
m T ' O R € ï S O U
•fe déduire par les échelles qui font au bas de chaque
Planche* .
Il y auroit beaucoup à dire fur la comparaifon a faire
du travail de différens endroits, furla meilleure maniéré
-de difpofer les ufines & les machines quelles renfer-
jinèn*| comparaifon qui ne pourra le faire qu’aprèsque
l ’on aura raffemblé- des deferiptions au fit exa&es de la
-maniéré de travailler des différentes provinces, ce qui
-conduira naturellement aux meilleurs procédés & aux
dmeilleures/conftrnéHons des machines.
-Entre autres défauts que Ton peut reprocher à plusieurs
des colle&ions furies-arts, que l’on a publiées juf-
qu’à ce jour, c’ eft que ceux que les auteurs ont employé
pour en réalifer les repréfentarions n’ont pas fu diftin-
guer ce qu’il faut représenter de ce qu’il ne faut pas,
-choix qui fuppofe de l’intelligence, car c’eft l’art &
mon les -produétions qu’il faut peindre ; de-là tant de
Jîgures inutiles 8c très-mal repréfentées.
Indépendamment des défauts dans les-repréfentations
o ù il eft manifêfte que les premières -réglés ou principes
de l’art du deflein font violées à chaque trait, on
trouve des machines dont la conftriiétion eft impom-
ble ou vicieufe, dont les affemblages faits à contre-
fo i s , ou dans des proportions éloignées de la v é rité ,
mettroit celui qui en voudroit faire conftruire de fem-
blables, dans l’ impoflîbilité [de jouir du fruit defès peines
& de fes dépenfês, puifque ces machines ne pour-
.roient remplir le but propofé.
L a néceffiié d’ apporter dans le deflein d’un art la
précifion 8c i’exaâitude des mefures, enforte qu’elles
s’accordent avec celles qui font énoncées dans la def-
xviption, peut encore être établie par cette confidera-
tion, que les objets font une plus forte impreffion fur
nous lorfque le témoignage de plufieurs fens s’accorde
pour nous en donner la meme idée. Or lire, c’eft entendre.,
les yeux font la fonction de l’organe de fo u ie ,
A R T D U F E R .
puifque l’ écriture eft l’image de la parole. Ainfi lorfque
-je lis qu’un tel objet, un cylindre, par exemple, a pouc
hauteur flx fois le diamètre de fa baje, & que dans la
figure la même proportion a été o b fo v e e , la connoif-
fance que j’acquiers de ce corps eft plus profonde que fî
un feul fens m’en eût communiqué l’idée; c’eft le contraire
fî le témoignage des yeux employés a leur vraie
fonction comme organe de la vue ne s accorde pas avec
leur témoignage employé pour celui des oreilles ; de ce
défaut d’accord entre des fenfàtions qui doivent donner
la même idée réfhlte l’obfcurité & les préjugés qui nui-
fent également au progrès de la connoiflance de l’arc
qu’on s’eft propofé de faire connoitrC.
Ceux qui trouveroient les explications^des Planches
de l'art du fer trop étendues, fauront qu’avec tout ce
quelles contiennent il n’yapeut-ctrepas encore lamoi-
tié de ce qu’il faudroit favoir pour mettre le leéteur à
portée de faire des établifTemens fèmblables ,& d’exploiter
avec fruit quelque nouvelle minière, fans comp-
J ter qu’on n’a pas traité des batteries de différentes et,
peces, où on fabrique des tôles plates ou des tôles embouties
, ni de la fonte des canons de fe r , 8c autres
fontes à l’ufàge de la guerre, ni de la trifilerie, où le fcc
paffant fuccémvement par des trous dont le diamètre
v a toujours en diminuant, devient la matière première
que d’autres arts emploient, toutes chofcs que nous
nous propofons de traiter dans la fuite.
Les Planches ont été deffinées fur les lieux par M. Gouf
fier, & il en a fait l’explication d’après la vue dcs-cho-
fes, les inftruétions & l’article G R o s s e s F o R g e $ de
M. Bouchu , & les manuferits fur la Syderotechnie
de M. Grignon; nous fommes trop flattés de trouver
cette occafion de reconnoître les obligations que nous
avons à ces deux habiles maîtres de forges qui ont bien
voulu recevoir dans leurs atreliers, éclairer & conduire
M.Gouflier dans fes opérations.
A D D I T I O N aux explications des Planches des Forges.
P L A N C H E 1 « .
Plan d ’un patouillu double à laver des mines de fer.
Fig. i . A- Courfier ou no c , portant l’eau du canal fur
la grande roue B.
B B. Roue à trente - deux augets, mue par l’eau qui
fort impétueufement du courfier: cette roue donne
le mouvement à toutes les autres pièces, b b les
augets. I , . /
C C . Arbre de la grande roue, ayant à fes extrémités
deux lanternes D , D.
D D. Lanternes verticales à vingt - deux fuféaux hori-
fontaux, de fonte.
E. Petit rouet horifonnl à vingt deux dents verticale
s , de fonte, ee arbre commun au rouet E & F.
F. Grand rouet horifontal à quarante dents horifon-
tales engrenant dans la lanterne G.
G. Lanterne horifontale à huit fufeaux verticaux.
H. Arbre de fer commun à la lanterne & à la herfe I ;
cet arbre tourne fur fon pivot au centre de la
cuve K.
X. Herfe de fer.
K. Cuve qui contient la mine pour être lavée; cette
cuve eft de planches de deux pouces d’é^-aifleur,
& renforcée en dedans par des bandes de ter verticale.'
jufqu’à la hauteur de la lierfè.
iJL Trémie recevant & renfermant la mine de fer caf
fée par morceaux de deux pouces cubes à-peu-près.
m ouverture de la trémie qui correlpond à la hauteur
du pont. Voyei PI. II
[O. Petit canal de décharge qui reçoit de l’eau du cour-
fier , & la porte dans la cuve K pour le lavage de la
mine.
CE. Canal où fe perdent les eaux du courtier & des
rigoles.
PPP. Canal ou rigole qui reçoit le fuperflu de l’ eau de
la cuve. L’écoulement de cet eau fe fait lor'que
le canal O qui en fournit continuellement a empii
la cuve jufqu’à la hauteur de la barre de la herfe:
alors cette eau trouvant une fuite par l’echancrure
que forme à, la cuve la tête de la rigole qui s’v
trouve emboîtée, elle s’échappe & fê va perdre
dans le canal (E de la grande roue. Voye\ la fig. z.
Petites cloifons par-dellus lefquelles l’eau pafle
dans la rigole , & fovant à retenir une efpece de
boue ou fédiment détaché de la mine par le frottement
de la herfe. Lorfque ces cloifons font trop
furchargées de ce fédiment, l’ouvrier a foin de
l’ôter pour être ajouté à la maffie totale de la mine
lavé©. Voyei PI. II.
p p \p p ’. Petit rebord de planche fait pour arrêter le
fédiment qui s’écouleroit avec l’eau dans le canal (E.
q. Petit cylindre qui fert à lever la pelle pour vuider
la cuve R dans l’auge S. Voyeç fig. z. & PI. II.
S. Auge concave recevant la mine. Voyef fig. z.
T . Roue ou cercle de fer ayant huit pelles fur fa circonférence.
Voye£ fig. z.
ttt. Pelles dirigées au centre de la roue : elles fervent
à enlever la mine de la cuve S.
V. Rouet vertical à trente - deux dents, engrenant fur
la lanterne D.
« u. Arbre commun aux roues T , V . s s fes* deux pivots
fous leurs collets de fer.
X. Talud au pié duquel tombe la mine enlevée de la
cuve S par les pelles ttt.
fig - 1 . Profil de la cuve ft & de l’ auge S.
H. Arbre de la herfe. h barre de la herfo
D . Dents de la herfe,
U. Échancrure qui reçoit & emboîte la rigole qui
fournit l’eau dans la cuve R.
P- Échancrure où fe trouve emboîtée la rigole P’, P ,
pour la décharge des eaux de la cuve. Quand le
canal O a empli la cuve jufqu’au-defTus de la barre
de la herfe,'elle s’échappe par cette rigole P.
i Épaifleur de la cuve, z l’eau. } la mine. 4 la
crapaudine, fur laquelle pôle 8c fe meut le pivot
de l’arbre de fer H. j rainure de la pelle.
q. Le cylindre qui fert à enlever la pelle Q , par le
moyen du levier r.
Q. La pelle comprife dans une rainure formée dans
l’ épaifleur de la cuve R.
S. L ’auge ou petite cuve.
T . Roue de fe r, garnie à fin circonférence de huit
pelles, dirigées vers le centre. ct c3 pelles.
u. Arbre de la/roue T .
X. Talud de l’auge S.
P L A N C H E I I .
Vue perjpechve de la machine.
A. Courfier ou noc.
Æ. Pont du patouillet dont on fiippoîc une partie
enlevée afin de laitier voir toute la machine;
B. Grande roue à trente-deux augets. b> by b.
C. Arbre de la grande roue.
D D. Lanternes aux extrémités de l’arbre de la grande
roue.
E. Roue engrenant fur la lanterne D ; ee fon arbre
commun à la roue fupérieure F.
F. Roue engrenant fur la lanterne G.
G. Lanterne dont l’axe ou aibre de fer H eft commun
à la herfe I.
I. La herfe.
L. T rémie.
L l. Ouverture de la trémie fur le pont Æ du patouil-
v let.
I. Planche ou couvercle de la trémie.
M. Ouvrier qui jette la mine dans la trémie, m la mine
cafTée.
N . Autre ouvrier fous le pont du patouillet qui vuide
la trémie & fait tomber la mine calice dans la cuve.
O. Rigole ou canal de décharge qui reçoit de l’eau
du courfier par fon échancrure O , & la porte dans
la cuve K.
(E. Canal qui reçoit les eaux du courfier & des rigoles.
P P. Rigole de décharge qui reçoit l’eau de la cuve K ,
lorfqu’elle eft trop pleine, & la porte dans le canal
<E de la grande roue. Cette rigole reçoit aufli
l’eau de l’auge S , lorfqu’elle eft trop pleine, par
l’ échancrure P.
p t Ptp. Petite cloifon qui ne monte qu’aux deux tiers
de la hauteur de la rigole ; l’eau pafliè par - de.Tus
& le fédiment de la mine s’y arrête;, l’ouvrier ôte
ce fédiment de tems-en-tems, 8c le joint à la mine
lavé.*.
p p . Petites planches formant un rebord qui retient la
mine qui pourroit s’écouler avec 1 eau que les
pelles t t t jettent hors de la cuve S à mefiire
qu’elles enlèvent la mine. I
; Q. La pelle de la cuve R q cylindre qui fert a lever
la pelle par le moyen dù levier.
R . L ’ouvrier qui levé la pelle.
S . L ’auge. x
T . Roue de fer. ty t , t , pelles de fer qui enlcvent *
chaque fois qu’elles paffent dans l’auge S , la mine
qui a déjà été lavée dans la cuve K.
V . Roue verticale engrenant fur la lanterne D. u u
arbre commun à cette roue & à celle de fer T .
s s pièces de bois fur lefquelles font alfujettis les-
pivots de l’arbre horifontal u , u.
X. Talud de la cuve S. La mine eft jettée au pié de ce
talud parles pelles ttt. L’ouvrier ap.ès avoir épluché
les cailloux éclaircis 8c la mauvaife mine tendre
, arrondie par le frottement de la herfe, en
emplit le pannier Y .
Y . Panier pour remonter la mine lavee fur le pont,,
par le moyen du moulin Z & de la corde { £ ;
lorfquil y a fuffifàmment. de mine lavee fur le-
pont, 011 la transporte par brouettées au fourneau,.
Nota. Cette machine a. été inventée par les ficursRuel
' de Chaville & Ruel de Bcileifle, freres,. écuyers, contrôleurs
ordinaires des guerres, & maîtres de la-forge:
de Saint-Denis-fur-Sarthon,.près Alençon..
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