr les feintes & fu r quels tems elles
font bonnes ou fauffes.
Il y a des tireurs, qui font des feintes, fin faifant de
grands mouvemens du corps ou de la pointe, ou de
grandes attaques du pié droit, pour engager leur adverfaire
à précipiter fa défenfé, croyant par-là profiter dit
jour qu’il peut donner. Toutes ces opérations, qui font
fauflès, ne peuvent réuffir que vis-à-vis des perfonnes
timides & que peu de chofe dérangé ; mais vis-à-vis
d’un homme de fons-froid , qui tient pointe ferme 8c
droite au corps & qui recherche l’épée de fon adverfaire
avec le mouvement feul du poignet & fuivant les réglés
des armes, quelque mouvement qu’on puiflè faire
pour lui faire des feintes, elles féront fans effet.
Il en eft d’autres, qui font des feintes,* en portant
l’épée en-avant, & qui quand on veut parer, la retirent
à eux. Alors ils changent ia pointe par un dégagement
& tirent leur coup. Ces trois mouvemens font contraires
les uns aux autres & font fi lents qué fi leur adver-
fàire partoit dans le tems qu’ils retirent leur bras, ils
féroient touchés avant d’àvoif achevé leur feinte.
On d o it, autant qu’il eft poffible, faire les feintes
en mefure, afin d’être en état de porter plus vivement
la pointe au corps. On peut auffi faire les feintes hors de
mefure,mais il faut les continuer dans le tems qu’on avance
pour entrer en mefure 8c changer d’opération , en
cas que l’adverfaire joigne l’épée.
On doit obferver de fe bien couvrir, en faifànt tous
ces mouvemens; car il pourroit tirer tout droit dans le
tems qu’on avance, ou fiuprendre la feinte par d’autres
mouvemens. . ,
On ne doit pas toujours efperer, dans le tems qu on
fait une feinte, que l’adverfaire viendra à la parade ; car
On pourroit aifément être trompé. Mais fçaehant qu’il
pourfôit attaquer & fe tenant fur fes gardes, on fera
plus prompt à fe défendre.
On peut auffi être certain que la feinte réunira mieux
pendant que le poignet de l’adverfaire fera en mouvement.
Alors faififfitnt ce moment pour faire la teinte, il
fe défendra avec plus de précipitation & non foulemenc
fe découvrira, mais même il né pourra pas attaquer, Ôc
on fera en état de le toucher avec plus de facilité 8c moins
de rifque.
Des coulés de piéferme ; coulé de quarte fu r les armes
pour toucher quarte au-dedans def armes.
Si on eft engagé en quarte & fi on eft en mefure fur
fon adverfaire, il faut avoir le bras fouple, le corps e t
facé 8c perte fur la partie gauche , dans cette pofition
faire un attaque du pié , 8c donner un coup "ferme &
foc fur la lame pour ébranler fon poignet. S’il revient
à l’cpée , dégager vivement en quarte fur les armes, tenir
le poignet haut & la pointe fur la ligne de fon vifiv-
I